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Les camions ont longtemps été préférés aux trains de marchandises; sur le rail souffle un vent frais tel une bise.

Le fret ferroviaire fait son retour en France, malgré la mauvaise volonté du gouvernement
Bien plus écologique que le transport en camion, le fret ferroviaire semble faire son grand retour en France, avec des exemples encourageants comme la réouverture d'une ligne dans l'Aveyron.
Depuis le 15 novembre, la gare de Viviez-Decazeville (Aveyron) accueille à nouveau des trains de fret, qui l'avaient désertée en 2014. Elle doit cette renaissance à Railcoop, coopérative fondée en 2019 à Figeac, dans le Lot voisin, dont l’ambition est de reconnecter l’ancien bassin minier au pôle industriel de Toulouse. Pour attirer la quinzaine d'entreprises avec lesquelles elle négocie actuellement, la coopérative mise sur des horaires fixes et une offre standard, qui permet de réduire les coûts.
Délaissé au fil des décennies au profit de la route, la part modale du fret ferroviaire a chuté à 9%, contre 46% en 1974. « Le ferroviaire va être un maillon déterminant dans la transition qui s’impose à nous », assure à Vert Nicolas Debaisieux, directeur de Railcoop. Alors que nos trains roulent au diesel, ils consomment près de cinq fois moins de CO2 en tonne-kilomètres que les camions opérant sur le même trajet ». En comptant les lignes électrifiées, une récente étude commandée par les acteur·rices de la filière avait déterminé que le rail consommerait six fois moins d’énergie et émettrait neuf fois moins de CO2 que la route.

Au niveau national, le gouvernement fait mine de vouloir redévelopper le fret ferroviaire : le plan de relance présenté en septembre 2020 pour répondre à la crise née de la pandémie de Covid-19 alloue 4,7 milliards d’euros au rail, dont 200 millions spécifiquement fléchés vers le fret. Puis, en septembre dernier, le ministre des transports a dévoilé un plan d’action pour « doubler la part du ferroviaire d’ici 2030 ». Ce plan consiste essentiellement dans le versement d’une aide de 170 millions d’euros par an pendant trois ans aux opérateurs ferroviaires. « Les 170 millions […] faisaient déjà partie du plan de relance pour le ferroviaire de 2009. On réaffecte de vieilles aides à la même chose », explique Florent Laroche, économiste au Laboratoire aménagement, économie, transports (Laet) à l’université Lyon 2.
Le principal obstacle au retour de ce mode de transport, « c’est l’état du réseau, déplore le chercheur. Depuis des années, l’Etat priorise les grands axes en délaissant ou en fermant le reste. Aujourd’hui, les opérateurs ne sont pas en capacité de faire tourner les trains comme il le faudrait ». « Sur la ligne Decazeville – Toulouse, 45 minutes sont perdues car on est obligés de s’arrêter pour laisser passer le train d’en face, faute de points de croisement », abonde Nicolas Debaisieux. Alors que le trajet en camion dure deux heures, le train met quatre heures pour relier les deux gares. Le prochain gouvernement saura-t-il prendre en marche le train de marchandises ?
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· Vendredi, le tribunal administratif de Rennes a annulé l'arrêté préfectoral autorisant la création d'un élevage de 120 000 volailles sur la commune de Langoëlan (Morbihan). Une victoire applaudie par la Confédération paysanne du Morbihan, les associations Eau et rivières de Bretagne et Bretagne vivante. Le tribunal reproche à l'entreprise qui porte le projet de ne pas avoir « procédé à un inventaire exhaustif de la biodiversité affectée » et de ne pas faire état « de la nature et du rayon des retombées d'azote ammoniacal », liées aux déjections des volailles et qui peuvent être toxiques pour l'environnement. - France 3 Bretagne
· Ce week-end, une série de tornades a touché six États du sud-est des États-Unis, faisant plus de 80 morts, selon un bilan encore provisoire. L'État du Kentucky est le plus meurtri - la ville de Mayfield est complètement en ruine après les violentes intempéries (France 2). Dimanche, la directrice de la Federal Emergency Management Agency a déclaré sur CNN que ces violentes tornades représentaient désormais la « nouvelle normalité » alors que le changement climatique s'aggrave. - CNN (en anglais)


