Chères toutes et tous,
🔥 Plus qu’une fois dormir avant la publication officielle de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique sur laquelle nous travaillons depuis des mois avec nos petits camarades de la presse entière ! Pour celles et ceux qui ne seront pas parmi nous à la soirée de lancement qui aura lieu à la REcyclerie (Paris 18), vous pourrez suivre les festivités en direct, à partir de 19h, sur la page Facebook de l'événement.
Il nous tarde de tout vous raconter, dès demain, de cet ambitieux projet que nous portons dans le but de transformer le paysage médiatique pour (enfin!) mettre le climat à la Une.
Le nouveau roi britannique s’illustre par ses discours écologiques, mais il a surtout une empreinte carbone astronomique.

Charles III sera-t-il le roi de l’écologie ou du greenwashing ?
Roi de bois ou roi de fer ? Précurseur dans ses combats en faveur du vivant, puis du climat, le prince Charles est aussi un féru de jets privés et d’innovation technologique. Qu’en sera-t-il du roi ?
« Nous faisons face aux effets terrifiants de la pollution dans toutes ses formes cancéreuses. » Prononcés en 1970 lors d’une conférence internationale sur la pollution, ces mots sont ceux du jeune prince de Galles. Charles a 22 ans, et c’est le premier d’une très longue série de discours vibrants sur l’écologie.
Véritable précurseur en son royaume dans ses combats pour la préservation du vivant, il prend - tôt - position pour la sauvegarde des haies, contre l’usage des pesticides, ou la culture des organismes génétiquement modifiés (OGM).

Un influenceur avant l’heure…
Au milieu des années 1980, il s’étonne publiquement de ce que le Royaume-Uni continue de rejeter des eaux usées en Mer du Nord ; une pique indirectement adressée au gouvernement qui s’en vexera. Charles n’aura de cesse de porter un discours avant-gardiste dans tous les cénacles, jusqu’au forum économique mondial de Davos où, en 2020, il se fait l’allié de la Suédoise Greta Thunberg, et présente un plan pour agir contre la crise climatique.
… qui vole au secours du climat en jet privé
Hélas, pour se rendre à Davos comme à la COP26 de Glasgow (Écosse), où il prononcera une autre poignante adresse aux dirigeant·es quelques mois plus tard, le prince Charles privilégie volontiers le jet privé. En 2021, Charles a pris plus de 20 vols privés à l’intérieur du Royaume-Uni pour « éviter de rester coincé dans les bouchons » (The Telegraph).
Depuis 2007, le prince publie chaque année son bilan carbone. De quoi révéler qu’en 2018, par exemple, son foyer émettait plus de 3 271 tonnes de CO2, l’équivalent des émissions annuelles de 330 Français·es. En novembre 2021, si Charles a consenti à s’envoler pour la COP26 à bord d’un jet, jure-t-on, c’est après s’être assuré que celui-ci serait alimenté avec du « carburant durable d'aviation » - qui n’a, en fait, rien de durable.

L’innovation plutôt que la décroissance
Le carburant « durable » des avions, c’est d’ailleurs le sujet de l’une des premières vidéos de la chaîne Re:TV, lancée par le prince Charles en septembre 2021 en partenariat avec Amazon Prime ; le géant mondial de l'e-commerce, connu pour son lourd impact environnemental et son greenwashing éhonté. Au milieu de reportages sur le réensauvagement de la nature, d’autres vidéos proposent d’innover pour créer des plastiques biodégradables ou aspirer les particules polluantes issues des pneus des voitures.
Devenu roi, la parole de Charles sera verrouillée sur l’écologie comme sur les autres sujets politiques ; mais le moindre de ses gestes aura une portée potentiellement immense, alors qu’il s’apprête à régner sur les quelque 2,4 milliards de sujets du Commonwealth.

· L’incendie qui s’est déclaré ce lundi en Gironde, écrasée par un pic de chaleur, a déjà parcouru 1 300 hectares de végétation. Le même jour, le record national de température pour un mois de septembre était atteint à Bégaar dans les Landes, avec 40,7 °C - il doit encore être homologué. D’après Météo-France, l’ensemble du pays connaît des températures très élevées pour le mois : les 30 °C ont été largement atteints ou dépassés sur les deux tiers sud du pays, notamment entre le Sud-Ouest et le Massif central. - Sud-Ouest
· Lundi, des député·es de la France insoumise ont déposé une proposition de loi en vue d’interdire les jets privés dès janvier 2023. Le texte n’est pas encore inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée et a peu de chance d’aboutir, mais il vise à faire pression sur le gouvernement pour que celui-ci régule leur usage. Lisez notre vrai du faux sur les jets privés pour tout savoir de ce sujet. - Libération
· Les quelque 500 dignitaires du monde entier attendu·es aux obsèques de la Reine lundi prochain devront éviter les jets privés, les hélicoptères et les voitures personnelles pour se déplacer dans Londres, « pour des raisons de sécurité et en raison des perturbations de la circulation », selon le protocole rapporté par Politico. Il est également demandé aux invité·es de privilégier les vols commerciaux « quand c'est possible » et seul·es les chef·fes d’État et leurs conjoint·es ou partenaires ont été convié·es aux funérailles.


