La quotidienne

Raisons de retraite

Chères toutes et chers tous,

📅  Il n’y aura pas d’édition de Vert demain puisque toute l’équipe suivra une formation sur le journalisme de solutions, pour mieux enquêter sur les bonnes et les mauvaises réponses aux crises écologiques. Nous pensons qu’il est de bon ton de continuer à nous former pour améliorer encore notre couverture de l’actualité et nous espérons que vous êtes aussi de cet avis. Pour faire un bon canard, on retourne à l'école Vert !


Les retraités sont bons pour la planète, à condition d'avoir une retraite.


Françoise, 72 ans, retraitée au boulot pour le climat

Raison de retraite. Le recul de l’âge de départ à la retraite pourrait affaiblir la lutte contre le dérèglement climatique, car le tissu associatif de l’écologie vit en partie grâce au concours de nombreux·ses retraité·es. Comme Françoise Blandel, 72 ans, qui consacre tout son temps à la défense de l’environnement dans le Tarn. Portrait.

Depuis qu’elle est devenue co-présidente en 2017 de l’Union protection nature environnement du Tarn (Upnet), Françoise Blandel est sur tous les fronts. «C’est effrayant le nombre de projets anti-écologiques contre lesquels il faut se mobiliser aujourd’hui. Au total, je travaille presque à temps plein», témoigne cette militante bénévole, habitante de la petite commune de Lisle-sur-Tarn.

À l’heure actuelle, l’Upnet accompagne les associations adhérentes contre le projet autoroutier entre Castres et Toulouse, que beaucoup jugent inadapté aux besoins de mobilité du Tarn sud et catastrophique sur le plan environnemental. Françoise mène également la fronde contre l’extension d’un poulailler géant dans le village de Lescout ou contre l’implantation d’une usine d’enrobés - un revêtement routier - dans le parc naturel du Haut Languedoc.

Mais le projet qui l’inquiète le plus est celui qui gronde à nouveau près de chez elle : la construction d'une nouvelle retenue d'eau à Sivens, neuf ans après un premier projet avorté de barrage. D’après Françoise, les élus locaux tarnais sont toujours déterminés à détruire les zones humides du Testet près du Tescou, malgré la mort de Rémi Fraisse - tué en 2014 par l’explosion d’une grenade lancée par un gendarme -, et le fait que la justice ait finalement donné raison aux opposant·es au barrage. 

Françoise Blandel. © DR

Lorsqu'elle commence à militer auprès de l’antenne de FNE à Lisle-sur-Tarn, Françoise a près de 60 ans et les emplois en tant qu'arboricultrice, son métier, se font rares dans sa commune. «À Pôle emploi, on me proposait des postes de bûcheron. C’est ridicule, je n’ai jamais utilisé une tronçonneuse de ma vie», sourit-elle. Elle finit par renoncer à l’idée de retrouver du travail malgré la perspective d'une retraite minuscule (environ 400 euros par mois) et s’engage à corps perdu dans la lutte pour la préservation de l’environnement. «Je n’ai pu le faire que parce que mon mari a continué de travailler et touche désormais une meilleure retraite que la mienne. D’ailleurs, il est à mes côtés dans tous mes combats», tient-elle à rappeler.

Son portrait en intégralité est à lire ici.

· Dans le sud-est de la Turquie et en Syrie, épicentres des deux tremblements de terre survenus lundi matin, les dégâts sont considérables et le bilan provisoire fait état de 5 000 morts. À cheval sur les plaques arabique et anatolienne, cette zone très sismique a connu pas moins de 185 répliques depuis lundi, faisant de ce séisme le plus important de la région depuis le tremblement de terre d’août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes. - Le Monde (AFP)

· Une douzaine d'employés de l’Adnoc, la compagnie pétrolière publique des Émirats arabes unis, auraient été nommés à des postes stratégiques dans l’organisation de la prochaine conférence des Nations unies (COP28) sur le climat qui se tiendra en novembre à Dubaï. D’après les vérifications du Centre for Climate Reporting, certains membres de la délégation des Émirats arabes unis sur le changement climatique pourraient travailler dans le même bâtiment que la compagnie pétrolière nationale. - Ouest-France

