Chères toutes et chers tous,
🎂 Et si vous veniez nous aider à souffler notre deuxième bougie le 23 mars prochain ? Vous êtes toutes et tous invité·es à l'anniversaire de Vert, qui se tiendra à la REcyclerie, dans le 18ème arrondissement de Paris, à partir de 19 heures. Au programme : remise des « greenwash d'or » avec l'association Pour un réveil écologique, un atelier Fresque du climat pour les enfants, et une soirée dansante.
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Dans l'élevage comme dans le reste de l'agriculture, il est bon de s'unir pour porter la voix des plus petits.

Une nouvelle coordination pour défendre l'agriculture paysanne en Bretagne
Plein champ. En Bretagne, 27 associations et organisations syndicales se sont unies pour peser face à la puissante agro-industrie de leur région et promouvoir une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement et des droits sociaux.
« Pollutions des sols et des rivières, des océans et de l'air, diminution inquiétante de la biodiversité, dégradation des biens communs, de la qualité nutritionnelle des aliments, scandales sanitaires à répétition, augmentation des maladies chez les paysan·nes »… La liste des inquiétudes énumérées dans la déclaration commune n’en finit pas. Mardi dernier, 27 organisations syndicales, associatives et citoyennes (dont la Confédération paysanne, Attac, ou Alternatiba Rennes) se sont rassemblées à Guéhenno (Morbihan) pour poser les bases de la Coordination pour une agriculture paysanne sociale et environnementale en Bretagne.
Vent debout contre « le modèle agricole productiviste mis en place dans les années 1960 » qui « craque de partout », ces organisations cherchent à contrer le poids des lobbies de l’industrie agricole et chimique, afin d’enclencher une véritable transition écologique. Pour y parvenir, la Coordination cherchera à promouvoir « des modèles agro-environnementaux alternatifs » et propose plusieurs solutions.
Parmi celles-ci : quadrupler le nombre de paysan·nes dans la région en favorisant les exploitations à taille humaine. L'enjeu est de taille. De 2010 à 2020, la Bretagne a perdu 8 100 exploitations et leur surface moyenne ne cesse d'augmenter (Agreste). « Dans dix ans, du fait des départs à la retraite, la moitié des fermes bretonnes auront changé d’exploitant », complète René Louai, ancien porte-parole de la Confédération paysanne et ex-président du groupe EELV au conseil régional, dans Ouest-France.
La Coordination veut aussi mettre en place un Observatoire régional des politiques agroalimentaires et environnementales, composé de professionnel·les, de chercheur·ses indépendant·es et de représentant·es du secteur associatif. Celui-ci permettra de « monter le niveau d’expertise et d'être force d’analyses détaillées et de propositions », indique à Reporterre Serge Le Quéau, militant au syndicat Solidaires, fortement mobilisé contre l'entreprise agroalimentaire Triskalia. Un colosse de l’industrie bretonne condamné à plusieurs reprises pour avoir laissé des salarié·es manipuler des pesticides sans protection ou bien pour licenciement abusif.

· L’Islande va mettre fin à la pêche à la baleine à partir de 2024, a annoncé la ministre islandaise de la Pêche Svandis Svavarsdottir, ce vendredi. L’Île-pays est l'un des trois derniers États du monde à chasser le cétacé, avec le Japon et la Norvège. « Il y a peu de preuves qu'il ait un avantage économique à pratiquer cette activité », a précisé la ministre, alors que les deux principales entreprises détentrices de licences sont à l'arrêt face à la concurrence du Japon. - Euronews (AFP)
· Samedi, la maire de Bogota (Colombie), Claudia López, a décrété l’« alerte environnementale » dans sa ville, en raison de la pollution de l'air engendrée par la fumée des feux de forêts actifs en Amazonie colombienne. Il est recommandé aux huit millions d'habitant·es de s'abstenir de toute activité physique à l'air libre les prochains jours. Le ministère de la Défense a accusé des groupes armés d'être responsables de ces feux. Le mois de janvier 2022 a été le plus chaud pour l'Amazonie colombienne au cours de la dernière décennie, selon un rapport du ministère de l'Environnement auquel l'AFP a eu accès. - Le Monde (AFP)
· Paru au Journal officiel ce dimanche, un décret a relevé le plafond d'émissions de gaz à effet de serre des centrales à charbon françaises. Autrement dit, celles-ci ont l’autorisation de produire davantage d’électricité. Le plafond est augmenté jusqu'à fin février pour permettre de répondre à la consommation d'énergie en plein hiver, alors que plusieurs réacteurs nucléaires sont actuellement à l'arrêt en raison de maintenance ou de défauts constatés. - Libération (AFP)
· (V)ERRATUM : Contrairement à ce que nous avons écrit dans l'édition de vendredi, ce ne sont pas des merlus, mais des merlans que l'ONG Sea Shepherd (et non pas Sea Shepard) a aperçus dans le golfe de Gascogne. Le coupable de ces erreurs a fini en surimi.



