Chères toutes et chers tous,
🔥 Ce lundi, Vert se remplume avec un renfort de choix ! Celui d'Anne-Sophie Novel, journaliste spécialiste des alternatives écologiques, qui a collaboré à de très nombreux médias, dont Disclose, Public Sénat ou le 1. Elle est aussi autrice de plusieurs essais (dont Les médias, le monde et nous - Actes Sud), ainsi que d'un blog sur le site du Monde).
Nous voilà donc fin prêt·es à nous plier en quatre pour vous offrir le meilleur traitement possible de la campagne présidentielle à travers le prisme de l'écologie.
Elle voulait faire l'union autour de la justice sociale et de l'écologie; la primaire populaire a accouché d'une candidate de plus.

Avec la nomination de Christiane Taubira, la primaire populaire ajoute à la division à gauche
Christiane Taubira avait promis qu’elle ne serait pas « une candidate de plus »; c’est pourtant ce qui s’est produit ce dimanche, avec sa victoire à la primaire populaire - cette expérience démocratique qui voulait unir la gauche autour de 30 propositions écologiques et de justice sociale.
« Christiane Taubira obtient la meilleure mention majoritaire avec un bien plus », annonce d’une voix blanche l’avocate Clara Gérard-Rodriguez devant les soutiens de la primaire populaire réunis, dimanche soir, au Trabendo, dans le nord-est de Paris. Le vote en ligne au scrutin majoritaire (Vert) qui a réuni 393 000 votant·es, s’est clôt quelques heures plus tôt. Yannick Jadot arrive en deuxième position et obtient une mention « Assez bien plus », Jean-Luc Mélenchon « Assez bien moins », Pierre Larrouturou « Passable plus », Anne Hidalgo « Passable plus », Charlotte Marchandise « Passable moins » et enfin Anna Agueb-Porterie « Insuffisant ».

L’annonce de chaque nom déclenche les mêmes applaudissements d’un public rompu au consensus. Mais derrière les louanges affichées, certain·es grincent des dents. « Je suis Insoumis à la base, ça va être difficile de continuer », s’étrangle un cadre du mouvement. « Les Insoumis ont boycotté le vote, il ne faut pas s’étonner du résultat ».
Avec 393 000 participant·es (84% des inscrit·es au vote), la primaire populaire peut se targuer d’une forte mobilisation que les candidat·es de la gauche auront du mal à ignorer. Porte-parole du parti socialiste, Laurent Baumel retient « un fait politique. Chez nous comme ailleurs, chacun devra débattre et en tirer les conséquences ». Au plus bas dans les sondages, le PS se retrouve avec deux candidates sur la ligne de départ – dont l’officielle, arrivée en cinquième place derrière l’eurodéputé Pierre Larrouturou, vient de subir un sévère camouflet.
Dans la foulée de l’annonce des résultats, Christiane Taubira s’est empressée de signer le « contrat de rassemblement » de la primaire populaire et a invité les débouté·es à s’unir. « Notre sort appelle aujourd’hui l’union et le rassemblement. Je leur dirai que je sais leurs réticences, mais aussi leurs intelligences », a-t-elle lancé devant ses partisan·es, à Paris.

Un appel immédiatement balayé d’un revers par les candidat·es déjà lancé·es dans la campagne. « Une candidature de plus, c’était exactement l’inverse de ce que souhaitait la Primaire populaire », a tancé Yannick Jadot, invité du 20 heures de TF1. Même son de cloche du côté d’Anne Hidalgo et de Jean-Luc Mélenchon, qui se sont exprimés sur France 5. Quant à Anna Agueb-Porterie qui avait accepté les règles de la Primaire, elle a finalement annoncé rejoindre les rangs de la France insoumise.
A deux mois et demi de l’élection présidentielle, l’ancienne ministre de la Justice vient grossir les rangs, déjà bien garnis, des candidatures à gauche. La faute à la primaire populaire ? « Les partis n’ont pas joué le jeu. Pour moi, c’est une erreur politique », regrette Alain Coulombel, porte-parole EELV, présent au Trabendo. Prochaine étape, ont annoncé les porte-paroles de la Primaire, Mathilde Imer et Samuel Grzybowski : « faire campagne et lutter contre l’abstention ».

