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Quand il s'agit de réglementer leurs étranges activités, les chasseurs réduisent au silence leurs détracteurs et jouent les vierges effarouchées.

Un an après la mort de Morgan Keane, tué par un chasseur, les lignes bougent enfin
En un an d’existence, le collectif Un jour un chasseur a réussi à mobiliser l’opinion publique comme jamais auparavant et à déclencher l’ouverture inédite d’une commission au Sénat sur la sécurisation de la chasse.
Le 2 décembre 2020, Morgan Keane, 25 ans, est tué par un chasseur alors qu’il coupe du bois dans son jardin à Calvignac, dans le Lot. Ce dernier dira l’avoir confondu avec un sanglier. Ses amies et voisines d’enfance, Mila Sanchez et Léa Jaillard, sont abasourdies. Autour d’elles, la parole se libère : balles dans leur salon, balades interrompues par des coups de feu, animaux de compagnie accidentellement tués ; leur entourage recèle d’anecdotes de rencontres dangereuses avec des chasseurs.
Elles lancent alors une adresse e-mail nommée « Un jour un chasseur » pour recueillir des témoignages et attirer l’attention de leur députée, Huguette Tiegna (LREM). Très vite, elles sont dépassées par les centaines de messages reçus et décident de les relayer sur les réseaux sociaux. « Peu à peu, les gens ont compris que ce qu’ils ont vécu ne sont pas pas des événements isolés et qu’il y a un problème systémique », explique à Vert Mila Sanchez.

Après une rencontre infructueuse avec leur députée, les Lotoises se tournent vers le Sénat. Depuis janvier 2020, une plateforme recueille des pétitions citoyennes. Si l’une d’entre elles dépasse 100 000 signatures, elle est étudiée par les commissions sénatoriales. En moins de deux mois,
Un succès qui aboutit à la mise en place par le Sénat, en novembre, d’une commission de sécurisation de la chasse. Le collectif Un jour un chasseur y a été auditionné le 7 décembre pour exposer ses propositions. Parmi elles, l’interdiction de la chasse le mercredi et le dimanche ou encore le renforcement des règles de sécurité liées aux permis et aux parties de chasse.
Ces demandes sont d’ailleurs portées par des associations depuis bien longtemps. En 2010, l’Aspas (Association pour la protection des animaux sauvages) remettait à Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Écologie, une pétition recensant peu ou prou les mêmes dispositions.
« La différence avec il y a dix ans, c’est que notre travail de sensibilisation est entré dans les mœurs », analyse Marc Giraud, porte-parole de l’Aspas. Selon un récent sondage Ifop, 69% des Français·es sont favorables à l’interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires.
Au-delà du timing, c’est l’origine du discours qui fait avancer la cause. Mila, Léa et leurs ami·e·s du collectif Un jour un chasseur ne sont pas des professionnel·les du militantisme. « On est juste des gens qui ont vécu un drame et qui ont voulu comprendre pourquoi », témoigne Mila Sanchez. « C’est difficile de contredire cette parole-là. »
La commission sénatoriale rendra ses conclusions dans un rapport d’ici l’été prochain et se garde le droit, si nécessaire, de modifier les textes législatifs régissant la chasse.
Retrouvez l'article complet sur vert.eco.

· Lundi, cinq tonnes de plastiques ont été ramassées par la ville d’Anglet, dans le Pays Basque, après les fortes intempéries qui ont touché la côte ce week-end. De grandes quantités de « médias filtrants » - des petits morceaux de plastique utilisés dans les stations d’épuration - ont aussi été retrouvées sur les plages d’Hendaye et les berges du fleuve Bidassoa. L’ONG Surfrider Foundation Europe dénonce une mauvaise gestion des intempéries par les stations d’épuration, tandis que la communauté d’agglomération locale affirme ne pas utiliser de médias filtrants. - France Bleu Pays Basque
· Lundi encore, des dizaines de personnalités qui ont côtoyé Pierre Rabhi ont publié une tribune en réaction aux vives polémiques sur les réseaux sociaux après sa mort, la semaine dernière. Elles et ils ont tenu à recontextualiser certaines accusations d’homophobie, de sexisme et de sectarisme dont la figure de l’agroécologie a fait l’objet. Dans un article publié lundi (abonnés), la rédactrice en chef d’Arrêt sur images, Emmanuelle Walter, a donné la parole à plusieurs journalistes qui se sont « affrontés » en ligne sur la manière de traiter la mort du philosophe paysan. - Reporterre



