La quotidienne

Laisse piéton

Chères toutes et chers tous,

🎙️ Ce mercredi 22 mai à 18h30, ne ratez pas le débat des candidat·es aux élections européennes sur la transition écologique que nous organisons aux côtés de l’Institut Rousseau, d’Alternatives économiques, de QuotaClimat et des alumni des Mines. Il sera retransmis en direct sur YouTube en suivant ce lien.

💡 Ce samedi 25 mai, Loup Espargilière figurera parmi les invité·es du Weekend des possibles organisé par le Nouvel Obs à l’Académie du climat (Paris). À 15h15, il participera à une table ronde sur «les médias de demain», en compagnie de Victoire Satto de The Good Goods, Thomas Wagner de Bon pote et Rodolphe Meyer, alias «le Réveilleur». Programme et inscriptions ici.



Pour redynamiser les centres-villes, laissons au garage nos automobiles.


L’environnement, victime silencieuse de la guerre à Gaza

Pollution des sols, sources d’eau contaminées, champs dévastés. En plus du lourd bilan humain, le préjudice écologique subi par les habitants de Gaza est immense. Des observateurs soulignent la nécessité de criminaliser la destruction de l’environnement à des fins militaires.

«Tout simplement inhabitable». Ce sont les mots employés par Martin Griffith, chef des affaires humanitaires de l’ONU, pour décrire Gaza. Une déclaration faite le 5 janvier 2024 en référence à la famine qui plane sur l’enclave ; mais aussi la destruction généralisée de son environnement et des ressources naturelles – eau, sol et végétation – qui impacteront la population pendant des décennies.

Depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, déclenchée par les massacres du Hamas, Gaza est noyée sous un déluge d’acier, d’explosifs et de métaux lourds. Plus de 45 000 bombes s’y sont abattues au cours des trois premiers mois du conflit, soit 21 bombardements par heure en moyenne.

Des Palestinien·nes au milieu des destructions, dans le quartier d’Ez-Zeitoun dans le sud de la ville de Gaza. © Dawoud Abo Alkas/Anadolu/AFP

Un déluge qui a déjà fait plus de 35 000 victimes dans l’enclave et généré 37 millions de tonnes de gravats, gorgés de produits chimiques, de métaux lourds et de centaines de milliers de tonnes d’amiante - un produit très cancérigène.

C’est plus que les débris générés par l’invasion russe de l’Ukraine, ou par les bombardements massifs sur Alep (Syrie) entre 2012 et 2016. Cinq fois plus qu’à Mossoul, ravagée en 2017 par les bombardements de la coalition contre l’Etat Islamique.

Les déblayer prendra au moins 14 ans selon les Nations unies, et il faudra passer les sites au peigne fin pour déminer les restes d’explosifs et de munitions. Une tâche titanesque qui coutera des millions, comme à Mossoul, ou la toute première phase de nettoyage a couté 100 millions de dollars et des quartiers entiers restent à déminer, sept ans après la libération de la ville.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Lyse Mauvais.

⸱ Mardi, trois ONG et huit particuliers ont porté plainte contre TotalEnergies, son PDG Patrick Pouyanné, le conseil d’administration et des actionnaires, pour «homicide involontaire ou d’atteinte à la biodiversité». L’objectif est «de faire reconnaître les conséquences meurtrières de leur entêtement à voter des projets fossiles qui menacent la stabilité du climat et donc l’ensemble du vivant», a déclaré Claire Nouvian, directrice de Bloom, ONG signataire de la plainte. - Le Parisien

⸱ Mardi encore, la ville de Paris a voté en faveur du triplement du tarif de stationnement pour les voitures thermiques et hybrides de plus de 1,6 tonne et électriques de plus de 2 tonnes. Cette mesure, soumise à votation en février (notre article), ne concerne que les véhicules des non-résident⸱es. Pour six heures de stationnement dans les arrondissements centraux (du 1er au 11ème), les automobilistes devront payer, à partir du 1er octobre, 275 euros au lieu de 75. - Libération

⸱ Mercredi, 1 100 salarié⸱es des équipes de Radio France ont signé une tribune dans Le Monde pour contester le projet de fusion entre les différentes entreprises de l’audiovisuel public. Ils et elles dénoncent une proposition de loi «démagogique, inefficace et dangereuse». Parmi les signataires : Nicolas Demorand, Sonia Kronlund, Sonia Devillers ou encore Léa Salamé. - Le Monde

100 millions

Perdre la Pfas. La branche américaine du géant de la chimie Arkema a récemment accepté de payer 100 millions d’euros pour régler un litige sur les PFAS (les «polluants éternels») détectés autour d’une de ses anciennes usines, a révélé France 3. Arkema était accusé par l’État du New Jersey d’avoir pollué les environs d’un de ses sites. Cet argent, qui servira à compenser les dommages causés et à dépolluer les lieux, évite au groupe un procès. Dans une affaire similaire, la Métropole de Lyon a lancé une procédure contre Arkema et Daikin pour des contaminations présumées aux PFAS à proximité de leurs usines de Pierre Bénite (Rhône). Après avoir été votée par l’Assemblée nationale en avril (notre article), une loi visant à interdire les PFAS dans certains produits doit être examinée par le Sénat la semaine prochaine.

«No parking, no business» en centre-ville : un mythe à déconstruire

Laisse piéton. Les politiques visant à réduire la place de la voiture en ville sont souvent critiquées par les commerçants. Pourtant, ces pratiques participeraient à une expérience plus apaisée des centres-villes, propice à la consommation, analyse le chercheur Mathieu Chassignet.

En mars 2024, des associations de commerçants ont saisi le Conseil d’État pour s’insurger contre la future piétonnisation de la Presqu’Île de Lyon.

Les mesures de ce type se multiplient en France dans une volonté d’apaiser les centres-villes pour les rendre plus agréables et y réduire la pollution. Mais elles génèrent quasi systématiquement une levée de boucliers de la part des commerçants qui y sont implantés.

Déjà frappés par une concurrence croissante du commerce en ligne et des zones commerciales périphériques – qui se traduit par un taux de vacance commerciale (vitrines vides) qui a fortement augmenté dans les villes françaises – ils voient toute mesure de réduction de la place de la voiture (piétonnisation, stationnement…) comme une menace supplémentaire à la bonne marche de leurs affaires.

Dans le centre de Lille. © Jacques Dillies/Unsplash

Pour répondre aux difficultés du commerce de centre-ville, deux écoles se font face. La première, souvent prônée par les commerçants, consiste à faciliter la circulation et le stationnement automobile en espérant drainer des clients éloignés. La seconde, au contraire, propose de travailler sur l’ambiance urbaine, en reprenant de l’espace à la voiture au bénéfice des piétons, en misant sur le fait que ces derniers auront davantage tendance à venir s’y promener et y consommer.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de ce décryptage de Mathieu Chassignet, ingénieur transports et mobilité, initialement paru sur le site The Conversation.

Les carottes du réchauffement climatique

Les carottes sont cuites. Forées dans les profondeurs de calottes glaciaires vieilles de plusieurs milliers d’années, les carottes de glace permettent de reconstituer l’histoire de l’évolution du climat. Ces témoins du passé sont essentiels pour affiner les projections des scientifiques sur le climat du futur. Mais leur extraction s’avère délicate, comme le montre cette courte vidéo récemment publiée par la revue Science.

© Science

+  Lyse Mauvais, Juliette Mullineaux et Justine Prados ont contribué à ce numéro.