La quotidienne

Les verts déter’

Chères toutes et tous,

📅 Vous avez bien noté la date ? Mercredi 14 septembre, la Charte pour un journalisme à la hauteur de l'urgence écologique sera dévoilée lors d'une soirée à la REcyclerie (Paris 18). Si vous ne faites pas partie des petit·es malin·es qui ont pensé à prendre rapidement leur place - toutes parties en 36 heures à peine (!) , vous pourrez suivre la soirée en direct, à partir de 19h, sur la page Facebook de l'événement. Parmi nos nombreux invités, nous aurons le plaisir de discuter avec la vice-présidente du Giec Valérie Masson-Delmotte, l'écologue Philippe Grandcolas, le directeur de l'information de Radio France Vincent Giret, ou encore, Léa Falco, du collectif Pour un réveil écologique.


Les chasseurs veulent continuer de déterrer les blaireaux tandis que des gamers récoltent des millions pour des assos écolos.


Signée par 100 000 personnes, la pétition pour mettre fin au déterrage des blaireaux gagne le Sénat

Les blaireaux sont déter’. Alors que la saison de la chasse s’est ouverte ce week-end dans de nombreux départements français, une pétition visant à interdire le déterrage de blaireaux vient d’atteindre les 100 000 signatures, synonyme d’un examen par la chambre haute du Parlement.

Le déterrage est une technique « particulièrement cruelle » qui consiste « à extirper les blaireaux directement de leur terrier, après plusieurs heures passées à creuser la terre avec des pelles, des pioches et des barres à mine, explique l’Association de protection des animaux sauvages (Aspas), à l’origine de l’initiative. Pour arriver à leurs fins, les équipages de vénerie s’aident de petits chiens qu’ils introduisent dans les galeries, empêchant les animaux de s’enfuir ». « C’est une torture, une violation de domicile », s’émeut auprès de Vert le porte-parole de l’association, Marc Giraud.

Dans la loi, hors dérogation, ce type de chasse est autorisé entre le 15 septembre et le 15 janvier. L’atteinte des 100 000 signatures va contraindre le Sénat à examiner la demande d’interdiction réclamée par les signataires.

Les images – brutales – d’un déterrage de blaireaux, captées par l’association One voice en avril 2020 © One voice

L’incompréhension est totale du côté des chasseurs. Avec un bilan d’environ 12 000 blaireaux abattus chaque année, l’Association française de vénerie sous terre défend « un mode de chasse super soft et respectueux de l’animal », qui participerait « activement à la régulation de l’espèce grâce à ses efforts pour encadrer la loi », indique à Vert son président, Jean Masson.

Dans des pays voisins comme la Belgique, l’Irlande, les Pays-Bas, le Danemark, le Portugal, l’Espagne, ou l’Italie, le déterrage est interdit et le blaireau est un animal protégé.

En novembre dernier, une mission avait été lancée par le Sénat, en réponse à la pétition du collectif « Un jour un chasseur ». Celle-ci réclamait l’interdiction de la chasse les mercredis et dimanches et l’instauration de règles plus strictes après le décès de Morgan Keene, 25 ans, abattu devant son domicile par des chasseurs en 2020 (Vert). Ses conclusions sont attendues au cours de la semaine.

· Samedi, une équipe de scientifiques britanniques a décrit, pour la première fois, le lien entre l’inhalation de particules fines PM2,5 (d’un diamètre inférieur à 2,5 micromètres) et la survenue de cancers du poumon chez les non-fumeurs, lors du congrès européen du cancer qui s’est tenu à Paris. Celle-ci serait due au processus inflammatoire déclenché par ces polluants (issus du trafic routier et du chauffage résidentiel), qui pénètrent profondément dans les voies respiratoires et y entraînent des mutations génétiques à l’origine de tumeurs cancéreuses. - Le Monde (abonné·es)

· Ce lundi, la chaleur fait son retour dans le sud-ouest de la France et le mercure pourrait atteindre localement 38°C en Gironde ou dans les Landes. Dès mardi, cette « plume de chaleur » devrait être évacuée et laisser la place à des orages accompagnés de fortes précipitations. Mais elle pourrait stagner au-dessus de l’ouest de la Méditerranée, avec « des conséquences désastreuses sur les écosystèmes », alerte le climatologue Christophe Cassou sur Twitter.

