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Noyer le poison

🗞️ C'est l'article le plus lu de la semaine dernière : «Il n’y en aura bientôt plus, pourquoi s’acharner ?» : dans les Vosges, le sauvetage du grand tétras divise les naturalistes. (Re)lisez cet article à volonté en cliquant ici.

📆 Quelle est la place des spiritualités dans les mobilisations écologistes ? Alors que les crises climatiques, la perte de biodiversité et les défis de la transition énergétique peinent à trouver des réponses à la hauteur, cette question s’impose avec force. Vert et le journal La Croix unissent leurs voix pour ouvrir le débat. Nous vous invitons à une soirée de réflexion et d’échange le mercredi 21 mai de 18h30 à 21h30 à l’Académie du Climat à Paris.

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À force de «dissimulations», le géant de l’eau en bouteille Nestlé Waters a poussé le bouchon.


Scandale des eaux minérales Nestlé Waters : une enquête sénatoriale pointe «une dissimulation» par l'État

Sale goulot. Nestlé et l’État ont cherché à dissimuler le scandale des eaux minérales contaminées et traitées illégalement, montre le rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille, publié ce lundi.

L’État français a bien été le complice de Nestlé Waters dans l’affaire du traitement illicite de ses eaux : c’est ce que souligne un rapport qui sera rendu public ce lundi – après six mois de travaux et plus de 70 auditions – par la commission d’enquête sénatoriale sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille.

Dans ce rapport apparaît le manque de transparence du groupe Nestlé Waters, qui a caché au public que les eaux Perrier, Hépar et Contrex, qu’il commercialisait et qu’il étiquetait comme «eau minérale naturelle», étaient pourtant contaminées et traitées. Le rapport pointe également la complicité de l’État, qui était au courant depuis 2021 et n’a pas, à l’époque, saisi le procureur de la République, ni informé les États membres de l’Union européenne ou la Commission européenne.

Paris, le 8 mars. Au rayon des eaux minérales, le consommateur patauge. © Éric Beracassat/Hans Lucas via AFP

Comment l’État a-t-il couvert Nestlé ? En permettant au numéro un mondial des eaux en bouteille «d’édulcorer un rapport» très important pour l’avenir de l’industriel. En décembre 2023, le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst) du Gard devait rendre un avis – sur la base de ce rapport – sur la demande de l’industriel d’exploiter deux nouveaux captages.

Grâce au ministère de la Santé, Nestlé est parvenu à «faire disparaître certaines mentions de contaminations des sources Perrier par des pesticides interdits et des bactéries», détaillent Le Monde et Radio France, qui ont eu accès aux travaux du Sénat.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Zoé Moreau et comprendre comment l’État a aidé Nestlé à dissimuler les preuves du traitement illégal de ses eaux.

· Depuis vendredi, des tempêtes et tornades ont fait au moins 27 morts aux États-Unis, dans le Kentucky, le Missouri et en Virginie. De nombreux bâtiments ont été détruits et des milliers de personnes ont été privées d’électricité. La baisse des effectifs de l’Agence météorologique américaine (Noaa) – décidée par l’administration Trump – a contraint certains bureaux locaux à cesser de transmettre des informations météo en continu, notamment dans une partie du Kentucky, rappelle le Washington Post. - Le Dauphiné Libéré (AFP)

· Oignons, carottes, kiwis… 42% des aliments vendus en Europe sont contaminés aux pesticides, selon un récent rapport de l’Autorité européenne de sécurité des aliments – un chiffre stable depuis les années 2000. Plus inquiétant : la moitié des aliments contaminés contiennent des résidus de plusieurs substances chimiques différentes. Pour l’ONG Générations futures, ce «cocktail de pesticides» n’est pas suffisamment pris en compte par les règlementations actuelles en la matière. - Libération

· Dimanche, des milliers de personnes ont manifesté aux Îles Canaries (Espagne) contre le tourisme de masse dans cet archipel situé au nord-ouest du continent africain. Régulation des loyers, gel des constructions de logements touristiques… les manifestant·es ont exigé des mesures pour freiner le développement de projets néfastes pour l’environnement et les populations locales. Les Canaries – 2,24 millions d'habitant·es – ont accueilli 15,2 millions de visiteur·ses en 2024. - France info (AFP)

Extreme day tripping

Hublot, boulot, dodo. L’Extreme day tripping, que l’on pourrait traduire par «excursion extrême d'une journée», consiste à faire un aller-retour en avion en moins de 24 heures, pour une visite express à l’étranger. Cette tendance est en plein essor au Royaume-Uni, rapporte Le Parisien, qui a trouvé une page Facebook dédiée au sujet, rassemblant quelque 240 000 adeptes. «Notre communauté d’explorateurs redéfinit ce qui est possible en 24 heures», vante auprès du quotidien Rick Blyth, animateur d’un site spécialisé sur l’extreme day tripping. Pointant le bilan carbone d’une telle pratique – les vols représentent 2,4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon une étude de référence –, le PDG de l’Agence française de la transition écologique (Ademe), Sylvain Waserman, a réagi : «C’est dingue, les bras m’en tombent et j’espère vraiment que cette tendance est marginale.» Rick Blyth, de son côté, estime que le fait de ne pas séjourner à l’hôtel «génère moins de déchets». À l’entendre, il s’agirait finalement d’une démarche eco-frendly…

«Dans mon pays, je transformais souvent des robes en jupes» : à Rennes, des femmes réfugiées relèvent la tête grâce à l’upcycling

Quoi qu’il en couse. Le tac-tac extrêmement rapide traduit l’intense concentration des salariées en insertion d’Esperen, une association de confection de vêtements haut-de-gamme et d’upcycling – le recyclage d’anciens vêtements –, basée à Rennes (Ille-et-Vilaine). Ce mercredi d’avril, trois d’entre elles sont penchées sur leur table et suivent avec attention l’aiguille qui attache un bord noir à d’anciennes bâches de montgolfières, lesquelles deviendront bientôt des housses de vélo. Au fond du local, où s’empilent cartons de tissus et vêtements, deux autres femmes, armées de stylos et de scotch, découpent des patrons pour une nouvelle commande de vestes. «Ici, on fait tout de A à Z», sourit Bastien Guhur, le responsable d’atelier. La particularité de son équipe ? Elle est composée d’exilées : Ukrainiennes, Russe, Turque ou encore Guinéenne, elles étaient généralement couturières professionnelles – ou amatrices – avant de devoir quitter leur terre natale.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce reportage de Nina Guérineau de Lamérie à Rennes.

Natalia et Tatiana découpent des patrons pour une nouvelle commande de vestes. © Nina Guérineau de Lamérie/Vert

Copenhague récompense les touristes écolos, la déforestation ralentit au Brésil… les bonnes nouvelles de la semaine

Chef de Phil. Les émissions de CO2 chinoises ont baissé au premier trimestre 2025, un million de signatures pour une pétition anti-thérapies de conversion… et trois autres bonnes nouvelles distillées par Gaëtan Gabriele pour commencer la semaine.

© Vert

+ Rémy Calland, Gaëtan Gabriele, Nina Guérineau de Lamérie et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.