Reportage

150 jeunes présentent leurs propositions pour bâtir un futur désirable

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Généra­tion engagée. Jeu­di dernier, 150 jeunes de 16 à 24 ans étaient réuni·es au Con­seil économique, social et envi­ron­nemen­tal, à Paris, pour présen­ter leurs propo­si­tions sur les dix thé­ma­tiques pri­or­i­taires pour leur généra­tion.

«On doit agir main­tenant !», cla­ment en chœur à la tri­bune Alizée Bossy, 18 ans, et Vic­to­ria Lev­asseur, 24 ans, lors de la resti­tu­tion du groupe Ecolo­gie. Leur dis­cours est bien ficelé, entre phras­es chocs et blagues. «Nous voulons fer­tilis­er le ter­reau pour y voir ger­mer des graines», assurent-elles. Autrement dit, libér­er du temps pour dévelop­per les ini­tia­tives.

Elles font par­tie des 170 sélectionné·es pour ce Par­lement des jeunes, ini­tié par Jacques Huy­brechts, fon­da­teur d’Entrepreneurs d’avenir et de l’Université de la Terre, en parte­nar­i­at avec le Con­seil économique, social et envi­ron­nemen­tal (Cese) et la Macif. Elles et ils se sont rassemblé·es pen­dant trois demi-journées en visio et au Cese, à Paris, afin d’élaborer les propo­si­tions de leur généra­tion «aux adultes». L’écologie y tient une place cen­trale, aux côtés du tra­vail, de l’inclusion et de la san­té. Moins de voitures, plus de végé­tarisme, la réno­va­tion énergé­tique des loge­ments, une meilleure ges­tion de l’eau, le bien-être ani­mal ou la tax­a­tion des entre­pris­es pol­lu­antes : leur liste est longue pour aboutir à un futur souhaitable d’ici dix ans.

Alizée Bossy et Vic­to­ria Lev­asseur devant l’hémicycle © Mary­lou Mauri­cio

Con­sti­tué d’une quin­zaine de per­son­nes, le groupe Écolo­gie pro­pose une journée libérée par semaine pour que les gens aient le temps de s’engager. «On sait que ce n’est pas une idée nou­velle, mais on aimerait la démoc­ra­tis­er», résume Alizée auprès de Vert. Ecov­il­lage, fes­ti­val écologique, les idées de la jeune généra­tion ne man­quent pas, con­traire­ment au temps pour les met­tre en œuvre.

Alors que le délégué inter­min­istériel à la jeunesse, Math­ieu Mau­cort, a promis de «regarder de très près leurs propo­si­tions sans pou­voir promet­tre de toutes les garder», certain·es jeunes par­lemen­taires ne veu­lent pas atten­dre. «On aimerait con­tac­ter des entre­pris­es pour savoir si elles pour­raient faire des phas­es de test, ou même appel­er des députés. Par­fois, il faut y aller au culot», sou­tient Alizée.

Voir grand

Cyril Bato­lo, 24 ans, est ingénieur dans les éner­gies renou­ve­lables et co-fon­da­teur et co-prési­dent de la COP3 des étudiant·es, un événe­ment cen­tré sur l’engagement écologique dont la pre­mière édi­tion s’est déroulée en mars 2023. Des vidéos de l’ingénieur Jean-Marc Jan­covi­ci où il a saisi le lien entre économie et écolo­gie à l’élection prési­den­tielle de 2022, et sa «dynamique d’inaction», sa prise de con­science écologique a eu lieu en «plusieurs baffes». Il milite désor­mais pour que la COP3 des étudiant·es s’institutionnalise afin qu’elle puisse per­dur­er.

Cyril Bato­lo et Gabrielle Piot © Mary­lou Mauri­cio

Gabrielle Piot, 24 ans, mul­ti-fresqueuse, a voulu rejoin­dre cette ini­tia­tive pour, entre autres, «tra­vailler sur d’autres choses que l’écologie et pou­voir réfléchir à la trans­ver­sal­ité, car on a du mal à décloi­son­ner les actions alors qu’elles ont toutes les mêmes caus­es.» Elle con­fie : «J’espère que nous allons être entendu·es. Je ne pré­tends pas que nous ayons les meilleures idées, mais ce qui est cer­tain, c’est que les jeunes sont tous concerné·es par l’avenir.» Ces jeunes ne se tairont pas.

Pho­to d’il­lus­tra­tion : © Mary­lou Mauri­cio