7%
Peut meuh faire. Les émissions de gaz à effet de serre des 35 plus grandes entreprises européennes du secteur de la viande et des produits laitiers représentaient 7% du total de l'Union européenne en 2018. C’est ce qu’a calculé l'Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP), une ONG américaine également présente en Europe, dans un rapport publié ce lundi. La plupart des entreprises observées n'ont pas pris d'engagements concernant la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre et ne fournissent pas d'informations complètes sur leur empreinte carbone, pointe l'ONG. Pire, les émissions de certaines d'entre elles continuent même d'augmenter, comme celles des groupes français Danone et Lactalis. « L’empreinte carbone des géants européens du lait et de la viande concurrence celle des géants des énergies fossiles, mais ils continuent à agir en toute impunité », a dénoncé Shefali Sharma, la directrice Europe de l’IATP. A lire sur vert.eco

La destruction des invendus non-alimentaires sera interdite à la fin du mois
Casse départ. À partir du 1er janvier, la plupart des invendus non-alimentaires ne pourront plus être détruits par incinération, en vertu de l'application de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire de 2020.
Le ministère de la Transition écologique l'a rappelé vendredi dernier : tous les producteurs, importateurs et distributeurs seront désormais obligés « de réemployer, réutiliser ou recycler » leurs invendus. Seront concernés ceux faisant déjà l'objet de collectes spécifiques (produits électriques et électroniques, piles, textiles, meubles, cartouches d’encres, etc.), ainsi que les produits d'hygiène et de puériculture, les équipements de conservation et de cuisson des aliments, les produits d'éveil et de loisirs, les livres et les fournitures scolaires. Cette obligation sera étendue à l'intégralité des produits au 31 décembre 2023.
Cette mesure vise à responsabiliser les producteurs et commerçants pour réduire le gaspillage et les émissions de gaz à effet de serre. Chaque année, les invendus non-alimentaires représentent l'équivalent de quatre milliards d'euros de marchandises, selon une étude publiée en novembre par l'Agence de la transition écologique (Ademe). La part moyenne de ces invendus représente ainsi 3% du chiffre d'affaires des entreprises, tous secteurs confondus. La loi prévoit des amendes pouvant aller jusqu'à 15 000 euros par manquement.
Outre l'interdiction de leur destruction, ces invendus devront en priorité faire l'objet d'un don. Le ministère de la Transition écologique souligne que 9% des produits invendus du secteur des produits d’hygiène et de première nécessité sont encore détruits, notamment par incinération, « alors que trois millions de Français se privent de produits d’hygiène de base et que 1,7 million de femmes ne disposent pas de protections hygiéniques en quantités suffisantes ».

Les 150
D'octobre 2019 à juin 2020, la Convention citoyenne pour le climat a réuni 150 citoyen·nes tiré·es au sort et représentatif·ves de la société française. L'objectif était de concevoir ensemble des propositions pour réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, dans un esprit de justice sociale. Le gouvernement s'était initialement engagé à les reprendre « sans filtre » ; il a méthodiquement détricoté et affaibli la quasi-totalité de leurs propositions avant de les inclure dans la loi « climat et résilience » votée cet été (Vert). Diffusé par LCP, le documentaire Les 150 revient sur cette aventure démocratique inédite, en faisant témoigner plusieurs participant·es. Elles et ils racontent la dure réalité des faits à laquelle ils ont fait face, l'émulation de ces rencontres et surtout l'impact qu’a eu cette expérience dans leur vie quotidienne.

+ Enzo Dubesset, Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro