L'estivale

Dune de perdue, dix de retrouvées ?

🕶️ L’été, tout ralentit, Vert y compris ! En juillet et en août, les éditions quotidiennes et hebdomadaires laissent la place à une édition estivale unique. Vous aurez droit à un large tour d’horizon de l’actualité de l’écologie des sept derniers jours, chaque mercredi à midi dans votre boîte mail, jusqu'à la rentrée de septembre.

📅 Le festival Agir pour le vivant, dont Vert est partenaire, se tiendra à Arles du 21 au 27 août prochain. Une programmation riche de débats, d’ateliers, et de spectacles pour penser et agir en harmonie avec le vivant. Programme et billetterie juste ici.


Si l'on veut sauver notre râble, il serait temps de sortir la tête du sable.


Quel avenir pour les dunes du littoral atlantique, remparts contre la montée de l'océan ?

Dune de perdue... En 30 ans, les dunes de Nouvelle-Aquitaine ont perdu près du tiers de leur superficie. Alors qu’elles protègent le littoral de la submersion et abritent une biodiversité exceptionnelle, les spécialistes réfléchissent à les déplacer vers l’intérieur des terres pour les protéger.

Un petit pas pour le vacancier, une grande menace pour les dunes. Chaque été, l’arrivée des touristes sur les plages met en émoi les conservateur·ices du littoral, qui tentent de préserver ces collines de sable en difficulté. Cette année, en amont de la saison estivale, l’association Cistude Nature a tiré la sonnette d’alarme. Selon les résultats de son programme «les Sentinelles du climat», le cordon dunaire atlantique aurait perdu «plus d’un tiers de sa surface depuis 1997»

Outre le piétinement par les visiteurs, c’est avant tout la montée des eaux causée par le réchauffement climatique qui est à l’origine de la détérioration de la dune. Chaque année, l'océan Atlantique grignote en moyenne de 1,7 à 2,5 mètres de littoral, selon l’Observatoire de la côte aquitaine. «Dans les zones en érosion chronique, comme dans le Sud-Ouest de la France, le trait de côte recule et les dunes sont très hautes et très peu mobiles, explique à Vert Bruno Castelle, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la dynamique physique des littoraux. Prises en étau, elles se rétrécissent et peuvent disparaitre». Protégeant depuis des siècles les activités humaines de l’ensablement, des inondations et des tempêtes, l’érosion des dunes pourrait avoir de lourdes conséquences pour le littoral.

Une dune en libre évolution qui s'étale vers les terres à La Teste-de-Buch. © ONF

Elle a longtemps été fixée à l’aide de palissades, de plantation de pins ou de dépôts de branchages ; il est désormais question de laisser la dune se déplacer en arrière pour éviter sa disparition. «C’est un changement total de paradigme», explique Adrien Privat, responsable de l’interface terre-mer au Conservatoire du littoral. 

Dans une dizaine de sites expérimentaux, l’Office national des forêts (ONF) s’en remet par exemple au «génie écologique» pour laisser la dune en «libre évolution». Balayées par les vents, les dunes rongées par la mer peuvent alors s’étaler dans les terres. 

👉 La suite est à retrouver sur le site de Vert.

· Vendredi, les Etats membres du conseil de l’Autorité internationale des fonds marins ont échoué à créer un code minier censé encadrer l’exploitation minière du plancher océanique (Deep sea mining). Ce dernier est convoité pour ses ressources par de nombreux industriels et Etats (notre article). L’adoption du texte a été repoussée à 2025, créant un flou juridique, alors que de premiers tests ont déjà été menés ces derniers mois au large de l’île de Nauru, très favorable à cette pratique. Comme d’autres, la France y est farouchement opposée, alors que les fonds marins abritent une biodiversité et des stocks de carbone encore méconnus. - Libération

· Le pourtour méditerranée fait face à de violents incendies qui ont provoqué plusieurs morts en Grèce et en Algérie, ainsi que d’importants dégâts en Tunisie, en Sicile et dans les Bouches-du-Rhône. Considérée comme l'un des «points chauds» du changement climatique, la Méditerranée est actuellement confrontée à une canicule exceptionnelle. Lundi, dans le centre-ville de Tunis, la température a grimpé jusqu’à un pic de 49 °C à l’ombre. - Le Monde

· Lundi, la mer Méditerranée a également atteint un nouveau record, avec une température médiane quotidienne à la surface de 28,71°C, d’après l'Institut des sciences de la mer de Barcelone. Le précédent record - 28,25°C - datait de 2003. - France Info

· Réunis à Goa (Inde), les ministres de l’énergie des pays membres du G20 n’ont pas réussi à s’accorder sur un calendrier de réduction de l’usage des énergies fossiles. Une coalition de 18 Etats, dont la France, a demandé une sortie urgente du charbon, du pétrole et du gaz, et un pic des gaz à effet de serre (avant une décrue) d’ici 2025 ; d’autres préfèrent miser sur les technologies, décriées, de capture et de stockage de carbone pour absorber certaines des émissions liées aux énergies fossiles. - Le Monde

· TotalEnergies a débuté les forages dans le parc national des Murchison Falls en Ouganda, a appris l’AFP ce mardi. Dans le cadre du projet Tilenga/EACOP, 400 puits doivent y être creusés. «Total continue son greenwashing, tentant de convaincre que ses puits pétroliers n’affecteront pas la faune locale grâce à des tours de forage de couleur beige», ont dénoncé les Amis de la Terre. - L’Obs (AFP)