· Samedi matin, la ferme pédagogique du parc d’Avaucourt dans l’Essonne s’est réveillée sans l’emblématique Jean Michel, son jars (oui, comme le chanteur). Comme les autres volatiles, ce dernier était tenu à l’isolement depuis un mois en raison des alertes de grippe aviaire. Dépôt de plainte, enquête et vidéo-surveillance, la municipalité fait tout pour retrouver sa trace, alors que Jean-Michel le jars n’est pas le premier animal qui disparaît de cette ferme pédagogique. - Le Parisien

Échec et rate. Les joueur·ses d’échec commettent davantage d’erreurs lorsque la qualité de l’air est mauvaise, révèle une récente étude publiée dans la revue Management science. Cette dernière met au jour les liens entre la concentration en particules fines et la capacité à prendre des décisions stratégiques. «Lorsque les personnes sont exposées à des niveaux de pollution de l’air plus élevés, elles commettent davantage d’erreurs, et ces erreurs sont plus graves», détaille au Guardian Juan Palacios, économiste et co-auteur de l’étude. Les scientifiques soulignent que ces résultats s’appliquent aussi aux prises de décision dans tous les environnements de travail où l’air est pollué.

«Pour une écologie qui rassemble, créons des Maisons de l’écologie culturelle !»

Les auteurs du Manifeste pour une écologie culturelle plaident pour la création de lieux d'éducation populaire et de rassemblement par-delà les clivages, qui permettraient de faire advenir une société écologique.

L’éco-anxiété grimpe et la société assiste en spectateur démuni aux effets du péril climatique. Or, la crise écologique actuelle est avant tout une crise culturelle : elle remet en cause nos modes de vie, elle bouscule les fondements de notre civilisation humaniste. La technologie qui devait nous sauver nous enfonce souvent dans le dérèglement des cycles naturels.

Nous pensons qu’une véritable ambition écologique doit rassembler et faire culture commune. C’est sa mission. C’est pourquoi il nous apparaît essentiel de créer de nouvelles formes d’action et d’activisme pour l’écologie, au-delà de la seule radicalité. Certain·es s’emparent du côté artistique de la culture, pour réveiller nos consciences. Happenings pour le climat, événements, expositions, actions dans les musées. La sensibilité a son rôle à jouer et danser pour conter la misère du monde change d’un activisme tristounet.

Nous proposons de créer des Maisons de l’Écologie culturelle. Elles prendront le relais des Maisons de la Culture que Malraux a créées en son temps. Chacun·e doit avoir accès à une connaissance pleine et entière du vivant, à sa diversité, à ses potentialités et à ses limites. Être outillé·e pour créer, à partir de cette connaissance, une société vivant en coopération, dans le soin porté à son territoire. Ces Maisons accueilleront des citoyen·es de tous âges et de toutes conditions. Elles permettront de fédérer autour d’un programme commun d’éducation populaire et d’actions partagées autour de l’écologie.


Retrouvez et partagez l’intégralité de cette tribune ici.
 

Auteurs : Patrick Scheyder, pianiste, auteur et concepteur de spectacles. Nicolas Escach, géographe et directeur du Campus des Transitions (Sciences Po Rennes – Caen). Pierre Gilbert, prospectiviste, auteur.

Cosignataires : Rémi Cardon, Sénateur. Serge Orru, Président de l’Académie du Climat. Lucas Véran, adjoint au maire de Neuilly-sur-Seine.

Vincent Bolloré et les marioles de Blast

Les Marioles de l’info. Le média indépendant Blast a lancé une campagne pour financer un tout nouveau projet : les Marioles. Un programme vidéo de marionnettes, qui caricature l’actualité en reprenant les codes des défunts «Guignols de l’info». Au menu du deuxième épisode, Vincent Bolloré, président du groupe qui détient Canal +, se rend au confessionnal pour se repentir de ses pêchés.

© Blast

+ Loup Espargilière, Alban Leduc, Lou-Eve Popper et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.