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Les militants anti-A69, dans un arbre perchés, tiennent à peu près ce langage : «Eh bonjour messieurs les magistrats, puissiez-vous faire preuve de courage.»


A69 : perché dans un arbre devant le tribunal de Toulouse, Thomas Brail dénonce «le manque de courage de la justice»

Au bouleau. Alors que le tribunal administratif de Toulouse doit statuer sur la légalité de l’autorisation environnementale de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ce mardi matin, six grimpeuses et grimpeurs opposé·es au chantier se sont installé·es dans deux platanes devant le bâtiment. Vert a échangé avec l’un d’entre eux : Thomas Brail, fondateur du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), qui a fait de ce mode d’action sa spécialité.
 

Pourquoi avoir décidé de grimper dans les arbres devant le tribunal administratif de Toulouse ?

Nous sommes venus pour dénoncer le manque de courage du tribunal administratif et rappeler que les juges doivent suivre l’avis de la rapporteure publique. Je le rappelle, elle a demandé l’annulation de l’autorisation environnementale du projet, car elle a jugé que la raison impérative d’intérêt public n’était pas valable [notre article]. Nous dénonçons notamment les collusions entre le gouvernement, les politiques locaux, le groupe Pierre Fabre [dont les laboratoires sont basés à Castres, NDLR] et la justice.

Thomas Brail, perché dans un arbre devant le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne), lundi. © Antoine Berlioz/Hans Lucas via AFP

Qu’attendez-vous de l’audience de ce mardi ?

Nous avons installé une banderole sur laquelle on peut lire «Courage», en grandes lettres, car ils manquent vraiment de courage dans ce tribunal. Et il y en a une autre qui rappelle la charte de l’environnement, pour demander au tribunal d’enfin juger le droit, et uniquement le droit. Nous voulons rappeler que les magistrats doivent juger en toute impartialité.
 

Cela faisait plusieurs mois que le mode d’action qui consiste à grimper aux arbres pour dénoncer un projet n’avait pas été utilisé sur le tracé de l’A69. Pourquoi en revenir là aujourd’hui ?

Déjà, c’est une mobilisation qui fait beaucoup de bruit médiatiquement. Puis, c’est une façon de rappeler que des grands arbres comme ceux-là ont été abattus en toute illégalité le long du tracé de l’A69, alors que nous avons besoin d’eux, de manière générale.
 

Jusqu’à quand comptez-vous rester ici ?

Nous ne savons pas encore. En tout cas, il sera difficile pour les forces de l’ordre de nous déloger depuis ces platanes.

Justine Prados

· Ce mardi, le Japon s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 60% d'ici à 2035 par rapport à 2013. Un plan ambitieux pour la quatrième puissance mondiale, dont encore près de 70% des besoins en électricité étaient couverts en 2023 par des centrales au charbon et aux hydrocarbures. Le gouvernement veut développer les énergies renouvelables pour en faire la première source d’énergie d’ici à 2040 et continuer de miser sur le nucléaire. - France info

· Ce mardi encore, l’association Générations futures a déclaré avoir engagé des recours juridiques pour que le TFA, le plus petit des PFAS (ou «polluants éternels»), soit intégré dans le contrôle de l’eau potable. Son impact néfaste sur le foie a été reconnu et l’Allemagne tente de le faire classer «présumé toxique» pour le système reproducteur. Pourtant, ce résidu de pesticides reste sous-évalué. L’ONG réclame aussi l’interdiction de deux pesticides (le flufénacet et le fluopyram) dont il est issu. - Le Monde

· Lundi, le secrétaire général à la planification écologique Antoine Pellion a annoncé sa démission. Chargé de coordonner les politiques climatiques aux côtés du premier ministre, il explique la perte progressive d’influence de sa structure, alors qu’«une forme de backlash [contrecoup] de la transition écologique est visible dans toute la société». En mars 2024, il avait fondé l’association La planification écologique, pour défendre ses propositions hors du gouvernement. Il s’apprête aujourd’hui à rejoindre un groupe privé dédié à la transition énergétique des collectivités locales et des entreprises.  - Contexte

· Lundi encore, avec seulement une poignée de député·es présent·es, l’Assemblée nationale (RN en tête) a voté contre l’inscription dans la loi française de l’obligation européenne de mettre fin à la vente de véhicules thermiques neufs en 2035. Cette mesure n’entrerait donc en vigueur qu’en 2040. - Le Nouvel Obs

Donald Trump licencie des centaines d’employés de la sureté nucléaire… avant de changer d’avis

Atome et à travers. Depuis son retour à la Maison-Blanche, accompagné de son conseiller à l’efficacité gouvernementale Elon Musk, Donald Trump multiplie les coupes budgétaires dans les instances d’État. Dernier coup d’éclat en date : l’annonce de la suppression de plus de 300 postes au sein de l’administration nationale de sécurité nucléaire (NNSA), jeudi dernier. Avant un subit rétropédalage quelques heures plus tard. Les employé·es concerné·es ont d’abord reçu un avis de licenciement, avant d’apprendre, dans un second courrier, que ces suppressions de postes étaient presque toutes annulées. Au final, 50 personnes (qui étaient en période d’essai) ont été renvoyées. Comme le rappelle le New York Times, la NNSA, qui compte environ 2 000 salarié·es, veille sur plus de 3 000 ogives nucléaires, développe des systèmes de propulsion pour sous-marins et fournit des connaissances scientifiques à l’armée. Des enjeux que le président n’avait pas mesurés, estime sur X le représentant démocrate du Colorado, Jason Crow, comme l’a repéré Le Parisien.

C’est réel : les plumes des oiseaux de paradis sont multicolores… et fluorescentes

Paradisier républicain. © JJ Harrison/Wikimedia commons

Non mais halo. Les oiseaux de paradis – ou paradisiers – étaient déjà réputés pour leurs couleurs vives et leur parade nuptiale complexe. Or, une étude américaine parue le 12 février dans la revue Royal society open science nous apprend que des parties de leur corps seraient aussi «biofluorescentes». C’est-à-dire que certaines de leurs plumes ultra-colorées captent les rayons du soleil avant de les renvoyer, ce qui les rend encore plus lumineuses. Cette caractéristique concerne 37 des 45 espèces de la grande famille des oiseaux de paradis, que l’on trouve dans les forêts tropicales de l’île de Nouvelle-Guinée, dans l’océan Pacifique ainsi qu’en Indonésie et dans l’est de l’Australie. Dans leur zone de vie, située près de l’équateur, l’ensoleillement est abondant toute l’année. Pour Emily Carr, coautrice de l’article, cela rendrait la biofluorescence d’autant plus importante.

👉 Cliquez ici pour lire l’article de Mathilde Picard en intégralité.

Une compétition de surf au milieu du désert

Vague à lames. La deuxième manche du circuit professionnel de surf s’est tenue, non pas en mer, mais sur la plus grande vague artificielle du monde à Abou Dabi (Émirats arabes unis). Gaëtan Gabriele vous en dit plus sur cette nouvelle folie.

© Vert

+ Margot Desmons, Loup Espargilière, Gaëtan Gabriele, Mathilde Picard et Antoine Poncet ont contribué à ce numéro.