Prix de court. Pourquoi payer 322 € pour relier Paris à Valence (Espagne) en train quand le même trajet en avion coûte 25,99 € ? Greenpeace a confirmé ce que beaucoup expérimentent cet été. Après avoir analysé 20 trajets au départ de la France d’avril à juillet, la conclusion est sans équivoque : voyager en train est en moyenne 2,6 fois plus cher qu’en avion. Et ce, bien que l’avion ait un impact sur le climat jusqu’à des dizaines de fois plus important que celui du train (55 fois plus entre Paris et Valence). L’ONG demande ainsi de mettre fin à toutes les subventions accordées au secteur aérien (dont l’absence de taxation du kérosène) et de rendre le transport ferroviaire plus abordable, notamment en créant un «ticket climat», à l’image du pass illimité sur les transports locaux et régionaux récemment mis en place en Allemagne.

· Plan B. Attendue de longue date et maintes fois repoussée, la troisième Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB3) a finalement été présentée en plein remaniement ministériel. Tour d’horizon des principales propositions du gouvernement pour traduire les engagements pris en décembre dernier, lors de la 15ème conférence mondiale sur la biodiversité (COP15) au Canada à lire sur le site de Vert.

· Les calottes étaient cuites. Il y a 416 000 ans, au moins 20 % et jusqu’à 70 % de la calotte glaciaire du Groenland a fondu, a démontré jeudi une étude publiée dans la revue Science. Si, à l’époque, le réchauffement naturel s'est étalé sur 30 000 ans, cette découverte permet de soutenir l’idée que la deuxième plus grosse calotte glacière du monde après l’Antarctique, pourrait bien se fondre dans la mer dans les siècles à venir. Les scientifiques estiment que jadis, ce dégel avait provoqué une élévation du niveau de la mer d'au moins 1,5 mètre. - Libération

· Inégalété. Près d'un tiers des habitant·es d’Île-de-France - soit 3,7 millions de personnes - sont considéré·es comme «très vulnérables» aux fortes chaleurs, selon une étude de l'Institut Paris région (IPR) publiée vendredi. L’âge, la répartition des îlots de chaleur urbains, et «la difficulté à faire face» (revenus, accès au système de santé et aux espaces verts) sont les principaux critères de fragilité face aux fortes températures. Les villes situées dans la périphérie nord de Paris comme Aubervilliers, Saint-Denis et Le Bourget sont les plus exposées. - Le Monde

· Dérèglement de compte. Les vagues de chaleur qui ont frappé l’Europe et l’Amérique du Nord en juillet auraient été «pratiquement impossibles» sans le changement climatique, a confirmé, mardi, une étude du World weather attribution (WWA). L’épisode caniculaire qui a sévi en Chine a été rendu «au moins 50 fois plus probable» par le dérèglement du climat, selon les expert·es.

· Réchauffement médiatique. Mercredi dernier, un groupe de travail transpartisan s’est constitué à l’Assemblée nationale pour préparer une proposition de loi visant à améliorer le traitement de l’urgence écologique dans les médias. Lutte contre la désinformation, temps dévolu au climat lors des campagnes électorales ou encore, création d’un observatoire de la couverture médiatique ; les député·es pourront s'inspirer des travaux de l’association Quota Climat et de l’Institut Rousseau, qui sont à l’origine de ce groupe. - Reporterre

· Le bateau fait mouche. Jeudi, le conseil communal d’Amsterdam (Pays-Bas) a décidé d’interdire l’accès des bateaux de croisière à son centre-ville. «Les croisières polluantes ne correspondent pas aux ambitions durables de notre ville», a justifié le parti libéral D66, à l'origine de la motion. La décision s'inscrit dans une série de mesures prises depuis quelques mois par la capitale hollandaise pour limiter le tourisme de masse. - France Info (AFP)

· Sans réserve. La réserve des Sept-Iles, dans les Côtes-d’Armor, a été étendue par décret le 19 juillet, passant de 280 à 19 700 hectares protégés. Située au large de Perros-Guirec (Côtes-d’Armor), «la plus importante réserve du littoral français» abritait déjà 20 000 couples d’oiseaux marins et 27 espèces nicheuses, dont le fou de Bassan et le macareux moine. - L’Obs (AFP)

· Des zoos pas déso. Yuan Meng, le premier panda né en France (c’était en 2017) est arrivé mardi à Chengdu dans le sud-ouest de la Chine. Il était parti quelques heures plus tôt du zoo de Beauval (Loir-et-Cher) où ses parents avaient été accueillis en 2012. Le panda géant tentera en Chine de perpétuer son espèce, classée «vulnérable» par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). - Le Monde (AFP)

Canicules : plus de jardins et moins de béton dans les quartiers populaires ?

Forêt urbaine ou jardins de quartier… cet épisode bonus du podcast «La Terre dans ta face» fait ressortir les solutions mises en place contre la chaleur à Aubervilliers (Seine Saint-Denis). Accompagnée par les deux expertes du journalisme de solutions de Bien urbains, la journaliste Kenza Benrhamous donne à entendre aussi bien les espoirs que les limites des projets de végétalisation portés dans des quartiers populaires.

© La Terre dans ta face

+ Loup Espargilière, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro