La quotidienne

L’Uber et l’argent d’Uber

Chères toutes et chers tous,

📅 Le 7 février à partir de 18h30, l'Écologie Culturelle organise à l’académie du climat à Paris « un cocktail dynamique de performances, d’échanges et de témoignages » avec un apéro de l’association Youth We Can sur le thème « L'art et l'engagement écologique » et les témoignages de 8 invité·es. Programme et inscription.

🙏🏽 Nous remercions chaleureusement nos consœurs et confrères du média parodique Malheurs actuels d’avoir choisi de nous reverser 25% des bénéfices de leur campagne de fin d’année, soit 1500€. Avec ça, Vert va faire un malheur !


Pendant que l'Assemblée bichonne les sangliers, Uber fait raquer ses chauffeurs.


Fin des hautes clôtures votée au Parlement : « La forêt va enfin pouvoir respirer »

Chasse à courre d’arguments. Mercredi 25 janvier, le Parlement a définitivement adopté une loi pour limiter la pose de hautes clôtures dans les espaces naturels, notamment en Sologne - une grande victoire pour les animaux sauvages.

Après deux ans de concertation avec les acteurs locaux, l’Assemblée nationale vient de voter, à 98 voix contre 2, la proposition de loi du sénateur LR Jean-Noël Cardoux « visant à limiter l’engrillagement des espaces naturels et à protéger la propriété privée ». Désormais, les clôtures ceinturant les grands domaines ne devront plus dépasser 1,20 mètre de hauteur et ménager un espace d’au moins 30 centimètres au sol afin de laisser sangliers et cerfs se déplacer librement. Par ailleurs, le texte prévoit que ces grillages, parfois entourés de fil de fer, ne devront ni blesser ni piéger la faune locale. Cette proposition de loi devrait également faciliter l’accès aux sapeurs-pompiers et permettre aux animaux de s’échapper en cas d’incendie.

Entre les associations de défense de l’environnement, les chasseurs et les propriétaires terriens, « il a fallu aller convaincre avec les dents » a reconnu Jean-Noël Cardoux, également président du groupe d’études Chasse et Pêche au Sénat. Pour contenter tout le monde, il a été décidé qu’une amende de 135 euros serait infligée à tout individu entré par effraction dans ces immenses propriétés privées.

La loi devrait concerner près de 4000 kilomètres d’enclos, répartis principalement entre les départements du Loiret, du Loir-et-Cher et du Cher © Claude Simonnet

Cette nouvelle législation entrera en vigueur à partir de 2027 et s’appliquera à toutes clôtures installées après 2005. Ces dernières années, de plus en plus d’entraves grillagées avaient été apposées le long des domaines solognots et l’on commençait à en voir apparaître dans d’autres régions : en Picardie, dans les Landes, en Normandie ou encore dans la Brenne.

Ces enclos permettaient jusqu’alors aux riches propriétaires d’organiser des parties de chasse en circuit fermé, condamnant le gibier à une mort certaine. Une pratique que combattaient depuis des années les associations de protection de la biodiversité. « Les enclos, ce n’est pas de la chasse, c’est plutôt du carnage. […] Nous sommes heureux que la proposition de loi ait été votée. La forêt va enfin pouvoir respirer », s'est enthousiasmé Raymond Louis, fondateur et président de l’association « Les Amis des chemins de Sologne ». La secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard s’est félicitée « d’un moment important pour la biodiversité ».

· Mardi, le ministre de la transition écologique Christophe Béchu a dévoilé au Parisien un plan antisécheresse qui vise à « diminuer d’un peu plus de 10 % le volume d’eau prélevée dans nos sous-sols d’ici la fin du quinquennat ». Un dispositif d’information et « des mesures simples » permettront d’y parvenir, selon le ministre, qui ne prévoit pas de restrictions à l’agriculture. - Le Parisien (abonné·es)

· La France ne devrait pas atteindre ses objectifs en matière de déploiement des énergies renouvelables pour la période 2019-2023, a révélé, mardi, le baromètre annuel de l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ'er), alors que le Parlement débat du nouveau projet de loi d’accélération sur les énergies renouvelables (Vert). - France info (AFP)

