La quotidienne

Il faut se budget

Chères toutes et chers tous,

🗳️ Les urnes du Vert du faux ont parlé. À 73,9%, vous avez choisi que nous répondions à la question suivante, posée par Geoffrey : «Pourquoi le kérosène n'est pas taxé et continue de ne pas l'être?». Réponse dans l'édition de jeudi prochain !


Peut-être serait-il temps d’aligner les milliards avant qu’il ne soit trop tard ?


Budget 2024 : combien de milliards pour l’écologie ?

Vertes et profits. Dans son projet de loi de finances présenté mercredi, le gouvernement vante les moyens inédits accordés à la transition écologique. Vert a sorti la calculette.
 

8% pour la transition

Promise cet été, la rallonge de 10 milliards d’euros supplémentaires pour la transition écologique est désormais inscrite dans l’épais projet de loi de 415 pages. 7 milliards d’euros seront décaissés dès 2024, le reste étant des autorisations d’engagements pour des projets futurs. La part «verte» du budget devrait ainsi atteindre près de 40 milliards d’euros, soit 8% du total (491 Mds€). 
 

Effectifs : fini la baisse

Pour la première fois depuis plus de 20 ans, le gouvernement va augmenter ses effectifs dédiés à la transition écologique. Plus de 760 ETP (équivalents temps plein) seront créés en 2024, rejoignant les quelque 70 000 agents centraux, départementaux et régionaux déjà en poste.

Détail des 10 milliards d'euros supplémentaires alloués à l'écologie dans le projet de budget 2024. © Ministère de la transition écologique .

Transports et énergie

Comme en 2023, la décarbonation des transports (13,3 milliards d’euros, en hausse de 1,6 milliard) et du mix énergétique (9,5 milliards d’euros, en hausse de 1,8 milliards) sont les deux principaux postes de dépenses de ce budget «vert».


Logement

Les dépenses «vertes» allouées au logement connaissent la troisième plus forte augmentation : 4 milliards permettront de subventionner des travaux de rénovation énergétique et de changement de chauffage, soit une hausse de 1,6 milliard d’euros (+66%).


Agriculture

La transition de l’agriculture et la protection des forêts voient leur moyens augmenter de 1,3 milliard d’euros pour atteindre 2,75 milliards d’euros.

Retrouvez la version exhaustive de cet article ici.

· TotalEnergies importe massivement du gaz naturel liquéfié (GNL) depuis le Texas et la Louisiane, générant de lourds impacts environnementaux dans ces deux États américains, révèle Disclose dans une enquête publiée mardi. L’extraction du GNL par fracturation hydraulique («fracking» en anglais - une pratique illégale en France) y cause d’importantes pollutions des eaux et de l’air, menaçant la santé d’au moins 420 000 personnes résidant à moins de 800 mètres d’un puits.

· Mercredi, le Royaume-Uni a autorisé l’exploitation du champ de pétrole controversé de Rosebank, situé en mer du Nord. En juillet, le premier ministre Rishi Sunak avait promis d’accorder une centaine de nouvelles licences d’exploitation de pétrole et de gaz en mer du Nord afin de sécuriser les approvisionnements énergétiques du pays. - Le Monde (AFP)

· Mercredi encore, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a rétropédalé sur le sujet de la location des passoires thermiques. La veille au soir, il s’était dit favorable au report de l’interdiction de la location des logements les plus énergivores, prévue à partir de 2025. Il n’est finalement «pas question de modifier le calendrier tel qu’il a été déterminé», a-t-il affirmé. - Libération (AFP)

On the road again, and again, and again. Au moment où le ministre des transports Clément Beaune explique que certains projets autoroutiers futurs pourraient être abandonnés, mais pas l’A69 qui doit relier Toulouse à Castres (notre article), le quotidien La voix du Nord livre une histoire éclairante. Il y a vingt ans, la route nationale 41 qui raccorde Lille à La Bassée était surnommée «la route de tous les dangers», cumulant accidents et bouchons interminables. Pour y remédier, décision a été prise de l’élargir à deux fois deux voies. Mais «quand ça roule bien, les gens arrivent !», note Philippe Waymel, un ancien conseiller général. La fréquentation de cet axe est passée de 25 000 véhicules par jour en 2006 à 61 200 en 2021 et les bouchons sont toujours au rendez-vous. L’élargissement de la nationale a conforté le modèle du tout-voiture et accéléré la périurbanisation des environs de Lille. Car, irrémédiablement, la route appelle la voiture et la voiture appelle la route.

Que peut-on faire pour arrêter le glyphosate ?

Glypho s’y coller. La Commission européenne propose aux États membres de renouveler l’autorisation de mise sur le marché du glyphosate pour une durée de dix ans. Comment expliquer qu’un herbicide aussi controversé puisse continuer à être commercialisé en Europe ? Et que peut-on y faire ? Éléments de réponse.

Substance incontournable de la production agricole depuis sa mise sur le marché en 1974, cet herbicide s’est imposé presque partout sur la planète. Le glyphosate entre dans la composition du désherbant RoundUp, qui a valu à l’entreprise américaine Monsanto (désormais propriété de Bayer) sa prospérité.

Quand, en 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe le produit comme «cancérogène probable» pour l’être humain, le bel édifice agrochimique semble vaciller.

En 2017, année du scandale des Monsanto Papers, s'ouvre une période de ré-homologation du glyphosate au sein de l’Union Européenne (UE). Comme chaque produit phytopharmaceutique, sa ou ses substances actives doivent avoir été approuvées au niveau européen. Malgré la polémique et les révélations, le glyphosate est à nouveau autorisé sur le Vieux Continent pour une durée de 5 ans.

Difficile de comprendre la proposition de la Commission européenne de prolonger l’autorisation du glyphosate pour une durée de 10 ans à partir de mi-décembre 2023. Voici cinq leviers qui pourraient être mobilisés pour inverser la situation et passer à autre chose :

👉 Réformer le système d’évaluation des agences de santé dans l’UE

👉 Réduire l'utilisation des pesticides

👉 Mettre en balance les économies réalisées avec les coûts sanitaires et environnementaux du glyphosate

👉 Explorer les alternatives

👉 Faire pression sur le gouvernement français pour qu’il ne vote pas en faveur de la ré-homologation ou, a minima, s’abstienne


🌱 Nous vous expliquons tous ces leviers en détail dans notre article du Vert du faux à lire en intégralité ici.

Les photos marines de l’année 2023

C’est joli. On connaît les lauréat·es du concours Ocean photographer of the year 2023, qui récompense les plus belles photos marines de l’année. La première place revient à la photographe Jialing Cai pour sa photo d’un argonaute - aussi appelé «nautile de papier» -, se promenant sur un bâton de bois à la dérive après l’éruption du volcan Taal aux Philippines. Retrouvez la sélection gagnante ici.

La photo gagnante du concours 2023. Cliquez pour accéder à toute la sélection. © Jialing Cai / Ocean photographer of the year

+ Loup Espargilière, Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro.