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Faut-il discuter avec les frontistes pour faire avancer la cause écologiste ?

En parlant avec l'extrême droite, Hugo Clément fait-il avancer la cause écolo ?
Mettre l’écologie à la Une est une gageure que peu relèvent avec autant de succès que le journaliste Hugo Clément. Mais son choix de tendre la main à l’extrême droite fait polémique. L’urgence écologique est-elle soluble dans le programme du RN ? Faut-il vraiment «dépasser les clivages» pour faire avancer la cause ? Et l’écologie a-t-elle «besoin de tout le monde» ?
Alors qu'Hugo Clément a récemment remercié David Rachline sur X, un maire RN ouvertement antisémite et xénophobe, pour son soutien à Paul Watson, Albin Wagener, enseignant-chercheur en analyse de discours et communication à l’Université Catholique de Lille, et Antoine Dubiau, assistant-doctorant en géographie à l’Université de Genève et auteur en 2023 du livre Écofascismes (éditions Grévis), se penchent sur cet épineux sujet.

Lorsqu’il est critiqué pour ses mains tendues à l’extrême droite, Hugo Clément se désole du «sectarisme de certains écolos» et défend l’idée que «l’écologie appartient à tout le monde». Qu’en pensez-vous ?
Albin Wagener : En accusant ses détracteurs de «sectarisme», Hugo Clément se place du côté de la tolérance, de l’ouverture. Il prône une vision maximaliste en disant bien que «l’écologie appartient à tout le monde». Si on suit sa logique, c’est donc par tolérance et ouverture qu’il se dit favorable à l’extrême droite au gouvernement, à la condition qu’elle accepte de prendre l’écologie au sérieux, bien sûr. On sait pourtant que le programme du RN est basé sur l’exclusion (de certaines populations) et la fermeture (des frontières, notamment). De même, c’est par tolérance qu’il remercie le sulfureux maire de Fréjus David Rachline pour son soutien à Paul Watson. Bref, c’est par tolérance qu’il cautionne le manque absolu de tolérance de l’extrême droite. Cocasse, non ?
Antoine Dubiau : Dire que l’écologie appartient à tout le monde est un truisme, une évidence. C’est justement le propre de tous les sujets de société d’appartenir à tout le monde. Comme l’éducation, la santé ou la justice, l’écologie nous concerne tous, mais à des degrés différents. Ces différences se retrouvent dans la façon de contribuer au problème et/ou de le subir. De même, il y a des propositions pour le résoudre qui sont antagonistes : c’est ça qui fait que l’écologie est une question politique. Toutes les familles politiques reconnaissent qu’il existe un problème écologique (même si certaines le minimisent), mais les réponses qu’elles y apportent sont très différentes.
👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet entretien croisé réalisé par Anne-Claire Poirier

· Mercredi, la justice groenlandaise a prolongé la détention du défenseur des baleines Paul Watson pour la quatrième fois. Le fondateur de l’association Sea Shepherd est en détention provisoire en attente de son extradition vers le Japon. Ses avocats vont «saisir les Nations unies» pour dénoncer une détention «arbitraire». - France Info (AFP)
· Mercredi encore, Blast a révélé que la Société des Trois Vallées, qui exploite le domaine skiable de Courchevel (Savoie), a asséché un ruisseau en 2018 et prélevé des quantités d’eau au-delà des limites légales en 2023, afin d’alimenter ses pistes en neige artificielle. C’est la troisième station associée aux Jeux olympiques d’hiver 2030 qui surexploite la ressource en eau pour fabriquer de la poudreuse. - Blast
· Mercredi toujours, six associations, dont les Amis de la Terre et le Réseau action climat ont annoncé soutenir le recours en justice d’Eau de Paris contre le projet de forages pétroliers en Seine-et-Marne. En janvier dernier, la préfecture avait autorisé la compagnie pétrolière Bridge Énergies à creuser deux puits à Nonville. La régie d’eau publique dénonce un risque de pollution de la nappe phréatique qui alimente 180 000 habitant·es en eau et qui serait traversée par les forages.
· Ce jeudi, Météo France prévoit de fortes précipitations liées à un épisode cévenol dans le sud-est de la France. Les pluies devraient s’abattre sur des territoires déjà sinistrés par les inondations de la semaine dernière (notre article). Celles-ci ont coûté entre 350 et 420 millions d’euros, a évalué la Caisse centrale de réassurance, l’organisme public qui couvre les assureurs. - Libération




Pourquoi la biodiversité disparaît-elle ?
A la Saint-Déclin. Le seizième sommet mondial (COP16) sur la biodiversité à Cali (Colombie) doit apporter des réponses aux menaces qui pèsent sur le vivant. Retour sur les cinq grandes causes identifiées par la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité (IPBES, le «Giec de la biodiversité») dans son premier rapport global, sorti en 2019.
Artificialisation des sols, extension des terres agricoles, fragmentation des habitats… Selon l’IPBES, c’est .
La surexploitation des espèces. Pêche, chasse, coupe du bois… Les activités humaines prélèvent souvent davantage de ressources que ce que les milieux naturels peuvent régénérer à court terme.
Le changement climatique. La hausse globale des températures bouleverse les conditions de vie de certaines espèces, notamment celles qui ne peuvent pas se déplacer.
Les pollutions. Plastiques, pesticides, gaz à effet de serre… La dégradation de la qualité de l’air, du sol et de l’eau éreinte les espèces.
Les espèces invasives. Importées par le commerce international, elles perturbent l’équilibre des écosystèmes auxquels elles sont étrangères.
👉 Cliquez ici pour avoir plus de détails sur chacune de ces cinq menaces qui pèsent sur le vivant.

COP16 sur la biodiversité : passer de la parole aux actes, la chronique de Juliette Quef dans la Terre au carré
Cop sur la Colombie. La présidente de Vert revient sur le Sommet mondial sur la biodiversité, qui s’est ouvert lundi à Cali. Une sorte de partie de Monopoly XXL, où le but est de préserver la vie sur Terre. Cliquez ici pour (ré)écouter cette chronique diffusée sur France inter le 23 octobre 2024.

+ Margot Desmons, Esteban Grépinet, Mathilde Picard, Antoine Poncet, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro.