Plan B. Attendue de longue date et maintes fois repoussée, la troisième Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB3) a finalement été présentée en plein remaniement ministériel.
Jeudi dernier, quelques heures à peine après avoir présenté les 39 mesures visant à préserver le vivant en France d’ici à 2030, la secrétaire d’Etat à l’écologie, Bérangère Couillard a été remplacée par Sarah El Haïry, dont le périmètre d’action se restreint désormais à la biodiversité. Tour d’horizon des principales propositions du gouvernement pour traduire les engagements pris en décembre dernier, lors de la 15ème conférence mondiale sur la biodiversité (COP15) au Canada (Vert).
De nouvelles aires protégées
Pour honorer ses engagements internationaux, l’État se fixe d’abord comme objectif de protéger «au moins 30 % du territoire national, terrestre et marin, dont 10 % en protection forte». Pour y parvenir, il est prévu de créer 400 nouvelles aires de protection sur le territoire d’ici à 2027 et de pousser pour la formation de deux autres aires marines, dans les eaux internationales. En outre, l’emplacement d’un futur parc national des zones humides sera annoncé à l’automne.
Réduire la pollution plastique, lumineuse et phytosanitaire
Les diverses pollutions des milieux naturels menacent l’ensemble du vivant — dont les humains. Pour réduire ces pressions, la Stratégie nationale pour la biodiversité vise une réduction de 50% des usages et de l’exposition aux pesticides d’ici à 2030, en application des objectifs promus au niveau européen. Elle prévoit ensuite de fermer la centaine de décharges du littoral qui présentent un risque de submersion, ainsi que d’inscrire toutes les communes du bord de mer dans une démarche «zéro plastique». La pollution lumineuse devrait enfin être divisée par deux.
Développer la formation et l’information sur la biodiversité
Le plan prévoit qu’un établissement scolaire sur trois dispose d’un projet de protection du territoire et qu’une cartographie des métiers de la biodiversité soit diffusée aux jeunes élèves, notamment via Parcoursup. Il est enfin prévu qu’un affichage environnemental soit déployé sur les produits textiles et agro-alimentaires à partir de 2024, puis progressivement sur les autres biens et services.
Ces propositions sont désormais soumises aux 150 membres du Comité national de la biodiversité (CNB). Les représentants d’associations de protection de la nature, de collectivités territoriales et d’entreprises ont jusqu’à la fin de l’été pour faire leurs retours au gouvernement. L’adoption définitive du texte est prévue à l’automne.