L’amour à la plage


Les oiseaux (et les autres) ont pris leurs petites habitudes pendant que les humains étaient assignés à demeure. 

Les dizaines de millions de morts de la peste porcine 

C'est l'autre pandémie qui fait des ravages à travers le monde. La peste porcine africaine est en train de décimer un nombre record de cochons dans les élevages de la planète

Extrêmement contagieux, avec un taux de mortalité proche de 100%, le virus à l'origine de la maladie ne laisse aucune chance aux porcs infectés. Pourtant connu depuis près de 100 ans, aucun vaccin n'a jamais été découvert.

C'est à l'automne 2018, lorsque le virus a atteint la Chine et ses gigantesques élevages, que l'épidémie a explosé. L'année suivante, Pékin avait déclaré avoir abattu 1,1 million de porcs infectés. En réalité, explique le Guardian, ce chiffre pourrait se situer autour de 200 millions, selon une estimation faite par la banque néerlandaise Rabobank et qualifiée de « raisonnable » par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE). 

Selon les chiffres de l'OIE dévoilés par le Guardian, l'épidémie pourrait avoir fait autant de victimes entre janvier et avril 2020 qu'au cours de toute l'année 2019. 100 000 cochons seraient morts de la maladie, soit autant que l'an passé ; 5,4 auraient été officiellement abattus en quatre mois contre 6,9 millions pour 2019. Le virus de la peste porcine africaine circule actuellement en Chine, mais aussi au Vietnam, aux Philippines et en Europe de l'est. A lire dans le Guardian (en anglais). 

Une année entière perdue pour le climat ? 

Quelle température fera-t-il à la Saint-Glinglin ? La COP26 est sur le point d'être à nouveau repoussée, cette fois à la fin 2021

Elle devait initialement se tenir à Glasgow (Ecosse) au mois de novembre 2020 ; la 26ème Conférence des parties (COP) des Nations Unies sur le changement climatique avait été reportée une première fois, début avril, alors que le confinement mondial avait débuté quelques semaines plus tôt. Il était alors question que ce sommet mondial de la coopération internationale contre la crise climatique se tienne lors du premier trimestre 2021. 

Boris Johnson, à gauche, en visite au Japon en 2017 © UK in Japan- FCO

Or, lors d'une réunion intermédiaire prévue pour ce jeudi 28 mai, le Royaume-Uni, pays organisateur, s'apprête à tenter de convaincre les autres nations de se laisser davantage de temps et de reporter ce sommet au début du mois de novembre 2021, comme le révèle le Guardian

Un coup dur pour pour le climat, alors que cette COP26 est jugée cruciale par tous les observateurs : cinq ans après les engagements pris lors de la COP21 à Paris, les Etats doivent y accroître leurs « contributions déterminées au niveau national » (NDC). Autrement dit, ils détailleront les efforts supplémentaires en matière de réduction de leurs émissions de CO2 qu'ils sont prêts à faire. A lire dans le Guardian (en anglais). 

Comment alléger le lourd bilan de l'aviation ? 

Partout en Europe, associations et citoyens réclament des contreparties environnementales aux plans de soutien aux compagnies aériennes. En France, le Shift project propose ses solutions pour alléger le bilan carbone du secteur.

Dans un rapport présenté mardi 27 mai, le think tank dirigé par l'ingénieur Jean-Marc Jancovici a énuméré une série de recommandations pour réduire de 20% d'ici 2025 les émissions de l'aviation en France. Soit un total de 4,2 millions de tonnes de CO2 en cinq ans. 

Tout d'abord, une amélioration technique des engins (agrocarburants, optimisations des trajectoires, taille des avions, etc.) pourrait entraîner un quart de cette baisse. 

Les auteurs du rapport recommandent également de « planifier et organiser par voie réglementaire la réduction de la consommation de carburant du trafic aérien » en réduisant - notamment - le recours à l'avion et ce, par plusieurs mesures : supprimer d’ici fin 2022 des liaisons aériennes domestiques là où le trajet est réalisable en moins de 4h30 de train ; interdire les vols d'affaires en jets, dans lesquels les émissions par passager sont 20 fois supérieures aux vols classiques ; restreindre les programmes de fidélité (comme l'accumulation de « miles »). 

Le groupe Air-France - KLM devrait recevoir des prêts de 7 milliards d'euros de la France et de 3,5 milliards des Pays-Bas © Laurent Errera

Surtout, le shift project propose d'imposer la décroissance de la consommation moyenne annuelle de carburant aux compagnies opérant en France. Plusieurs pistes : le renouvellement accéléré des flottes avec des avions plus récents, une densification des cabines avec davantage de sièges et un meilleur taux de remplissage des vols. Ce seul volet permettrait d'atteindre la moitié de l'objectif.

Un rapport qui arrive à point nommé alors que la compagnie Air France vient de se voir accorder 7 milliards de prêts de la part de l'Etat français et que la question des contreparties à lui imposer se pose avec force.

En France, le secteur aérien a produit 22,7 millions de tonnes de CO2 en 2018 et à l'échelle mondiale, l'aviation est responsable de 6% du réchauffement climatique. Le rapport intégral est à lire sur le site du Shift project

Des plages réservées aux oiseaux

Pas de déconfinement qui tienne. A Fouesnant, dans le Finistère, le maire a décidé de laisser aux animaux certains espaces dans lesquels ceux-ci ont pris leurs habitudes depuis deux mois

Pendant le confinement, « de nombreuses espèces d’oiseaux se sont installées sur les plages ou les sentiers désertés, en plus de leurs zones habituelles de reproduction, peut-on lire sur le site de la communeElles y ont construit leur nid, souvent à même le sol, et la couvaison est en cours ». 

Or, la présence de chiens ou de promeneurs pourrait perturber la faune durant cette période-clef pour certains oiseaux, notamment le gravelot à collier interrompu, espèce rare et protégée. C'est pourquoi, dès le 11 mai, l'édile a pris un arrêté pour restreindre l'accès à certains lieux et ce, jusqu'au 31 août, comme l'a rapporté 20 Minutes

D'autres maires pourraient être tenté•e•s d'en prendre de la graine. A Grenoble, par exemple, la municipalité dirigée par l'écologiste Eric Piolle a décidé de profiter de ce printemps exceptionnel pour la biodiversité afin de changer ses pratiques. Les services de la ville prévoient désormais d'intervenir à plus petites doses et de laisser certains espaces « ensauvagés ». 

« L'enjeu maintenant c'est de redéfinir la place de l'Homme au côté de cette nature et pas simplement pour la contraindre [ou] pour revenir à un avant qu'on ne retrouvera pas », a expliqué Lucille Lheureux, adjointe au maire en charge des espaces verts à France Bleu Isère.

La décennie d’après

A quoi ressemblera la France de 2030, après dix années passées à réinventer nos modes de vie ? Relocalisation, sobriété, nouvelles solidarités... Dans sa dernière vidéo, Partager c’est sympa imagine une société plus lente, plus juste et plus résiliente, celle de la décennie d’après

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