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A 2°C de réchauffement, 700 millions de personnes pourraient vivre sous le niveau de la mer

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L’amer monte. 360 mil­lions d’habi­tants des zones côtières du globe sont déjà men­acés par la mon­tée des eaux à long terme. Un chiffre qui pour­rait grimper à un mil­liard en cas d’i­n­ac­tion.

D’i­ci la fin du siè­cle, le niveau des mers pour­rait s’élever jusqu’à un mètre, selon le scé­nario le plus pes­simiste avancé dans le dernier rap­port du Giec (Vert). Cette hausse est prin­ci­pale­ment due à l’ex­pan­sion ther­mique des océans, qui ont encais­sé une large part du réchauf­fe­ment. Ces dernières décen­nies, la fonte des glac­i­ers et calottes glaciaires est dev­enue la pre­mière cause de la mon­tée des mers.

Lorsqu’il est relâché dans l’at­mo­sphère par les activ­ités humaines, le dioxyde de car­bone (CO2) con­tin­ue de pro­duire ses effets sur le réchauf­fe­ment pen­dant des siè­cles. Aus­si, même si l’on arrê­tait toute émis­sion dès main­tenant, le CO2 déjà accu­mulé pour­rait entraîn­er une hausse de 1,9 mètres d’i­ci quelques siè­cles : de quoi faire vivre 360 mil­lions d’hu­mains sous le niveau de la marée haute. C’est le con­stat effarant fait par une étude ger­mano-améri­caine pub­liée lun­di dans la revue Envi­ron­men­tal Research Let­ters.

Mod­éli­sa­tion du risque de sub­mer­sion que court la ville de Nice à long terme avec l’élé­va­tion du niveau des mers liée au réchauf­fe­ment cli­ma­tique. © Cli­mate cen­tral

Ses auteurs ont étudié les con­séquences à très long terme (200 à 2000 ans) de la mon­tée des océans. Même si l’ob­jec­tif de l’ac­cord de Paris — qui vise à con­tenir le réchauf­fe­ment à 1,5°C — était atteint, il appa­raît que 500 mil­lions de rési­dents de zones côtières vivront dans une ville par­tielle­ment ou con­tin­uelle­ment inondée. A +2°C, 200 mil­lions de per­son­nes sup­plé­men­taires seront touchées. Pour l’heure, la planète se dirige vers un réchauf­fe­ment de 3 à 4°C d’i­ci 2100.

A +4°C, un scé­nario à fortes émis­sions, le niveau moyen des mers pour­rait s’élever de 8,9 mètres, selon les sci­en­tifiques. Un mil­liard de per­son­nes seraient frap­pées, et 50 villes majeures, prin­ci­pale­ment en Asie, « devraient se défendre con­tre des niveaux d’ex­po­si­tion jamais atteints si elles le peu­vent, ou faire face à la perte par­tielle à qua­si-totale de leur ter­ri­toire », alerte l’é­tude.

Pour per­me­t­tre de voir ce que ces décou­vertes représen­tent, les auteurs de l’é­tude se sont joints à l’or­gan­i­sa­tion Cli­mate cen­tral pour pro­pos­er des visu­al­i­sa­tions de nom­breuses villes du globe en fonc­tion des niveaux de réchauf­fe­ment, de 1,5, à 4°C.