Le vélo s’envole


La bicyclette et le train ne sont pas aidés ? Qu'à cela ne tienne, ils se débrouilleront tout seuls.  

Les ventes de vélos s'envolent

Le royaume de la petite reine est en pleine expansion. A la faveur du déconfinement, les ventes de vélos décollent comme jamais

Depuis le 11 mai, c'est la cohue dans les magasins de bicyclettes. Comme le rapporte le Monde, Intersport déclare vendre 4 000 vélos par jour, soit 2,5 fois plus qu'à l'accoutumée. L’Union sport et cycle, le syndicat du secteur, a noté une hausse des ventes de vélos et accessoires de 114 % sur les trois dernières semaines de mai. 

Autre indicateur, au hasard : Véligo, le service francilien de location de longue durée de vélos à assistance électrique (VAE) lancé en septembre 2019 compte déjà 10 000 abonné•e•s, trois mois plus tôt que prévu, explique encore le Monde. Alternative quasi-parfaite à la voiture sur des distances moyennes, le VAE pourrait exploser dans les mois qui viennent. 

Les vidéos enthousiastes qui montrent l'explosion du nombre de cyclistes en ville, comme ici à Paris, se multiplient sur les réseaux sociaux © Compte Twitter de Commute de Paris

Bon marché, permettant de respecter les gestes barrières face au Covid-19, rempart au retour de la pollution de l'air, le vélo est en train de s'imposer comme le moyen de transport du déconfinement. D'autant plus depuis que les municipalités multiplient les « coronapistes », ces voies cyclables temporaires tracées en jaune. 

Une explosion de l'usage du vélo qui se vérifie partout en France : entre le 11 et le 31 mai la fréquentation des pistes cyclables a augmenté d'environ 30% en ville, dans les milieux périurbains et dans les territoires ruraux par rapport à l'année précédente, comme l'a relevé l'association Vélo et territoires. A lire dans le Monde (abonnés). 

Les ONG s’inquiètent du plan de relance face au Covid-19

Jamais deux sans trois. Le troisième budget spécial crise a été présenté ce mercredi en conseil des ministres et il ne satisfait pas du tout la trentaine d'associations membres du Réseau action climat (RAC). 

Tourisme, voiture, avion, « French tech » ; le dernier projet de loi de finances rectificative fait pleuvoir les milliards (45 de plus) sur des secteurs réputés peu vertueux pour le climat. Un sens des priorités jugé « déconcertant » par le RAC, qui demande des contreparties sociales et écologiques. Parmi celles-ci : la soumission des grandes entreprises aidées à des stratégies climatiques conformes aux objectifs de l’Accord de Paris, et l'interdiction des versements de dividendes et bonus pendant la crise. 

Les plus de 22 milliards d'euros accordés à l'avion et à l'auto presque sans contrepartie restent en travers de la gorge du RAC. Le Réseau réclame une réforme de la fiscalité automobile pour favoriser l’achat de véhicules moins polluants et permettre l’accès de tous à d’autres solutions de mobilité, ainsi que la réduction du trafic aérien.

Le RAC demande aussi que les 4,5 milliards d’euros qui devraient être accordés à l'ensemble des collectivités locales soient fléchés vers les secteurs de la transition : rénovation énergétique des bâtiments, énergies renouvelables, mobilité durable, économie circulaire, etc.

Plus généralement, c'est la philosophie de la relance actuelle qui provoque l'ire du RAC : « Il est […] incohérent de vouloir “décarboner l’économie”, selon les mots de Bruno Le Maire, pour lutter contre le changement climatique, tout en cherchant à augmenter la consommation de façon indiscriminée ». Toutes les propositions du RAC sont à retrouver dans ce rapport

La fondation Bill Gates finance l’agro-industrie en Afrique

Philanthrope ou lycanthrope ? La fondation humanitaire de Bill Gates est un frein au développement de l'agroécologie en Afrique sub-saharienne

C'est l'un des enseignements du dernier rapport du groupe international d’experts indépendants sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), publié mercredi 10 juin. Son objet : comprendre ce qui empêche l'expansion de l'agroécologie, ensemble de pratiques agricoles basé sur les combinaisons entre plantes et animaux et non sur l'emploi massif de la chimie, et qui permet de régénérer les sols et de les rendre plus fertiles tout en évitant la présence de nuisibles. 

Pour l'IPES-Food, l'agroécologie est un remède aux destructions sociales et environnementales de l'agro-industrie et à la fragilité des chaînes d'approvisionnement alimentaire révélée par la crise du Covid-19. 

La fondation Bill et Melinda Gates est de (très très) loin le premier financeur privé de l'aide au développement agricole. © IPES-Food

Or, la fondation Bill et Melinda Gates est un financeur de tout premier plan de l'aide au développement agricole en Afrique : quelque 360 millions d'euros par an, d'après le rapport. Et la vision de l'agriculture qu'elle promeut est presque entièrement basée sur la chimie. 85% des financements accordés servent à « conforter les systèmes existants », note le rapport. Seuls 3% des projets subventionnés par la fondation ciblent l'agroécologie. 

En outre, comme l'explique encore l'IPES-Food, la fondation imprime sa vision de l'agriculture au travers de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique. « Cette coalition, à laquelle collaborent aussi de grandes entreprises du secteur agro-industriel, joue un rôle très important à travers les partenariats tissés avec les gouvernements », a expliqué au Monde Olivier De Schutter, un des auteurs du rapport. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

Rouvrir la ligne de train entre Bordeaux et Lyon

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Railcoop, nouvelle coopérative du chemin de fer, veut ressusciter la ligne Bordeaux-Lyonfermée en 2014. 

Si l'on peut trouver un seul point positif à l'ouverture du rail français à la concurrence (ce sera en décembre 2020), c'est celui-ci : de nouveaux acteurs moins jacobins vont pouvoir exploiter certaines lignes abandonnées par la SNCF.

C'est le cas de Railcoop, première société coopérative d'intérêt collectif de France dédiée au ferroviaire, qui fait le pari de rouvrir la liaison entre Bordeaux et Lyon d'ici la mi-2022. Le trajet devrait durer 6h46 et desservir le Limousin, la Dordogne, la Creuse, ou encore, la Loire. 

Le tracé du futur Bordeaux-Lyon. © Railcoop

Pour ce faire, la coopérative a besoin de trouver quelques milliers de sociétaires pour réunir les 8 millions d'euros que lui coûteront l'obtention de sa licence d'entreprise ferroviaire, la création du service déployé sur la ligne Bordeaux-Lyon, ainsi que la garantie sur la location de rames de train. 

La coopérative prévoit de détailler l'intégralité de son projet ce jeudi après-midi à 17h30 à l'occasion d'un webinaireUne notice explicative est disponible sur le site de Railcoop, où les futur•e•s sociétaires peuvent déjà s'inscrire. 

Après des années au cours desquelles les lignes de TGV au départ de Paris se sont multipliées, au mépris des petites lignes qui ferment les unes après les autres, ce projet apporte un vent frais de décentralisation sur le rail français. 

Les images de la fuite de diesel dans l'Arctique russe

Les 20 000 tonnes de diesels, relâchées dans le système fluvial arctique après un accident dans une usine russe de nickel, continuent leur chemin jusqu'à l'océan. Les images - tristement superbes - de cette catastrophe écologique majeure sont à découvrir dans cette vidéo de Brut. 

Les images de la fuite de diesel en Arctique © Brut