Chères toutes et tous,
📅 Ce vendredi, l'association Un bout des médias, fondée par l'économiste Julia Cagé, lance sa première université d'automne sur le campus de l'université Sorbonne-Nouvelle rue Santeuil (Paris 5). Au programme, des tables rondes riches et variées, parmi lesquelles celle-ci « (Bien) informer sur les enjeux scientifiques : une nécessité en temps d’urgences ? », à laquelle participera Loup Espargilière ce vendredi à 17h. Le programme et les inscriptions (gratuites) sont accessibles ici.
Vous pouvez continuer de prendre l'avion en toute tranquillité, puisque le progrès technologique suffira à nous sauver.

Du kérosène pour les avions à partir du bois des forêts provençales : bonne idée ou désastre écologique ?
Voler de bois vert. Sur le site de l’ancienne centrale à charbon de Gardanne, dans les Bouches-du-Rhône, une société veut fabriquer des biocarburants pour avions et bateaux à partir de bois des forêts alentours. Pour les écologistes, ce type de production est incompatible avec la lutte contre la crise climatique et la préservation de la biodiversité.
Dans l'ancienne cité minière de Gardanne (Bouches-du-Rhône), une unité de production de carburants à partir de bois devrait s'installer sur les six hectares de l'ancien stock de charbon de la centrale thermique. Porté par la société Hy2gen, le projet Hynovera entend faire passer à l'échelle industrielle d'ici à 2027 un procédé jusque-là expérimenté au Havre sous l’appellation BioTfuel. Son ambition est de produire des « carburants renouvelables » à partir de ressources forestières, explique Cyril Dufau-Sansot, président de Hy2gen. La méthode consiste en la pyrogazéification de plaquettes forestières - du bois broyé pour un usage énergétique -, suivie d'un ajout d'hydrogène produit à partir « d'électricité d'origine renouvelable », expose l'entrepreneur.

Cyril Dufau-Sansot assure que son initiative soutient « les besoins de décarbonations des secteurs aérien et maritime ». Hy2gen prévoit de produire chaque jour, à partir de 2027, quelque 65 000 litres de « kérosène renouvelable » et 60 000 litres de « biodiesel ». Puis, dès 2030, d'atteindre 100 000 litres de kérosène et de remplacer le diesel par 200 000 litres d'e-méthanol, alternative au fioul lourd pour le transport maritime. Le tout devrait bénéficier de subventions publiques dans le cadre du « pacte de territoire pour la transition » impulsé par l’État. Les carburants ainsi produits permettraient de ravitailler des navires de commerce à Fos-sur-Mer, Marseille et Toulon, ainsi que de couvrir 10% des besoins de l'aéroport Marseille-Provence.
Or, si ce projet a tous les atours d'une bonne idée pour l'écologie, il menace de contribuer à l'industrialisation de la forêt provençale et d'aggraver ce contre quoi il promet de lutter : la crise climatique, s'inquiètent France nature environnement et Canopée. La suite est à lire sur vert.eco

