La quotidienne

Le festival déconne

Chères toutes et chers tous,

🗓️  Le 25 mai prochain, l’association Alter Kapitae organise son Agora de la décroissance prospère à Sciences Po Paris. Vert y animera un échange entre la sociologue Dominique Méda et Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam. Un programme à découvrir juste ici.


Alors que chacun sait combien l’urgence est haute, Cannes voit pulluler les mini et méga yachts.


Le projet de loi sur la relance du nucléaire est définitivement adopté

EPR du temps. Mardi 16 mai, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi qui doit permettre de construire rapidement de nouveaux réacteurs en France. Tour d’horizon des principales mesures qu’il contient.
 

Des procédures raccourcies

Simplification des procédures administratives, exemption de l’objectif «zéro artificialisation nette» ou encore présomption d’une «raison d’intérêt public majeur», qui permet de déroger à certaines obligations, notamment environnementales ; l’objectif est d’abord de faciliter et d’accélérer les démarches pour lancer rapidement les six prochains réacteurs commandés par le gouvernement (huit autres pourraient suivre). Sur le site de Penly (Seine-Maritime), EDF espère attaquer les travaux préparatoires dès juin 2024 au lieu de 2026, avec une mise en service à partir de 2035, selon le scénario le plus optimiste.

Un temps envisagée, la fusion de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), respectivement chargés de l’expertise et du contrôle de l’atome (Vert), n’a pas été retenue.

Débuté en 2010, le chantier de l'EPR à Flamanville devait aboutir fin 2023. Sa fin est désormais repoussée à la mi-2024 © Wikicommons

Faire sauter les verrous dans le mix énergétique français

Mis en place sous François Hollande, l’objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français d'ici à 2035 est abandonné. Cette décision court-circuite ainsi la loi de programmation sur l’énergie et le climat, examinée par les parlementaires cet été, qui doit fixer la feuille de route énergétique pour les prochaines années.
 

Éviter l’intrusion de militant·es antinucléaires

Le Sénat a ajouté au texte un durcissement des sanctions à l’encontre des militant·es antinucléaires en cas d’intrusion dans une centrale. La peine encourue est portée à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. La justice aura également la possibilité de priver les associations d’aides publiques si ses membres se rendaient coupables d’une telle infraction.

· Mardi, des militant·es écologistes sont venu·es interroger BNP Paribas sur sa stratégie climat lors de son assemblée générale annuelle. En retour, ils et elles se sont fait hué·es par les actionnaires de la banque. Rebelote ce matin où des militant·es ont interpellé le directeur général du Crédit Agricole sur son soutien à TotalEnergies à l'occasion de son assemblée générale.

· Mardi encore, les sénateur·rices ont voté une disposition qui permet au ministre de l’agriculture de suspendre une décision de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) concernant des produits phytosanitaires. Contre l’avis du gouvernement, cet article a été adopté lors de l’examen en première lecture d’une proposition de loi sur la compétitivité de l’agriculture - il pourra donc être retoqué plus tard. Il y a quelques semaines, le ministre de l’agriculture Marc Fesneau avait tenté, sans succès, de s’opposer à l’interdiction d’un herbicide controversé par l’Anses. - Le Monde (AFP)

· Alors que le Festival de Cannes a débuté ce mardi, le compte Twitter Yacht CO2 Tracker a promis de suivre de près les émissions de CO2 émises par les énormes bateaux du gratin du cinéma. Objectif : alerter l’opinion publique sur l’impact démesuré de ces yachts de luxe, dont les plus gros peuvent émettre jusqu'à 1,7 tonne de CO2 par heure de navigation - soit, à peu près, ce qu’un humain ne devrait pas dépasser en une année entière pour respecter l’Accord de Paris sur le climat. - France info

Avec sa nouvelle exposition permanente, la Cité des sciences s’engage face à l’«urgence climatique»

À Paris, la Cité des sciences et de l’industrie vient d’inaugurer une exposition permanente dédiée à l’urgence climatique. Ce parcours interactif entend donner des pistes d’action pour un mode de vie décarboné. Reportage.

Un immense globe suspendu qui s’illumine de rouge et de bleu au gré d’une tablette interactive : c’est la première chose que l’on repère en arrivant sur le vaste plateau de la Cité des sciences dédié à l’exposition «Urgence climatique». À partir des scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), ce globe projette les évolutions de températures, de précipitations ou du niveau des océans au fil des années.

Inaugurée ce mardi, cette nouvelle exposition permanente veut sensibiliser le public à la décarbonation et à l’adaptation de nos sociétés aux dérèglements climatiques. «L’objectif est de montrer que si l’on souhaite que les jeunes de demain puissent s’adapter sans trop de difficulté, c’est aujourd’hui qu’il faut agir», raconte à Vert Jean Jouzel, paléoclimatologue et commissaire scientifique de l’exposition. «On essaye de faire le lien entre notre mode de vie de tous les jours et la façon dont il affecte le climat.»

L'exposition multiplie es supports pour raconter l'urgence climatique de manière pédagogique, interactive et accessible. © A. Robin / Cité des sciences et de l’industrie

Une exposition interactive et éco-conçue

Le parcours ludique et interactif, qui s’étale sur 2 000 mètres carrés, se divise en trois séquences : «Décarbonons», pour comprendre les enjeux de réduction des gaz à effet de serre, «Anticipons», pour explorer les scénarios d’avenir et les effets du changement climatique, et «Agissons», pour se mobiliser à l’échelle individuelle, comme collective.

L’exposition, réalisée avec de grandes structures en bois, se veut éco-conçue. L’usage des écrans et du plastique a été limité et l’ensemble des matériaux utilisés pourra être réutilisé au besoin. «On a essayé de faire une expo sobre, en prenant en compte le cycle de vie de tous les matériaux», détaille Adrien Stalter, commissaire de l’exposition. L’équipe a d’ailleurs réalisé un bilan carbone du projet - 330 tonnes d’équivalent-CO2 depuis le début de sa création, en 2020.

La suite de ce reportage est à lire sur vert.eco

Des lapins maltraités dans un élevage «responsable» du Nord de la France

Lapin du monde. Pattes coincées dans des cages exiguës, nouveaux-nés morts ou blessés suspendus entre les grilles… une nouvelle enquête de l’association L214 révèle les terribles conditions dans lesquelles sont élevés 6 200 lapins dans un élevage de Noordpeene (Nord), qui fournit la «filière responsable» des magasins Auchan. L’association a porté plainte pour maltraitance auprès du tribunal de Dunkerque. Attention, les images sont brutales.

© L214

+ Loup Espargilière et Alban Leduc ont contribué à ce numéro.