· Aux États-Unis, les mégafeux Mosquito fire (17 000 hectares détruits) et Fairview fire (11 300 hectares), ainsi que d’autres incendies, continuent de ravager la Californie, en proie à une vague de chaleur historique. Mis à très rude épreuve, les systèmes électriques tiennent en partie grâce au civisme des habitant·es. En fin de semaine dernière, le Golden state a failli être touché par un ouragan, phénomène jamais observé depuis 1858 ; l’ouragan « Kay » a depuis été rétrogradé en tempête tropicale avant d’atteindre les côtes californiennes. - Le Monde (abonné·es).

10 182 126 

Game au vert. Après 50 heures de diffusion en direct sur la plateforme Twitch, les 57 streameur·ses - et leurs communautés - qui ont fait vivre la septième édition du Z Event, ont récolté la somme astronomique de 10 182 126 €. Un record pour ce marathon caritatif. Comme Vert l’avait raconté, cette année, la cagnotte sera partagée entre quatre associations écologistes : la Ligue de protection des oiseaux, le WWF, The sea cleaners et Sea shepherd. Pour cette dernière, le montant récolté équivaut à près d’un an de budget.

Diminuer son impact sur le climat en changeant de banque

Banco. L’ONG Reclaim finance publie un guide pour choisir une banque qui n’investit pas l’argent des déposant·es dans les activités polluantes, afin d’alléger l’impact climatique de notre épargne.

Le secteur bancaire est un large contributeur au dérèglement climatique, car il finance chaque jour des entreprises et des activités polluantes. D’après l’édition 2022 du rapport Banking on climate chaos, plus de 350 milliards de dollars (343Mds€) ont été alloués aux énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) par les grandes banques françaises depuis l’Accord de Paris. Signé en 2016, celui-ci vise à maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de +2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, et si possible à +1,5°C.

Fort heureusement, certaines banques ont des pratiques plus vertueuses que la BNP Paribas, la Société générale ou le Crédit agricole. En 2021, la Banque postale est devenue la première banque au monde à annoncer une sortie totale du gaz et du pétrole à horizon 2030. 

Pour y voir plus clair et faire un choix éclairé dans ses investissements financiers, l’ONG Reclaim finance a créé un site web qui propose un guide complet de l’impact des différentes banques françaises sur le climat. « Il s’agit de permettre à chacun de reprendre le contrôle de son argent pour envoyer un message clair : les banques ne doivent plus financer le chaos climatique », estime Lucie Pinson, directrice de Reclaim finance.

Au programme : un classement des banques selon leur impact climatique, avec des bons élèves (le Crédit coopératif, la Banque postale, Helios, Green got) et des cancres. Pour chaque mauvais élève, le site propose un comparatif des services bancaires avec des alternatives responsables, et offre des pistes d’action. Une grande foire aux questions explique les liens entre la finance et le climat et montre les étapes à réaliser pour changer de banque. De quoi faciliter l’action à l’échelle individuelle pour espérer susciter un élan collectif et mettre le secteur financier « au service du climat ».

Le patron de l’ONU se rend au chevet du Pakistan

« J’ai vu de nombreux désastres humanitaires dans le monde, mais je n’ai jamais vu de carnage climatique de cette ampleur. » Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s’est rendu au Pakistan pour constater les dévastations dues aux inondations inédites que connaît le pays et qui font naître une véritable crise sanitaire. Alors que les pluies diluviennes qui en sont à l’origine portent la marque du changement climatique, le patron de l’ONU a appelé les États à « arrêter cette folie » d’investir dans les énergies fossiles.

© Euronews

+ Loup Espargilière, Juliette Quef et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.