Comment les oiseaux européens s’adaptent au réchauffement

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Petit à petit, l’oiseau déplace son nid. Plus de cou­vées, plus tôt dans l’an­née ; les oiseaux de nos con­trées s’adaptent comme ils le peu­vent au cli­mat qui se dérè­gle

En Europe de l’Ouest comme ailleurs, le print­emps arrive de plus en plus tôt. Résul­tat : les arbres pro­duisent leurs pre­mières feuilles et fleurs de manière pré­coce. Les che­nilles qui s’en nour­ris­sent éclosent aus­si pré­maturé­ment. Pour que leurs oisil­lons trou­vent à manger à leur nais­sance, plusieurs espèces d’oiseaux ont dû avancer la pre­mière cou­vée annuelle.

Une mésange char­bon­nière nour­rit ses petits © Rosem­ber

En 1997, une étude (déter­rée par le Guardian) avait déjà mon­tré qu’en une décen­nie à peine, les oiseaux du Roy­aume-Uni avaient avancé de neuf jours, en moyenne, la date de ponte. C’est ce qu’a fait la mésange char­bon­nière pour s’as­sur­er de trou­ver des che­nilles, comme le con­fir­ment des sci­en­tifiques dans une récente étude parue dans la revue Ecol­o­gy let­ters. 

A court terme, des print­emps plus doux per­me­t­tent d’al­longer la péri­ode de repro­duc­tion et parais­sent béné­fici­er aux oiseaux. Cer­taines espèces qui pon­dent plusieurs fois dans la sai­son se paient même le luxe d’a­jouter une cou­vée sup­plé­men­taire. Mais à long terme, le dérè­gle­ment pour­rait avoir des con­séquences fatales : si la désyn­chro­ni­sa­tion entre le pic de nais­sance des che­nilles et celui des oisil­lons devait excéder 24 jours, « l’ex­tinc­tion rapi­de serait inévitable », aler­tent les auteur•rice•s de l’é­tude. « L’actuelle sta­bil­ité des pop­u­la­tions pour­rait cacher un effon­drement, si les émis­sions de gaz à effet de serre con­tin­u­ent ». Par ailleurs, l’assèche­ment des étés promet de ren­dre plus dif­fi­cile la recherche de nour­ri­t­ure. 

Le réchauf­fe­ment propulse égale­ment les oiseaux en direc­tion des con­trées septen­tri­onales. Dans sa dernière édi­tion, l’At­las des oiseaux nicheurs européens indique que ces derniers se sont déplacés de 28 kilo­mètres vers le nord depuis la fin des années 1980. Soit un rythme d’en­v­i­ron un kilo­mètre par an. Plus d’in­for­ma­tions dans le Guardian (en anglais).