Méthanisation
Sans gaz, pas d’chaud. La méthanisation permet de valoriser des déchets agricoles en gaz et fait partie de la stratégie de l’État pour tourner le dos aux importations russes (notre article). Mais sur le terrain, elle suscite de nombreuses oppositions à cause des risques de pollution des eaux et des sols, de fuites de gaz et des nuisances olfactives. Le débordement de la cuve du méthaniseur de Châteaulin (Finistère), en août 2020, est fréquemment évoqué par ses opposant·es. En Bretagne, où leur nombre explose en même temps que l’agriculture s’industrialise, les journalistes indépendant·es de Splann ! publient à partir d’aujourd’hui une série d’enquêtes, dont le premier volet alerte sur le manque de contrôles de la part de l’État. Les trois prochains chapitres concernent l’économie, la production alimentaire et la santé des agriculteurs. Ils seront publiés chaque jour jusqu’à vendredi sur le site de Splann !

Des associations veulent interdire les écrans numériques publicitaires au nom de la sobriété
On n’en veut pub. Lancée mardi par plusieurs associations écologistes, une pétition défend l’interdiction définitive des écrans numériques publicitaires - une mesure d’urgence pour faire face à la crise énergétique.
« Il est temps d’agir vraiment, Monsieur le Président : éteignez les écrans », exigent les signataires de la pétition lancée ce mardi par plusieurs collectifs et associations dont Résistance à l’agression publicitaire (RAP), Plein la vue, Alternatiba, Greenpeace et ANV-Cop21. Ces derniers réclament l’interdiction définitive des écrans de télévision publicitaires, jugés incohérents dans un contexte d’appels répétés à la sobriété et d’urgence climatique.
« Ils contribuent au gaspillage d’énergie et de ressources, [...] soumettent les citoyens à toujours plus de pression publicitaire, contribuent à la pollution lumineuse et servent essentiellement aux grandes entreprises, au détriment du commerce de proximité », fustige la pétition. D’après un rapport de l’Ademe (agence de la transition écologique) de 2020, un écran publicitaire de deux mètres carrés consomme 2 047 kilowattheures (kWh) par an, soit presque l’équivalent de la consommation annuelle moyenne d’un ménage (hors chauffage).

« On nous demande de couper notre wifi, d’arrêter d’envoyer des mails rigolos, et en même temps, on laisse des écrans super consommateurs d’énergies et de ressources », pointe auprès de Vert Thomas Bourgenot, chargé de plaidoyer pour le RAP.
En février 2022, le rapport Futurs énergétiques 2050 de RTE, le gestionnaire du réseau électrique, plébiscitait « la disparition progressive des écrans publicitaires » pour favoriser la sobriété par deux biais : économies d’énergie et limitation des incitations à consommer.
Parmi les premiers signataires de la pétition, des dirigeant·es d’ONG comme Cécile Duflot (Oxfam), Jean-François Julliard (Greenpeace) et Morgane Créach (Réseau action climat), des responsables politiques tel·les que Julien Bayou (député Europe Écologie-Les Verts), François Ruffin et Mathilde Panot (député·es la France insoumise), l’activiste Camille Étienne ou encore le philosophe Dominique Bourg.

Après le Z Event, le message du président ne passe pas
« Oh l’escroc », « si seulement t’avais les moyens de faire quelque chose » … Dénonçant une récupération politique, les streameur·ses Angle Droit, Antoine Daniel et Poncefleur ont peu goûté les remerciements du président après le Z Event. Ce marathon caritatif a récolté la somme astronomique de 10 182 126 € pour quatre associations écologistes ce week-end. Comme Vert l’avait raconté, cette année, la cagnotte sera partagée entre la Ligue de protection des oiseaux, le WWF, The sea cleaners et Sea shepherd.

+ Loup Espargilière, Sanaga et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.