· Mercredi, le Royal Opera House de Londres a annoncé avoir mis fin à son partenariat avec le géant fossile British Pétroleum (BP), à la suite d’actions de militant·es et d’artistes qui voulaient « éliminer le pétrole de l’art ». De plus en plus d’institutions culturelles britanniques renoncent à l’or noir pour se financer, mais pas le British Museum ni le Science museum. En France, TotalEnergies est toujours l’un des sponsors du Louvre - Libération

Uber Green est-il écolo ?

L’Uber et l’argent d’Uber. Depuis quelques années, les plateformes de chauffeur·ses privé·es- dont Uber, le mastodonte du secteur - développent des services « green » avec des véhicules électriques ou hybrides. Mais ces alternatives sont-elles vraiment durables ? Décryptage.

Présente dans 14 villes françaises, l’option Uber Green propose aux client·es de rouler uniquement avec un véhicule électrique ou hybride (qui dispose d’une double motorisation thermique et électrique). La plateforme s’engage à présenter 50% de véhicules électriques sur son application dès 2025. À l’heure actuelle, elle revendique 60% de véhicules éligibles à Uber Green parmi sa flotte, soit plus de 22 000 voitures. Le choix d’intégrer les voitures hybrides à cette offre interroge, puisque ce sont toujours des véhicules polluants. Sollicitée par Vert, l’entreprise n’a pas souhaité préciser la part d’électrique et d’hybride dans la flotte Uber Green.
 

L’électrification des VTC, un enjeu important

L’explosion des plateformes de chauffeurs privés depuis le début des années 2010 a entraîné un boom des émissions de CO2 dans les grandes villes. Dans un rapport publié en 2021, Transport & Environment a calculé que le passage à l’électrique de 50% des trajets Uber effectués à Paris, Amsterdam, Londres, Berlin, Bruxelles, Lisbonne et Madrid économiserait environ 500 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone par an. « Soit l’équivalent de retirer 275 000 véhicules privés des routes », précise l’ONG.


Le coût de la transition pèse largement sur les chauffeurs

Depuis 2021, les chauffeur·ses bénéficient d’un bonus de 0,06 centime par kilomètre pour toutes leurs courses (hors Uber Green), payé à moitié par les client·es et la plateforme. Une aide censée leur permettre de transitionner vers des véhicules propres, avec une limite de 8000 euros par voiture. « À ce jour, plus de 50 millions d’euros ont été cumulés par les chauffeurs, soit un peu plus de 2000€ par chauffeur », explique-t-on chez Uber. Un montant qui peut sembler dérisoire au vu du prix élevé des véhicules électriques, et qui fait peser sur les chauffeur·ses l’essentiel du coût de la transition de la plateforme.

Pour comprendre comment Uber pourrait concrétiser son virage écologique, découvrez notre décryptage en intégralité ici.

Les votes sont ouverts jusqu’à demain matin et les résultats seront donnés dans l’édition de vendredi. N'hésitez pas à nous envoyer vos questions les plus brûlantes en répondant à ce formulaire, tout simplement. À vos claviers !

Participez au concours des Jeunes reporters pour l’environnement

Tous les ans, des jeunes de 11 à 25 ans prennent part au concours des Jeunes reporters pour l’environnement organisé par l’association Teragir. Les participant·es peuvent envoyer des articles, des vidéos ou des podcasts sur des sujets liés à l’écologie et dans un esprit de journalisme de solutions. Pour l’édition 2023, les candidat·es sont invité·es à soumettre leurs productions en ligne jusqu’au 15 mars.

Une des vidéos lauréates du concours général 2022, dans la catégorie « 19-25 ans en filière journalisme », qui traite de l’enjeu des filets de pêche perdus en mer dans la Méditerranée. © Alice Gapail et Nicolas Beublet / Jeunes reporters pour l’environnement

+ Pénélope Dickinson, Lou-Eve Popper, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.