Lunaire. L’homme d’affaires Elon Musk a été désigné « personnalité de l’année 2021 » par le célèbre magazine américain Time, ce lundi 13 décembre. À 50 ans, le patron de Tesla et de SpaceX est l’homme le plus riche de la planète avec une fortune estimée à plus de 260 milliards de dollars. « La personnalité de l’année est un marqueur d’influence, et peu d’individus ont eu plus d’influence qu’Elon Musk sur la vie sur Terre et potentiellement sur la vie au-delà de la Terre », justifie le rédacteur en chef du Time, Edward Felsenthal, dans un éditorial. Mais celui qui prévoit de développer le tourisme spatial, de coloniser Mars et de « faire de l’humanité une civilisation spatiale » (Time) pour échapper au changement climatique est aussi un émetteur massif de CO2. Selon une étude publiée sur The Conversation en février 2021, l’empreinte carbone du milliardaire s’élève à 2 000 tonnes de dioxyde de carbone par an, contre cinq tonnes par personne en moyenne au niveau mondial. À noter qu’il reste l’un des moins gros pollueurs de l’étude, loin derrière Bernard Arnault et ses 10 400 tonnes annuelles de CO2.

Mission : trouver une nouvelle adresse pour la Base
C’est la base. Tiers-lieu crucial pour le mouvement climat, la Base se cherche, en urgence, un nouveau toit à Paris.
Il y a bientôt trois ans que la Base d’action sociale et écologique (B.A.S.E.) a ouvert ses portes rue Bichat, dans le dixième arrondissement de Paris. Au rez-de-chaussée, son vaste bar accueille depuis mars 2019 des conférences, ateliers, jeux, projections, et autres préparations de maraudes. Dans les étages, des ONG phosphorent pour relever le défi de la crise climatique et sociale.
C’est ici que se sont organisées les plus vastes manifestations pour le climat, dont la « marche du siècle », qui a rassemblé plus de 100 000 personnes dans les rues de Paris en 2019. « C’est un lieu qui permet de fédérer un certain nombre d’associations et de favoriser les synergies », raconte à Vert Pierre-Julien Crovisier, coordinateur de la Base.

Quelques belles lignes d’histoire y ont été écrites, puisque la Base accueille notamment Notre affaire à tous. Cette ONG est impliquée dans l’« Affaire du siècle » qui vient d’aboutir à la condamnation de l’Etat pour « carence fautive » dans sa lutte contre la crise climatique (Vert).
Avec son bar ouvert sur la rue et la société civile, la Base n’est pas réservée aux activistes chevronné·es. « On parle souvent de la Base comme d’une porte d’entrée dans l’engagement citoyen, raconte encore Pierre-Julien Crovisier. C’est un lieu qui permet de rencontrer des personnes engagées, de s’informer et de se former. » Un havre « festif, où l’on célèbre les victoires et où l’on essaie d’inventer un modèle de société plus juste, durable, solidaire et joyeux », ajoute le coordinateur.
Hélas, le bail de la Base arrive à échéance en février. « Plusieurs services de la mairie de Paris en sont informés », indique Pierre-Julien Crovisier. Pour l’heure, les échanges se sont révélés infructueux. En attendant un soutien municipal qui ne viendra peut-être pas, la Base en appelle au public pour trouver une solution d’urgence avant le 13 janvier. A celles et ceux qui auraient un lieu en tête, un descriptif des caractéristiques recherchées et un formulaire sont disponibles en cliquant ici.

Et tout le monde s’en fout : la faim
La faim justifie les moyens. Dans son dernier épisode, la mini web-série « Et tout le monde s’en fout » s’est penchée sur la faim dans le monde. Sur un ton léger et ironique, le comédien Axel Lattuada revient sur les facteurs qui expliquent ce fléau : accélération du dérèglement climatique, conflits armés, famines organisées et autres pandémies. 811 millions de personnes touchées par la faim, 121 millions de plus depuis le début du Covid-19 : la vidéo offre un condensé de chiffres étourdissants mais contrebalancés par une mise en scène décalée.

+ Loup Espargilière et Juliette Quef ont contribué à ce numéro