La quotidienne

Eau secours !

Chères toutes et chers tous,

Sécheresse, inondations… les bouleversements du climat ont une foule de conséquences sur la répartition et la disponibilité en eau potable à la surface du globe. Pour nous sortir la tête du sable, Vert lance «Eau secours» : une série d’enquêtes, de reportages, de décryptages, d’infographies et de vidéos, pour faire émerger les vraies bonnes réponses aux crises de l’eau présentes et à venir.

Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir les trois premiers volets dans cette newsletter. Au cours de ces trois prochains mois, vous découvrirez chaque semaine une enquête sur un nouveau sujet majeur lié à l'eau.

Cet énorme dossier d'enquêtes coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros, mais cet investissement nous paraît vital au nom de votre droit à être bien informé·e. Une partie est financée par le Fonds pour une presse libre, qui reconnaît ainsi la robustesse de notre travail. Le reste est financé par vos dons, chères lectrices et chers lecteurs.

Vous l’aurez compris, avec Eau secours, Vert étoffe son offre éditoriale et vous propose de basculer du côté des solutions et de l’action.

Pour en savoir plus, vous pourrez m’écouter aujourd’hui à 14h dans l’émission La Terre au carré de Mathieu Vidard, sur France inter.

Juliette Quef


Vert lance une série d’enquêtes pour ne pas finir le moral dans les chauds secs.


Les «giga-bassines» du Puy-de-Dôme, une vraie solution face à la sécheresse ?

Près de Clermont-Ferrand, 36 agriculteurs projettent de construire deux immenses retenues d’eau, les plus grosses de France connues à ce jour – hors barrages. Une solution à court-terme pour maintenir leur modèle agricole, mais pas le remède miracle à la crise de l’eau. Vert a mené l’enquête sur ce cas d’école.

«L’Allier est notre alliée». Ce slogan écolo, en hommage à la rivière du même nom, s’affiche sur un mur de Billom, près de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Le secteur est devenu l’un des points chauds de la mobilisation contre les méga-bassines en France. Réunis dans une association syndicale libre, l’ASL des Turlurons, 36 agriculteurs projettent de construire deux réservoirs artificiels d’eau pour irriguer 800 hectares de cultures en période de sécheresse estivale.

Volume total envisagé pour les deux ouvrages : 2,3 millions de mètres cubes, pour une surface artificialisée de 32 hectares. De quoi les faire monter virtuellement sur le podium des plus grosses méga-bassines de France. Alors, bonne ou mauvaise idée ?

Maud et Anton, membres de Bassines non merci 63, devant le site où est envisagée la construction d’une des deux méga-bassines, près de Bouzel. © Lucas Martin-Brodzicki / Vert

Ici, l’eau serait pompée dans la rivière Allier. Ce cours d’eau traverse plusieurs départements, dont le Puy-de-Dôme, avant de se jeter dans la Loire. Un système d’alimentation différent de la médiatique méga-bassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres), qui prélève dans la nappe phréatique. Mais, dans les deux cas, l’argumentaire des agriculteurs est le même : il vaut mieux aller chercher l’eau en hiver, lorsqu'elle est plus abondante. Puis la stocker à l’air libre, afin de la réutiliser en été, préservant ainsi les cours d’eau en étiage.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cette enquête de Lucas Martin-Brodzicki dans le cadre de notre série Eau secours. 

⸱ Le Conseil National - chambre basse du Parlement suisse - conteste la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme, qui l’avait condamné pour inaction climatique il y a deux mois (notre article). Dans une «déclaration critique» adoptée ce mercredi, les parlementaires jugent que la CEDH dépasse les limites et estiment avoir respecté tous ses engagements internationaux en matière de climat, raconte Le Temps.

⸱ Pour la première fois, la surface agricole cultivée en bio en France a diminué en 2023, selon les chiffres de l’Agence bio publiés ce jeudi. Avec 54 000 hectares en moins, le bio est passé à 10,36% de la surface agricole totale. En cause, un changement de consommation depuis deux ans induit par une baisse des références bio en magasin, une confusion sur les labels et l’inflation. - Le Monde (abonné·es)

⸱ Dans les Pyrénées, le col de Bujaruelo sert «d’autoroute naturelle» pour les insectes à l’automne, révèle une étude britannique publiée mercredi. 17 millions d’insectes passent ce col large de 30 mètres en volant à moins de deux mètres du sol pour éviter les courants d’air. - France info

Les chiens marquent l’endroit de la fuite en s’allongeant ou en aboyant. © Alexandre Carré / Vert

Scooby-Deau ! Alors que 20% de l’eau potable en France est perdue à cause de canalisations défaillantes, François Bourdeau et Nathalie Delon ont dressé la seule équipe de chiens renifleurs du pays capable de détecter et de prévenir les fuites d’eau potable dans le sous-sol. «Depuis sa mise en service il y a trois ans, grâce à l’ensemble des fuites trouvées, on estime que notre brigade cynotechnicienne a fait économiser l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Caen», soit 3 500 mètres cube d’eau par jour, savoure François Bourdeau. L’objectif est le même, pour les six chiens de la brigade : détecter le chlore présent dans l’eau. Fort de son succès, la brigade est sollicitée partout en France et son agenda est complet jusqu’à fin 2025.

👉 Cliquez ici pour (re)lire ce réjouissant reportage de notre série Eau secours par Alexandre Carré.

«Méga-bassines»

Bassines ? Bah non ! Un an après la violente répression qui a marqué la mobilisation anti-bassines à Sainte Soline (Vert y était), ces grandes «réserves d’irrigation agricole» sont toujours au cœur d’une intense polémique. Pas d’humeur à temporiser, le gouvernement a récemment promis aux agriculteurs en colère qu’il mettrait tout en œuvre pour accélérer leur construction sur tout le territoire. De premiers textes visant à limiter les possibilités de recours sont d’ailleurs déjà parus. Mais au fait, pourquoi construire des bassines ? D’où vient l’eau qui y est stockée ? Qui peut l’utiliser ? Et avec quelles contreparties ? Autant de question auxquelles Vert a tenté de répondre avec l’aide d’expert·es et de scientifiques. Pour que le sujet devienne clair… comme de l’eau de source ?

👉 Cliquez ici pour lire le décryptage d’Anne-Claire Poirier, de notre série Eau secours : «Que sont les méga-bassines et qu’en dit la science ? Dix questions pour tout comprendre».

Un «moment magique» avec des orques

Ibérhic. Il y a quelques jours, dans le Détroit de Gibraltar, l’ONG Sea Shepherd a navigué pendant 45 minutes en compagnie d’une quinzaine d’orques. Un moment «magique» capturé en vidéo : on y voit ce groupe de mammifères marins jouer à proximité du bateau, bien loin des informations relayant des attaques d’orques «vengeresses». Ces animaux sont aujourd’hui en danger critique d’extinction.

© Sea Shepherd

+  Alexandre Carré, Loup Espargilière, Jennifer Gallé, Lucas Martin-Brodzicki, Juliette Mullineaux et Anne-Claire Poirier ont contribué à ce numéro.