· Ce mardi, Marion Beyret va quitter ses fonctions de conseillère « presse et communication » du ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, pour rejoindre le groupe Air France - KLM (Acteurs publics). Fidèle d’Emmanuel Macron, elle n’aura pas attendu l’élection présidentielle pour se recaser dans le privé ; un « pantouflage » doublé d’un très mauvais mélange des genres.
· Le projet d’extraction de sable coquillier en baie de Lannion (Côtes-d’Armor) a été abandonné par la Compagnie armoricaine de navigation qui le portait, a annoncé le député (LREM) Éric Bothorel, vendredi. Il prévoyait, chaque année, l’extraction de 250 000 mètres cubes de ce sable calcaire issu des restes de coquillages afin d’amender des sols agricoles. Depuis plus de dix ans, des élu·es, associations écologistes et professionnel·les s’opposaient à ce projet, accusé de porter atteinte à la biodiversité dans cet espace situé entre deux zones Natura 2000. - Le Monde (AFP)


C’est à Lyon, capitale des Gaules et des métropoles conquises par les écologistes lors de la « vague verte » des municipales de 2020, que Yannick Jadot a présenté les grandes lignes de son « programme des possibles » ce samedi. Sortie du nucléaire, droits pour les animaux, réduction du temps de travail… Panorama des principales mesures écologiques proposées par le candidat vert à la présidentielle, à lire sur vert.eco

Total renonce à s’implanter au cœur du campus de Polytechnique
Échec Total. Il prévoyait d’installer un centre de recherche et développement au cœur du campus de Polytechnique à Saclay (Essonne); visé par de nombreux recours contre son ingérence dans la prestigieuse école d’ingénieurs, le pétrolier TotalEnergies vient d’annoncer l’abandon de son projet.
Après trois ans et demi de manœuvres, TotalEnergies a annoncé vendredi 28 janvier qu’elle renonçait à s’installer à Polytechnique. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies et membre du conseil d’administration de Polytechnique, a justifié cette décision par la volonté de « mettre fin à cette polémique frustrante mais dommageable à [leur] réputation » (Les Echos).
Il faut dire que le projet ne faisait pas l’unanimité auprès de la communauté de l’École polytechnique. Un bâtiment de 10 000 m² à la localisation exclusive au cœur du campus, pour une fonction à mi-chemin entre un centre de recherche et un espace de vie pour les étudiant·es; le tout, avec l’objectif annoncé de travailler à la décarbonation des énergies. De mois en mois, la contestation enflait chez les élèves comme chez les anciens de “X”, qui dénonçaient le greenwashing et l’ingérence de la société pétrolière au sein de l’école.

La Sphinx, une association d’étudiant·es et d’ancien·nes élèves de Polytechnique, a d’ailleurs fait de son engagement contre le projet son fer de lance depuis plusieurs années. « On voulait à tout prix éviter une situation de dépendance où Total devenait propriétaire d’un bâtiment au sein-même du campus, ce qui nous obligeait à maintenir de bonnes relations de voisinage avec l’entreprise à très long terme », explique à Vert Matthieu Lequesne, porte-parole de la Sphinx. Accompagnée de Greenpeace France et d'Anticor, l'association a déposé trois recours administratifs. En mai dernier, une plainte a également été déposée contre Patrick Pouyanné pour « prise illégale d’intérêts ». Les organisations lui reprochent sa position ambiguë, en tant que membre du conseil d’administration de Polytechnique, qui aurait pu lui servir à influencer le choix du lieu d’implantation et la validation du projet en juin 2020. Cette plainte a d’ailleurs mené à l’ouverture d’une enquête préliminaire par le Parquet national financier (PNF).
Dans un communiqué conjoint, la Sphinx, Greenpeace et Anticor se réjouissent d’une « immense victoire » et applaudissent « la mobilisation inédite des étudiantes et étudiants, démontrant que les attentes des élèves et de la société ont évolué ».
La major pétrolière s’installera tout de même à proximité de Polytechnique sur le plateau de Saclay, mais le nouvel emplacement se situe à l’extérieur de l’enceinte du campus. Une situation qui permet d’éviter à Total d’avoir une position privilégiée par rapport à d’autres partenaires de l’école. Si Polytechnique déclare « regrette[r] la décision prise par TotalEnergies », la direction de l’école précise que l’ensemble des partenariats avec l’entreprise sont maintenus.

Mythes et réalités autour du plastique
Le plastique, c’est dramatique. Ce produit aux mille propriétés, autrefois miraculeux, est en train de recouvrir la planète, des fonds sous-marins au sommet de l’Everest. Pour tout comprendre des sources de cette pollution, de son lourd bilan pour le vivant et des défis liés à son recyclage, voici un riche exposé signé par les youtubeurs d’Osons causer.

+ Justine Prados et Juliette Quef ont contribué à ce numéro