Le charbon fait grise mine


Un numéro où l'on verra que le vent est peut-être en train de tourner pour le charbon, cette énergie du passé. 

Le charbon pourrait ne jamais se remettre de la crise

Voilà une industrie qui fait grise mine. Frappé de plein fouet par la crise du Covid-19, le secteur du charbon pourrait ne jamais s'en remettre.

Avant la crise, celui-ci subissait déjà la concurrence accrue des énergies renouvelables – dont les coûts de production ont chuté ces dernières années, et du gaz naturel. Chère à produire, l'électricité issue du charbon a fait les frais de la baisse généralisée de la consommation née du confinement mondial.

Aux Etats-Unis, l'un des principaux consommateurs mondiaux, l'électricité à base de charbon sera supplantée pour la première fois par les énergies renouvelables cette année, selon un rapport de l'Agence d'information sur l'énergie. Malgré les efforts de Donald Trump pour encourager une industrie sur le déclin, la part du charbon dans le mixte énergétique américain pourrait tomber à 10% d'ici 2025 contre 50% il y a dix ans, d'après une étude de l'Institute for energy economics and financial analysis. 

Autre record qui semblait inatteignable il y a quelques années : le Royaume-Uni a tenu 35 jours sans utiliser la moindre once de charbon, une première depuis le début de la révolution industrielle, il y a plus de 230 ans, indique le Guardian. Interrogé par le quotidien, Rob Jackson, président du Global carbon project estime qu'avec cette crise, le pic de consommation de charbon vu en 2013 ne sera plus jamais atteint. En parallèle, « la chute des prix du gaz naturel, […] du solaire et de l'éolien, ainsi que les préoccupations en matière de santé et de climat ont sapé cette industrie pour toujours »

Il subsiste une grande inconnue : que fera la Chine, déjà dotée avant la crise d'une capacité excessive de production d'électricité à partir de charbon ? Le premier consommateur mondial pourrait être tenté de s'appuyer sur cette industrie pour stimuler la reprise économique. A lire dans le Guardian (en anglais). 

Le Conseil d’État rejette de nouveaux recours contre les pesticides aux abords des habitations

Décidément. Vendredi 15 mai, le Conseil d'Etat a rejeté deux nouveaux recours visant à suspendre l'épandage de pesticides à proximité immédiate des habitations

La plus haute juridiction administrative a rejeté une première demande, faite par le Collectif des maires antipesticides. Ceux-ci ont tenté de faire annuler le décret et l'arrêté promulgués fin décembre 2019 qui fixent les distances minimales entre habitations et épandages de produits phytosanitaires. Ce sont les nouvelles zones de non-traitement (ZNT) : cinq mètres pour les cultures basses, dix mètres pour les cultures hautes, vingt mètres lorsque sont employés les produits les plus dangereux. Des distances très insuffisantes pour les requérants, qui ont argué de l'impact des pesticides sur la pollution de l'air, soupçonnée d'aggraver la propagation du Covid-19. 

Un deuxième recours était porté par plusieurs associations (Générations futures, UFC-Que choisir, Union syndicale Solidaires, la Ligue pour la protection des oiseaux, et d'autres) qui demandaient que soit mis un terme aux dérogations accordées depuis plusieurs mois aux agriculteurs, leur permettant de s'affranchir des nouvelles distances minimales, comme Vert l'avait expliqué. Validée par le Conseil d'Etat, une note technique des ministères de l’agriculture, de l’écologie, de la santé et de l’économie, publiée le 3 février, les autorise à pulvériser encore plus près des logements sans avoir mené de concertation publique. Plus d'informations à lire dans le Monde (abonnés).

Prévoir l'été aride qui vient

L'exception devient la règle. Avec l'été chaud et sec qui vient, l'Etat tente de se préparer au risque de sécheresse qui menace, cette année encore, de nombreux départements français.

Lors d'une réunion du Comité national de l'eau, le 14 mai, la secrétaire d'Etat à l'écologie Emmanuelle Wargon a présenté une carte de France des territoires où la sécheresse est le plus à craindre. 41 départements, situés principalement dans le centre et l'Est du pays, ainsi que les Antilles, font face à des risques importants au cours de l'été 2020. 

© Ministère de la Transition écologique

En 2019, déjà, les préfets de 88 départements ont pris des arrêtés limitant les usages de l'eau. « Il faut changer de culture : nous devons assumer de ne plus envisager les épisodes de sécheresse comme exceptionnels, mais comme une situation appelée à devenir récurrente », a expliqué la secrétaire d'Etat. 

D'autant que les températures de cet été « seront probablement supérieures à la normale sur l’ensemble de l’Europe – c’est systématiquement le cas avec le changement climatique » a expliqué au Monde Michèle Blanchard, spécialisée dans la veille hydroclimatique à Météo-France.

L'Etat compte sur ses préfets pour harmoniser les règles de restriction des usages de l'eau à l'échelle des bassins hydrographiques (parfois à cheval sur plusieurs départements). La secrétaire d'Etat a également annoncé la volonté gouvernementale de « s’attaquer au problème des fuites d’eau importantes dans les réseaux anciens, mais surtout accélérer les réalisations d’interconnexion entre les réseaux au sein d’intercommunalités ou d’un département, afin de réduire les risques de se retrouver avec un seul captage d’eau à sec ». D'importants travaux à prévoir ou à terminer alors que ceux-ci ont été arrêtés nets par les deux mois de confinement. A lire dans le Monde (abonnés). 

Des poussins de cigognes au Royaume-Uni pour la première fois depuis des siècles

Où naissent les enfants des cigognes ? Pour la première fois depuis des siècles, des poussins de cigognes blanches sauvages sont nés au Royaume-Uni.

Surveillés attentivement par les membres du programme de conservation baptisé White stork project, les œufs de l'un des trois nids du domaine de Knepp, dans le West Sussex (dans le sud de l'Angleterre) ont éclos le 6 mai dernier. La tension était à son comble alors que le couple de jeunes parents avait échoué à faire naître des poussins l'année dernière. 

« Ce ne sont que les premiers jours des poussins, et nous allons les suivre de près, mais nous avons de grands espoirs pour eux », a expliqué au Guardian Lucy Groves, cheffe de projet du White stork project. Un premier pas vers l'établissement de cette espèce dans le sud de l'Angleterre : les spécialistes espèrent que la population atteindra 50 couples d'ici 2030. 

« Quand j'entends ce son de claquettement [que fait la cigogne avec son bec - NDLR] venu du sommet de nos chênes […], cela me fait l'impression d'un son revenu du moyen-âge », savoure Isabella Tree, co-propriétaire du domaine de Knepp. A lire dans le Guardian (en anglais). 
 

La télé-réalité des cigognes mosellanes

Voici une télé-réalité étrangement divertissante. Depuis plusieurs années, la commune de Sarralbe (Moselle) diffuse 24 heures sur 24 les images en temps réel de la vie dans un nid de cigognes. Ces jours-ci, le feuilleton est encore plus palpitant du fait de la récente naissance de petits cigogneaux. 

© Ville de Sarralbe

Les cigognes de Sarralbe ont eu plus de chance que leurs voisines d'autres communes du département. Selon France bleu, les pluies glaciales qui se sont abattues sur la Moselle le lundi 11 mai ont provoqué une hécatombe chez les poussins qui venaient de naître.