La convention citoyenne pour le climat note sévèrement la copie du gouvernement

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Avec les décourage­ments du jury. A l’is­sue d’une ultime ses­sion con­sacrée à l’analyse des con­tre-propo­si­tions de l’exé­cu­tif, le man­dat des 150 citoyens s’est achevé, hier, sur une série de notes néga­tives. 

Dix-sept mois après leur pre­mière ren­con­tre dans l’hémi­cy­cle du Palais d’Ié­na à Paris, les citoyen•ne•s se sont séparé•e•s dans l’é­mo­tion, dimanche 28 févri­er. Avant cela, elles et ils ont don­né leur avis sur la manière dont le gou­verne­ment avait pris en compte leurs 146 propo­si­tions, faites en juin dernier. La décep­tion exprimée lors des échanges s’est traduite dans les votes fin­aux.

Le gou­verne­ment écope ain­si d’une moyenne de 3,3/10 pour sa prise en compte des propo­si­tions de la Con­ven­tion. La prob­a­bil­ité que ses répons­es per­me­t­tent de rem­plir le man­dat con­fié aux citoyen•ne•s est éval­uée à 2,5/10. Pour rap­pel, elles et ils avaient pour mis­sion d’i­den­ti­fi­er les mesures per­me­t­tant d’atteindre une baisse d’au moins 40 % des émis­sions de gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rap­port à 1990). Et ce, dans un esprit de jus­tice sociale.

119 citoyen•ne•s sur 150 ont par­ticipé à la ses­sion finale de la Con­ven­tion. Au moment de se quit­ter, elles et ils se sont montré•e•s des mes­sages sur leurs écrans.

La réac­tion du min­istère de l’Écologie dans les pages de Libéra­tion con­firme l’am­pleur de la rup­ture avec les 150. Si le juge­ment négatif est aus­si unanime, c’est la faute à l’ « effet de groupe ». Le prési­dent avait promis de traduire « sans fil­tre » leurs propo­si­tions ? Les citoyen•ne•s ont mal com­pris le sens de cette expres­sion. 

C’est dans un mélange de colère et d’e­spoir que les citoyen•ne•s ont passé le relai aux par­lemen­taires : celles et ceux-ci exam­ineront bien­tôt le pro­jet de loi « cli­mat et résilience » cen­sé repren­dre près de la moitié des propo­si­tions de la Con­ven­tion. Plusieurs député•e•s de l’op­po­si­tion ont annon­cé qu’elles et ils défendraient l’am­bi­tion de la Con­ven­tion citoyenne dans l’hémi­cy­cle, tout en craig­nant que les débats ne soient bâclés (Reporterre).