Un numéro où l'on verra que le vent nouveau qui souffle sur les tropiques n'est pas une bonne nouvelle.

Les tempêtes tropicales majeures, 15% plus fréquentes en 40 ans
Quels mauvais vents s'amènent. Les tempêtes tropicales majeures sont devenues 15% plus fréquentes entre 1979 et 2017, selon une étude publiée lundi 18 mai dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Appelées « typhons » dans le nord-ouest de l'océan Pacifique, « ouragans » dans l'Atlantique nord et le Pacifique central et nord, ou « cyclones » dans le Pacifique sud et l'océan Indien, les tempêtes tropicales ont crû en intensité au cours des dernières décennies.
Lorsqu'elles sont faites de vents soufflant à plus de 185 km/h (soit 100 nœuds), elles sont alors considérées comment des tempêtes majeures. Or, sous l'effet probable du bouleversement climatique, ces événements extrêmes deviennent de plus en plus réguliers. Leur carburant : un air chaud et humide, ce que leur apportent des océans qui se réchauffent.
C'est dans la région de l'Atlantique nord que l'intensité des tempêtes a le plus augmenté : la probabilité d'un ouragan majeur a cru de 49% par décennie pendant cette période. On en a recensé 529 entre 1998 et 2017, contre 128 entre 1979 et 1997. Le sud de l'océan Indien est également de plus en plus souvent frappé par ces cyclones extrêmes, qui génèrent leur lot de destructions sur la côte est de l'Afrique. A lire sur le site de Carbon Brief (en anglais).

Lubrizol : une enquête citoyenne en attendant celle des pouvoirs publics
Alors qu'une étude épidémiologique doit être lancée cet été, l'association Rouen Respire a mené sa propre enquête au sujet des conséquences de la catastrophe industrielle de Lubrizol.
Le 26 septembre 2019, cette usine de produits chimiques de l'agglomération de Rouen partait en flamme dans un spectaculaire incendie aux retombées encore incertaines en matière sanitaire et environnementale.
Pour tenter d'y voir plus clair, Rouen Respire a mené l'enquête entre le 20 janvier et le 10 mars. Un questionnaire a été envoyé à tous ses adhérents ainsi qu'à leurs contacts. Une méthode qui contient certes un biais, mais qui « donne des indications essentielles pour les études de santé publique à venir », indique au Monde Nathalie Le Meur, pharmacienne biologiste et responsable santé de Rouen Respire.
Les résultats ont été présentés lundi 18 mai au groupe de travail de Santé publique France qui prépare l'étude épidémiologique. Il ressort que des odeurs et des dépôts de suie ou d'amiante ont été observés jusqu'à plus de 10 kilomètres du site de l'usine, bien au-delà de la trajectoire du panache de fumée. Il serait alors « inapproprié » de se baser sur celle-ci pour étudier les conséquences sanitaires pour la population, juge l'association.
L'association note également que la vaste majorité des répondant•e•s ont ressenti un à plusieurs symptômes : ORL (78%) ou respiratoires (60%), parfois pendant des mois. « Ceux qui présentaient une maladie chronique ont très souvent vu leur pathologie s’aggraver et de façon durable. Cela concerne 86% des participants présentant une pathologie respiratoire et 51% de ceux qui avaient une autre pathologie chronique », constate également Rouen Respire.
80% des personnes interrogées ont déclaré avoir été frappées par l'anxiété. L'association déplore également un recours aux soins probablement sous-estimé et une information aux professionnels de santé insuffisante. Enfin, elle fait part de ses craintes au sujet des populations les plus vulnérables (SDF, gens du voyage, personnes handicapées, etc.) et demandent que celles-ci soient suivies et protégées. Plus d'informations dans le Monde (abonnés).

Le glyphosate (mais pas que) continue de couler à flots
L'agrochimie doit sabrer le champagne. Les ventes de pesticides devaient être divisées par deux en dix ans ; elles ont augmenté de 22% entre 2009 et 2018, selon les derniers chiffres du ministère de la Transition écologique.
Dans une étude publiée la semaine dernière, le Commissariat général au développement durable (rattaché au ministère), révèle l'échec total du plan Ecophyto. Mis sur pied en 2008, celui-ci était censé permettre de réduire de 50% l'usage de produits phytosanitaires dix ans plus tard.
Chiffre le plus frappant, la vente d'insecticides a été multipliée par 3,5 entre 2009 et 2018. Les ventes de fongicides (contre les champignons et bactéries) ont augmenté de 41%, et celles des herbicides, de 23%. Dans le même temps, la surface agricole utilisée (SAU) a diminué de 1 %, alors que les terres arables et les cultures permanentes ont augmenté de 0,4 %. En 2018, la quantité totale de substances actives vendues en France s'est élevée à 85 900 tonnes, dont 22% sont « particulièrement préoccupantes pour la santé humaine ».
En juin 2018, le Gouvernement s'était engagé à sortir du glyphosate d’ici 2020 pour les principaux usages pour lesquels des alternatives existent et d’ici 2022 pour l’ensemble des usages. Or, les ventes de ce produit qui entre dans la composition du tristement célèbre Round Up, l'herbicide-phare de Monsanto, ont augmenté de 22% en dix ans. Plus d'informations dans Bastamag.

Des potagers participatifs pour nourrir les plus précaires
Dans le nord du département des Deux-Sèvres, des militant•e•s écologistes sont en train de créer des jardins participatifs à destination des personnes les plus durement touchées par la crise du Covid-19.
Comme le raconte le Monde, des terrains de 150 à 1400 m2 de six communes se préparent à accueillir des semis et des germes de pommes de terre, courges, poireaux, et choux. Objectif : récolter dès le mois de septembre des tonnes de légumes, qui seront offertes aux associations locales d'aide alimentaire.
L'idée de ce projet, baptisé « Le bocage a la patate », est venue à ces militant•e•s écolos pendant le confinement lorsqu'elles et ils ont vu les difficultés se multiplier sous l'effet du ralentissement de l'économie. « Les gens touchent de petits salaires, par ici. Le chômage partiel a réduit leur niveau de vie, en même temps que la fermeture des cantines scolaires a augmenté leur budget alimentation. Les temps sont durs pour eux, et le seront encore demain », a expliqué au Monde Claire Chevalier, membre du « bocage ». A lire dans le Monde (abonnés).

24 heures de la vie d’une base en Antarctique
Moins célèbres que les astronautes star comme Thomas Pesquet, elles et ils ont pourtant un rythme de vie assez similaire. Grâce aux images du doctorant en climatologie Jacob Karhu, Brut nous emmène en immersion pendant 24h dans la base scientifique Concordia, située sur le continent Antarctique. A la rencontre de celles et ceux qui se les gèlent pour nous permettre de mieux comprendre l’évolution du climat.