Les Jeux sont tout verts ? Ce vendredi, Pékin a inauguré en grandes pompes ses Jeux olympiques d’hiver. Outre les critiques sur la gestion sanitaire de la pandémie et les agissements du régime de Xi Jinping, ces Jeux sont déjà considérés comme les moins écologiques de tous. Dans les régions qui entourent la capitale, il neige si peu que l’ensemble de la compétition se déroulera sur de la neige artificielle faite de quelque 185 millions de litres d’eau. Pourtant, depuis le milieu des années 2010, la Chine s'est lancée dans une révolution verte à marche forcée. Et, comme souvent, elle ne fait pas les choses à moitié. Vaste tour d'horizon de la mue « verte » de la première économie mondiale à retrouver sur vert.eco

La France met fin au broyage des poussins mâles
L'œuf et la poule. L'élimination des poussins mâles à la naissance est désormais interdite en France. Les couvoirs ont jusqu’à la fin de l’année pour s’y conformer.
Chaque année, environ 50 millions de poussins mâles sont tués par broyage ou gazage, selon une estimation du ministère de l'Agriculture. La raison de ce carnage : il n’est pas rentable de les nourrir puisqu’ils ne peuvent pas pondre et ne sont pas issus de races à viande.
Selon le nouveau décret, publié dimanche au Journal officiel, les couvoirs devront pratiquer la technique du sexage in ovo – qui permet de déterminer le sexe de l'embryon de l'animal à l'intérieur de l'oeuf. Le gouvernement a octroyé une aide de dix millions d'euros aux entreprises du secteur pour s'équiper de machines leur permettant de pratiquer cette méthode. Les couvoirs ont jusqu'au 1er mars pour prouver l'achat de la commande de ce matériel et jusqu'à la fin de l’année pour mettre complètement en application cette technique.

Le vice-président du syndicat agricole FNSEA craint que cette mesure, qui pourrait coûter plusieurs millions d’euros à la filière, n’engendre « un problème de compétitivité » (Franceinfo). Les couvoirs « devront vendre un peu plus cher les poussins [femelles, Ndlr] aux éleveurs et donc, derrière, il faut que les éleveurs vendent un peu plus cher les œufs », a-t-il expliqué. Or « si les consommateurs ne veulent pas prendre en charge ce coût et qu'ils achètent des œufs importés qui viennent d'autres pays n'appliquant pas cette méthode, on n'aura rien gagné pour le bien-être animal ».
D’autres, comme les candidat·es à la présidentielle Yannick Jadot (EELV) ou Hélène Thouy (Parti animaliste) regrettent l'instauration du délai d'un an. « C'est une avancée pour 50 millions de poussins, mais ça ne change pas fondamentalement la face de l'élevage », a écrit sur Twitter la présidente de L214, Brigitte Gothière. Cette association de défense du bien-être animal réclame d'aller plus loin, en pensant « aux canetons femelles de l'industrie du foie gras qui subissent le même sort ».

Un label qui s'assure du bien-être animal à la ferme
Bien dans ses sabots. À quoi ressemble une ferme qui tente de respecter au mieux le bien-être animal ? Dans un reportage, Brut met en avant la démarche entreprise par la ferme de vaches laitières des Chalets d'Oche, en Haute-Savoie, première à avoir obtenu le label Happy. Lancé en 2016, celui-ci comprend 200 critères et il faut en valider au moins 80 % pour obtenir sa certification garantissant un meilleur bien-être animal. Parmi eux, des litières confortables ou... de l'eau dans les abreuvoirs si propre que l'agriculteur·rice doit être prêt·e à en boire.

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Justine Prados ont contribué à ce numéro