La guerre des goudrons


Alors que les municipalités se convertissent au vélo à vitesse grand V, les automobilistes semblent moins pressés de partager la chaussée. 

La sixième extinction de masse s'accélère

Extinction accélération. Plus de 500 espèces d'animaux terrestres pourraient disparaître dans les 20 ans à venir, soit autant que lors de tout le XXè siècle

Dans leur étude, publiée lundi 1er juin dans la revue Proceedings of the national academy of sciences, une équipe internationale de chercheurs a examiné le cas de 29 400 espèces de vertébrés terrestres : mammifères, oiseaux, amphibiens et reptiles. Les scientifiques ont déterminé que 515 espèces (1,7% du total) comptaient moins de 1 000 individus, signe selon eux d'une extinction prochaine. Parmi celles-ci : le rhinocéros de Sumatra, le troglodyte de Clarion (un petit oiseau), Chelonoidis hoodensis (une tortue géante des Galapagos) et la grenouille arlequin (voir ci-dessous). 

© PNAS

La moitié d'entre elles est constituée de moins de 500 représentants. Autre motif d'inquiétude : 388 autres espèces comptent moins de 5 000 individus. Or, celles-ci se trouvent en grande majorité (88%) dans les mêmes zones que les premières, faisant craindre un macabre effet domino. Les centaines d'espèces dont la disparition paraît inéluctable risqueraient d'entraîner des écosystèmes entiers dans leur chute. « L'extinction amène l'extinction », écrivent les auteurs de l'étude. Les chercheurs craignent que la sixième extinction de masse, causée par les humains, ne soit en train de s'accélérer.

Serons-nous les prochain•e•s ? « Quand l'humanité extermine d'autres créatures, elle scie la branche sur laquelle elle est assise, en détruisant des parties de [son] propre système de subsistance », a expliqué au Guardian Paul Ehrlich, biologiste à l'université de Stanford (Etats-Unis) et co-auteur de l'étude. Il ajoute : « La conservation des espèces menacées devrait être élevée au rang d'urgence mondiale pour les gouvernements et institutions, au même niveau que le dérèglement climatique ». A lire dans le Guardian (en anglais). 

La sécheresse est déjà là

Trop de mercure et pas assez d'eau. En ce printemps historiquement chaud, plusieurs départements français sont déjà frappés par la sécheresse

Comme l'a expliqué sur Twitter le prévisionniste de Météo-France Etienne Kapikian, la France connaît son début d'année le plus chaud jamais mesuré. Entre janvier et mai 2020, la température s'est élevée à 2,1°C au-dessus des normales de saison. 

En plus de la chaleur, la recharge hydrique des nappes à l'hiver et au printemps s'est mal faite par endroits, surtout dans l'est du pays. Il a très peu plu et les sols de plus en plus artificialisés en France sont de moins en moins capables de retenir l'eau, a rappelé au Parisien Lorraine Levieuge, de l'association France Nature Environnement. 

Résultat : au 1er juin, les préfets de neuf départements (Ain, Ardèche, Charente, Isère, Loire-Atlantique, Oise, Rhône, Saône-et-Loire et Vendée) ont déjà pris des arrêtés de restriction d'usage de l'eau. Nord, Pas-de-Calais, les deux Savoie... Huit autre départements sont au stade de la vigilance, souligne Actu-Environnement

Il est encore trop tôt pour savoir si l'été sera caniculaire. Mais à la mi-mai, le gouvernement a estimé que plus de la moitié des départements français faisaient face à un risque de sécheresse, comme il l'a indiqué dans une carte

La guerre de tranchée des pistes cyclables

Installées pour répondre aux besoins du déconfinement mais confrontées aux automobilistes, des pistes cyclables naissent et meurent à vitesse grand V partout à travers le pays

Pour permettre aux citoyen•ne•s de se déplacer en respectant les distances nécessaires, de très nombreuses communes et métropoles françaises ont commencé à installer des pistes cyclables temporaires en toute hâte. Des espaces presque toujours empruntés à la voiture et qui génèrent par endroit leur lot de conflits d'usage, comme le raconte le Monde dans un riche article

Exemple : quelques jours à peine après son installation à la fin mai, la piste cyclable provisoire de l'avenue du Prado de Marseille a été effacée par les services municipaux pour n'avoir « pas trouvé son public ». Au grand dam du collectif Vélos en ville, qui accuse la métropole d'avoir cédé aux sirènes des pro-voiture, et de centaines de cyclistes qui ont donné de la sonnette quelque jours plus tard pour réclamer sa réinstallation. 

A Pantin (Seine-Saint-Denis), la nouvelle piste cyclable s'est rapidement transformée en parking gratuit. 

Afin d'éviter les discussions à n'en plus finir, certain•e•s ont trouvé leur solution. Lassé de devoir faire avec les désidératas de chacun•e•s et de créer de nouvelles pistes kilomètre par kilomètre, le maire de Nice, Christian Estrosi, a finalement décidé d' « y aller d'un coup » en prévoyant de tracer 60km de nouvelles voies cyclables. A Montreuil, raconte encore le Monde, la municipalité a choisi d'installer d'emblée des pistes définitives, quitte à y mettre le prix. 

A Grenoble, la mairie prend le problème dans le sens inverse : sur ses quais de l'Isère, une bande de 3,20 mètres de large sera laissée à la voiture, le reste sera alloué aux piétons et cyclistes. A lire dans le Monde (abonnés). 

Les vélo-écoles pour déconfiner à bicyclette

Rien de tel pour apprendre à survivre dans la jungle routière. Alors que le vélo paraît s'imposer comme une solution au problème des transports en temps de déconfinement, un nombre croissant de personnes serait tenté de se tourner vers les vélo-écoles.

Si les aménagements cyclables se multiplient, il n'est pas dit que tout le monde soit capable de les utiliser en toute sécurité. Que ce soit pour apprendre à se passer des petites roulettes ou à se faufiler entre les files de voitures en esquivant les portières, une centaine de vélo-écoles forment les cyclistes de tous niveaux en France. 

Dans l'école de Montreuil, où s'est rendu Reporterre, c'est un public essentiellement féminin qui vient prendre des leçons de bicyclette. Des femmes parfois issues de pays qui cultivent encore moins le vélo que le nôtre. 

Comme le raconte le quotidien, plusieurs de ces écoles ont constaté un afflux important de nouvelles inscriptions à la faveur du déconfinement. Aspect méconnu du « coup de pouce vélo », l'Etat offre une séance de remise en selle à celles et ceux qui en feraient la demande. Un reportage à lire dans Reporterre

Les oiseaux des villes prennent la clé des champs

Le confinement a probablement permis à certain•e•s citadin•e•s de s'apercevoir que le pigeon n'était pas le seul oiseau urbain. Hélas, à la ville comme à la campagne, les populations déclinent massivement depuis des années et seules quelques espèces ont survécu à la dureté des métropoles. Dans le dernier épisode de sa série Plan B, le Monde raconte comment les oiseaux s'adaptent à la ville ou disparaissent.

© Le Monde

Le New York Time célèbre, lui aussi, ses oiseaux urbains dans une ravissante galerie de portraits sonores (en anglais). 

"New York est silencieuse. Ecoutez les oiseaux" © New York Times