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La société civile met les banques sous pression pour qu'elles cessent de financer notre auto-destruction.

La BNP Paribas mise en demeure de cesser de financer des « bombes climatiques »
Rends l’argent. Les ONG Oxfam, les Amis de la Terre et Notre affaire à tous ont envoyé une lettre de mise en demeure à BNP Paribas afin que la banque cesse tout nouvel investissement dans les énergies fossiles. Une première étape avant une éventuelle action en justice, au nom de la loi sur le devoir de vigilance des entreprises.
Après TotalEnergies, c’est la banque BNP Paribas qui va devoir rendre des comptes à la société civile. Mercredi, les ONG Oxfam, les Amis de la Terre et Notre affaire à tous ont envoyé une mise en demeure à la banque afin que celle-ci mette un terme à tout nouvel investissement dans des projets pétro-gaziers.
Selon le rapport Banking on Climate Chaos, la BNP Paribas serait le premier financeur européen et le cinquième mondial des industries fossiles. Rien qu’entre 2016 et 2021, le groupe a investi plus de 43 milliards d'euros dans les huit principales compagnies pétrolières et gazières d'Europe et des États-Unis.

Pour rappel, l’Agence internationale de l’énergie et les Nations unies ont indiqué que pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré, objectif que se sont fixés la quasi-totalité des États du monde en adoptant l’accord de Paris en 2015, il faudrait abandonner tout nouveau projet fossile.
En plus d’arrêter de financer des projets climaticides, les ONG exigent « davantage de transparence » de la part de la banque sur ses investissements, comme l’a précisé François de Cambiaire, associé au cabinet Seattle Avocats.
La mise en demeure s’appuie sur la loi sur le devoir de vigilance de 2017, qui engage les grandes entreprises à prévenir les atteintes graves aux droits humains, aux libertés fondamentales, à la santé, à la sécurité des personnes, et à l’environnement qui pourraient naître de leurs activités. La BNP a désormais trois mois pour se mettre en conformité, avant une éventuelle assignation en justice. Une pétition a également été mise en ligne pour soutenir l’action des ONG.
La BNP fait l'objet d'une autre mise en demeure au nom de son devoir de vigilance depuis le 17 octobre : trois ONG, dont Notre affaire à tous, lui reprochent de soutenir le géant de l'industrie agroalimentaire Marfrig, accusé de contribuer à la déforestation au Brésil.

· Mardi, le gouvernement a annoncé qu’un système de lecture automatisée des plaques d'immatriculation sera mis en place pour contrôler les véhicules les plus polluants, interdits d’ici à 2025 dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Pour accompagner la mise en place de ces zones à faibles émissions (ZFE), le ministre de la transition écologique compte augmenter le bonus écologique et développer les prêts à taux zéro pour le remplacement de moteurs thermiques par de l’électrique - Les Échos
· Les derniers engagements des États sont pour l'heure « très loin » de répondre à l'objectif de l'accord de Paris, s’est inquiétée ce mercredi l'agence de l'ONU pour le climat. Lors de la COP26 en 2021 à Glasgow, les signataires de l'accord s'étaient engagés à réviser annuellement leurs engagements en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Seuls 24 pays ont depuis soumis des ambitions mises à jour pour la prochaine conférence mondiale climatique, la COP27, qui a lieu dans moins de deux semaines. - France info
· Pour la première fois, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit un pic des émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie en 2025. En conséquence de la guerre en Ukraine et du contexte énergétique tendu, les investissements dans les énergies bas carbone se sont multipliés, laissant à penser que l'utilisation des combustibles fossiles atteindra son maximum au cours de la décennie, pour baisser structurellement par la suite. Le décryptage complet à venir prochainement sur Vert.



Désobéissance fossile. « BNP il faut choisir, les énergies fossiles ou notre avenir ! » : ce mercredi matin, des activistes d’Alternatiba et des Amis de la Terre ont interpellé la firme à l’ouverture du Climate Finance Day, grand-messe qui rassemble les principales banques et investisseurs de France, aujourd’hui, à la Bourse de Paris. Les militant·es ont déversé une marée de peinture noire et déployé une banderole sur les marches du palais Brongniart, en soutien à la mise en demeure envoyée, hier, par trois ONG (lire plus haut). La réponse de BNP Paribas, qui a affirmé, dans la foulée, que les objectifs fixés à horizon 2025 seraient « compatibles avec la perspective de financer une économie neutre en carbone à horizon 2050 » ? « Une vaste plaisanterie », s’emporte auprès de Vert Anna-Lena Rebaud, chargée de campagne « Climat et transition juste » pour les Amis de la Terre : « On ne demande pas à la BNP de “réduire” ses investissements dans les énergies fossiles, mais leur arrêt pur et simple ».

Réduire la vitesse au volant permet-il de faire baisser la pollution des voitures ?
Freiner des quatre fers. Dans un contexte de crise énergétique, réduire sa vitesse au volant apparaît comme une solution efficace pour le climat comme pour le porte-monnaie. Une mesure controversée qui a pourtant de multiples bénéfices.
Quel impact concret de la réduction des vitesses ?
Globalement, plus on roule vite, plus on consomme du carburant, ce qui émet des gaz à effet de serre. Dans sa thèse, le chercheur spécialisé dans les transports Aurélien Bigo estime que faire baisser la vitesse de 130km/h à 110km/h sur l’autoroute permet de réduire la consommation de carburant (et donc les émissions) de 17 % pour les véhicules thermiques et de 24 % pour les véhicules électriques. En ville, le passage de 50km/h à 30km/h offre des résultats plus contrastés, pointe l’Ademe, notamment en raison de la congestion du trafic.
L’impact de la réduction de la vitesse est à la fois direct (baisse de la consommation de carburant et des émissions) et indirect, car elle entraîne d’autres effets : elle favorise le report modal vers des mobilités non concernées par cette diminution de vitesse en les rendant plus attractives (train, transports en commun) et fait baisser le nombre de kilomètres moyens parcourus par les individus.

Une mesure efficace immédiatement
Pour l’Agence internationale de l’énergie, une diminution de 10km/h sur autoroute est le premier levier de réduction de la consommation de pétrole. « Quand on regarde les différents leviers de transition des mobilités, comme le développement du vélo ou des transports en commun, ou bien l’électrification des véhicules, il n’y en a presque aucun qui peut avoir un effet aussi instantané sur les émissions de gaz à effet de serre », explique à Vert Aurélien Bigo.
Des effets positifs pour chaque vitesse réduite
Chacune des réductions de vitesse évoquées dans le débat public (130 à 110km/h sur autoroute, 90 à 80km/h sur les départementales ou 50 à 30km/h en ville) présente des effets positifs et complémentaires sur la pollution engendrée par les voitures. Les impacts directs, en termes d’émissions de GES, sont les plus importants sur l’autoroute. Sur les départementales, la réduction généralisée des vitesses en voiture pacifie le développement de mobilités alternatives (le vélo notamment). C’est aussi le cas en ville, où la présence de véhicules motorisés moins rapides facilite et sécurise le partage de l’espace public, limite la dangerosité des accidents et le bruit, et encourage vivement le report modal. Des externalités qui, cumulées, participent à la réduction des émissions liées aux voitures.
Le décryptage complet est à lire sur vert.eco
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+ Alban Leduc, Juliette Quef et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.