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🎄 Les fêtes de fin d’année approchent et avec elles, des oncles et tantes qui lancent des débats sur l’écologie entre deux chocolats. Avez-vous déjà réussi à dialoguer (presque) sereinement avec un proche climatosceptique ? Pour un article à paraître la semaine prochaine, racontez-nous vos anecdotes les plus savoureuses et vos meilleurs conseils. Écrivez-nous en répondant à ce mail, avec votre prénom, votre âge et votre occupation. Un grand merci !


Coup de théâtre sur le dossier de l’A69 ; les juges n’ont pas voulu se prononcer sur la suspension du chantier.


Autoroute A69 : au grand dam des opposants, le tribunal rend une «non-décision» et le chantier se poursuit

Juge est parti. Lundi, après des mois de bataille juridique, le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne) devait enfin statuer sur la légalité de l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres (Tarn). Le jugement est une douche froide pour les opposant·es au projet.

Les organisations mobilisées contre l’A69 avaient anticipé deux situations : le tribunal pouvait annuler l’autorisation environnementale du projet et ainsi suivre la recommandation de la rapporteuse publique (notre récit de l’audience qui s’est tenue fin novembre), ou décider de rejeter le recours des associations. C’est finalement une troisième voie, inattendue, qui a été choisie par la justice.

Lundi, le tribunal administratif de Toulouse a décidé de relancer l'instruction de ce dossier brûlant, provoquant la fureur des militant·es écologistes. L'instance administrative a annoncé qu'«une nouvelle audience en vue de se prononcer sur la légalité des autorisations environnementales» se tiendrait dans les prochains mois, ouvrant ainsi la porte à une poursuite du chantier.

Rassemblement des opposant·es à l’A69 devant la gare de Toulouse, à quelques pas du tribunal administratif, le 25 novembre dernier. © Justine Prados/Vert

«C'est la stratégie du fait accompli», a dénoncé la députée écologiste de Haute-Garonne Christine Arrighi, réclamant «un moratoire sur les projets routiers et autoroutiers pour ne pas se retrouver dans une situation comme celle à laquelle nous sommes confrontés».

Le 20 novembre, à la surprise générale, la rapporteuse publique, dont les avis sont souvent suivis, avait invité la justice administrative à annuler les arrêtés préfectoraux autorisant la construction de l'autoroute. Ce qui a provoqué une suspension des travaux.

Dans ce contexte, plusieurs associations et collectifs d'opposant·es comptent désormais demander à la justice «l'arrêt du chantier le temps que le tribunal examine» à nouveau le dossier, ont-ils indiqué lundi soir en conférence de presse.

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· Samedi, le maire écologiste d’Annecy (Haute-Savoie) François Astorg a annoncé que sa ville ne financerait plus la coupe du monde de biathlon, qui se déroule cette année encore au Grand-Bornand, au-delà de 2025. Alors que cette station située en faible altitude est touchée par le changement climatique, la neige est acheminée par camions pour la compétition. «Adapter la montagne au réchauffement ne peut plus attendre […] Pour cet événement, un nouveau modèle durable n’a pas encore été trouvé», justifie l’édile dans Libération.

· Lundi, l’ONG Transport & Environment a publié un classement des meilleures compagnies ferroviaire d’Europe. 27 entreprises ont été évaluées selon divers critères, comme le prix et la fiabilité. La mieux notée est l’italienne Trenitalia - l’un des meilleurs rapport qualité/prix. La SNCF est cinquième. Eurostar, la société grecque Hellenic trains et la filiale low-cost de la SNCF, Ouigo, font figure de mauvais élèves. - France info

· Plus de 40% des terres émergées de la planète (sans compter l’Antarctique) sont désormais arides, alerte un rapport des Nations unies publié lundi. Cet appauvrissement en eau des sols s’accélère avec le réchauffement climatique et pourrait affecter cinq milliards de personnes d’ici à 2100. Corse-du-Sud, Guadeloupe, Mayotte… La France s’est officiellement déclarée touchée par la désertification à l’occasion de la 16ème conférence mondiale (COP16) sur le sujet, qui se tient en ce moment en Arabie saoudite. - Courrier international et Reporterre

À Paris, une grande contre-assemblée générale pour «désarmer» l’empire de Vincent Bolloré

Ras l’Bolloré. Fanfare, danse et ambiance carnaval : lundi, environ 200 personnes se sont réunies sur la place de la Bourse, en plein cœur de Paris, alors que le groupe Vivendi (détenu en partie par le groupe Bolloré) organisait une assemblée générale extraordinaire à quelques centaines de mètres. À l’appel de la coalition Désarmer Bolloré, qui réunit une centaine d’organisations syndicales et associatives, notamment écologistes (notre article), cette mobilisation visait à dénoncer l’emprise grandissante du milliardaire Vincent Bolloré dans les médias. Après avoir voté des propositions pour le groupe Vivendi, les activistes ont tenté de les apporter aux actionnaires qui tenaient leur assemblée générale quelques rues plus loin, dans le théâtre des Folies bergères. Les forces de l’ordre les en ont empêchés.

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Muni·es de pancartes et de banderoles, les participant·es au rassemblement ont montré leur désapprobation face à l’emprise croissante de Vincent Bolloré, qui détient les médias CNews, Europe 1, le Journal du dimanche, le groupe Canal +, les éditions Hachette, les magasins Relay, etc. © Yann Castanier/Vert

Avant Noël, Foodwatch alerte sur les pires arnaques alimentaires dans les rayons

Du foie gras aux nitrites, un rôti aux morilles avec… 0,3% de morilles, ou encore des escargots «saveur framboise»… sans framboise ! Avant les fêtes de fin d’année, l’association de défense des consommateurs Foodwatch est partie à la traque des plus grosses arnaques dans les supermarchés. Comme chaque année, elle propose sur son site de voter pour le «pire produit des fêtes». Parmi les marques pointées du doigt cette année : Nestlé, Tipiak, Maison Montfort, Maître Coq et la Maison Delpeyrat. «On ne peut pas accuser les consommateurs de choisir le mauvais produit. La responsabilité, c’est celle de l’offre faite par le supermarché ou le fabricant», explique au Parisien Audrey Morice, chargée de campagnes de l’ONG. L’opération porte parfois ses fruits : Foodwatch s’est félicitée du changement de taille des paquets de chocolats «Petits plaisirs» de Ferrero, épinglés en 2023 car ils étaient à moitié vides !

Marine Tondelier : «L’écologie, je ne sais pas qui ça peut bien punir»

À ses risques et terrils. La secrétaire nationale du parti Les Écologistes, aussi conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, ville du Pas-de-Calais gouvernée par le Rassemblement national, est en première ligne face à l’extrême droite. Dans un grand entretien mené par Loup Espargilière à l’occasion de l’apéro du Club de Vert - grande soirée qui réunit les soutiens de notre média -, elle raconte notamment sa méthode pour affronter des adversaires souvent virulents.

© Vert

+ Yann Castanier, Loup Espargilière, Esteban Grépinet et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.