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A dix jours du scrutin, la primaire populaire dévoile la liste des sept candidats présentés au vote des citoyens

Samedi, la primaire populaire – ce mouvement citoyen qui veut « faire gagner l’écologie et la justice sociale en 2022 » – a dévoilé les sept visages qui seront soumis·es à l’investiture citoyenne. Les électeur·ices ont jusqu’à dimanche pour s’inscrire au scrutin qui se déroulera en ligne du 27 au 30 janvier.
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Habe­mus can­di­dam. La mil­i­tante écol­o­giste Anna Agueb-Por­terie, la Social­iste Anne Hidal­go, le Vert Yan­nick Jadot, l’eurodéputé écol­o­giste Pierre Lar­routur­ou, la mil­i­tante asso­cia­tive Char­lotte Marchan­dise, l’In­soumis Jean-Luc Mélen­chon et l’ancienne garde des sceaux Chris­tiane Taubi­ra : voici les fig­ures retenues par la pri­maire pop­u­laire, présen­tées à la presse ce same­di par ses porte-paroles Mathilde Imer et Samuel Grzy­bows­ki.

Quelques heures aupar­a­vant, à Lyon, Chris­tiane Taubi­ra offi­cial­i­sait sa can­di­da­ture à l’élection prési­den­tielle, l’une des deux con­di­tions pour fig­ur­er au vote – avec celle d’avoir été parrainé·e par les citoyen·nes à l’été 2021. L’ex-min­istre est la seule des principaux·les candidat·es à avoir accep­té les règles du scrutin. Si un autre nom que le sien devait sor­tir du cha­peau de la pri­maire, elle se retir­erait de la course. Con­traire­ment à ce qu’ont déjà annon­cé Anne Hidal­go, Jean-Luc Mélen­chon ou Yan­nick Jadot. Ce dernier a d’ailleurs fustigé, dimanche, sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI « une forme de tromperie vis-à-vis des gens qui payent par­fois pour par­ticiper à ce scrutin faisant croire que finale­ment, les per­son­nes qui sont sur la liste pour­raient accepter le résul­tat de ce vote » (Le Figaro). Pré­cisons que le scrutin de la pri­maire pop­u­laire est gra­tu­it. Seule l’empreinte de la carte ban­caire est relevée pour véri­fi­er l’identité des votant·es.

Comme ses fondateur·rices l’ont rap­pelé ce week-end, c’est à l’été 2020, dans le pro­longe­ment de la Con­ven­tion citoyenne pour le cli­mat dont Mathilde Imer fut l’une des insti­ga­tri­ces, qu’est née la pri­maire pop­u­laire. 175 jeunes, étudiant·es et entrepreneur·ses s’étaient alors rassemblé·es au cours d’un événe­ment inti­t­ulé « Ren­con­tres des jus­tices ». Elles et ils avaient ensuite élaboré 30 mesures de jus­tice sociale et envi­ron­nemen­tale, et une méth­ode pour faire gag­n­er ce pro­gramme embry­on­naire. « L’un des scé­nar­ios de cette méth­ode était de pass­er par une pri­maire pop­u­laire », explique Mathilde Imer. Les organisateur·ices se sont inspiré·es du mou­ve­ment Sun­rise aux Etats-Unis : « ils sont par­tis de 200 000 sou­tiens et aujourd’hui ils gag­nent une élec­tion sur deux. Ils ont fait inscrire des mil­liers d’abstentionnistes. »

Aujour­d’hui, ce « proces­sus ini­tié par les citoyens » compte 5 000 bénév­oles et 300 000 sig­nataires. Ses équipes fer­ont cam­pagne pour la per­son­nal­ité qui sor­ti­ra de leurs urnes le 30 jan­vi­er, si celle-ci accepte les règles du socle com­mun et s’engage à « œuvr­er au rassem­ble­ment ». 

Organ­isé du 27 au 30 jan­vi­er, le vote s’effectuera au juge­ment majori­taire, « une inno­va­tion démoc­ra­tique » voulue par les ten­ants de la pri­maire populaire.les électeur•ices devront attribuer à chaque candidat·e une men­tion — « très bien », « bien », « assez bien » « pass­able » ou « insuff­isant ». Celui ou celle qui obtien­dra la meilleure éval­u­a­tion générale sera retenu·e. « C’est un sys­tème où les gens n’ont plus à vot­er con­tre, à vot­er utile ou pour le moins pire, se réjouit Mathilde Imer. Il y a un seul tour donc moins de clash et c’est moins humiliant. Ça per­met de créer plus facile­ment une équipe ». Un remède au vote par défaut « comp­té comme un vote d’adhésion aujourd’hui » et au vote blanc « qui n’est pas compt­abil­isé », défend la fon­da­trice de l’association Mieux vot­er, Chloé Ridel.

Accusée de vouloir encom­br­er le paysage des can­di­da­tures, déjà très chargé, à gauche, la pri­maire pop­u­laire rétorque qu’elle œuvre à l’union depuis plusieurs mois et se pose en « juge de paix ». « On a lais­sé le temps aux can­di­dats de faire l’union par eux-mêmes, jus­ti­fie Mathilde Imer. On a même décalé l’élection pour atten­dre de voir s’il n’y avait pas une autre voie. Aujourd’hui, on s’adresse aux électeurs de gauche qui sont dans le désar­roi. Ils sont 35% à vouloir s’abstenir. On veut les sor­tir de cette dés­espérance. » Quid des can­di­dats inscrits mal­gré eux à cette pri­maire ? La mil­i­tante écol­o­giste retourne la ques­tion : « Que répon­dent-ils, eux, aux 85% des citoyens qui veu­lent l’union et aux 75% qui veu­lent que ça passe par un vote ? ».

Lun­di 17 jan­vi­er, la barre des 250 000 inscrip­tions au vote a été franchie. Les sympathisant•es ont jusqu’au 23 jan­vi­er pour s’enregistrer sur la plate­forme Neovote.