· Vendredi, le gouvernement a déposé un amendement au projet de loi de finances 2023 examiné cette semaine à l’Assemblée pour instaurer une contribution des producteurs de gaz, charbon et pétrole, conformément à l’accord conclu entre les membres de l’Union européenne le 30 septembre. Cette contribution atteindrait 33 % des bénéfices qui dépasseraient de 20 % la moyenne des quatre dernières années. - France info
· « On peut être plus ambitieux que ça : soyons le premier pays à imposer aux jets de voler aux biocarburants », a suggéré le ministre du budget Gabriel Attal, interrogé ce lundi par France inter au sujet de l'opportunité de taxer le carburant des jets privés au même niveau que celui des voitures. Hélas, comme l'ont noté certains esprits chagrins, les biocarburants ne sont absolument pas matures pour permettre au secteur aérien de réduire rapidement ses émissions, contrairement à une taxe qui pourrait avoir un effet immédiat.
· Lundi, l’association Eau et rivières de Bretagne a annoncé avoir déposé un double recours contre l’État pour son « inaction face aux pollutions de l’eau par les nitrates » causées par les algues vertes toxiques, suspectées d’être à l’origine du décès de plusieurs animaux et êtres humains depuis des décennies. Insatisfaite du plan d’action qui sera présenté vendredi au Conseil régional de Bretagne, l’association demande « la prise de toute mesure utile » pour limiter la pollution, ainsi que la « réparation des préjudices écologiques et moraux », estimés à 3,2 millions d'euros. - France info (AFP)
· En 2022, la récolte de miel devrait osciller entre 12 000 et 14 000 tonnes, bien en deçà des espérances des apiculteur·rices, dont les ruches ont été affectées par le réchauffement climatique et la sécheresse. Entre « des grandes zones où la production a été plus que médiocre » et d’autres « avec de belles miellées », « jamais les récoltes n’ont été aussi hétéroclites », alerte l’Union nationale des apiculteurs français ce lundi.



Houille houille houille. Le charbon, la plus polluante des énergies fossiles, représente encore 35% de la production d'électricité mondiale, selon l'Agence internationale de l'énergie. Or, en sortir rapidement est une condition sine qua non pour respecter l'Accord de Paris sur le climat et limiter le réchauffement climatique à un niveau acceptable. Lors de la COP26 à Glasgow, une quarantaine d’États s'était engagée à cesser son exploitation au cours des années 2030 (Vert). Mais la crise énergétique actuelle complique la donne, car le charbon est resté très bon marché alors que le prix des autres énergies fossiles explose. La Chine, en particulier, y est très dépendante, malgré des investissements colossaux dans les énergies renouvelables (Vert). En cause, l'hypercroissance de son économie qui génère une hausse spectaculaire de la consommation d'énergie. Celle-ci a été multipliée par trois en vingt ans.

Un Mooc pour se former aux enjeux de la biodiversité et apprendre à préserver le vivant
L'école buissonnière. À moins de deux mois de la 15ème conférence des Nations unies (COP15) sur la biodiversité à Montréal (Canada), une formation en ligne gratuite propose d'initier les citoyen·nes à la préservation de la biodiversité.
Environ un million d’espèces sont déjà menacées d’extinction, 75 % de la surface terrestre et 66 % des espaces marins sont altérés de manière significative. Issus d’un rapport de 2019 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES, soit le Giec de la biodiversité), ces chiffres soulignent l’état alarmant du vivant - un sujet complexe encore relativement méconnu du grand public.
Ce constat a présidé à la création d’un nouveau Mooc (pour « Massive open online course », une formation à distance en libre accès), mis en place par l’association Engage, spécialisée dans la création d’outils d’engagement collectif. Intitulée « Relever le défi du vivant », cette formation vise à vulgariser les principaux enjeux de la biodiversité et de la régénération des écosystèmes.

Interviews, podcasts, forums de discussion, quizz et vidéos illustrées : le cours s’organise autour d’une vaste diversité de formats. Parmi la vingtaine de pontes de la biodiversité invité·es à intervenir dans les différents modules, on trouve le philosophe Baptiste Morizot, les juristes Valérie Cabanes et Marine Calmet, l’écologue Philippe Grandcolas ou encore le biologiste Pierre-Henri Gouyon. À terme, Engage prévoit de former quelque 100 000 citoyen·es. Soutenue par l’Office français de la biodiversité (OFB), cette formation gratuite et accessible à tout·es débutera le 7 novembre.
Les inscriptions, qui se font en deux clics, sont actuellement ouvertes ici.

La vie d’un nid de mésanges en timelapse
Mésanges de la télé-réalité. Des premières brindilles à l’envol des oisillons, cet adorable timelapse posté sur le forum Reddit a tout pour vous faire fondre en seulement 2 minutes et 15 secondes.

+ Loup Espargilière, Anne-Claire Poirier, Juliette Quef et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.