CO2, no limit


Confinement ou pas, le CO2 continue son ascension vers de nouveaux sommets. 

Malgré le confinement, le CO2 s'envole

En dépit du confinement, la quantité de CO2 dans l'atmosphère a continué à s'élever. Jusqu'à égaler des niveaux plus jamais atteints depuis des millions d'années.

En mai, alors que l'humanité était assignée à résidence, la concentration de CO2 dans l'atmosphère a atteint 417,2 parties par million (ppm), d'après les derniers relevés réalisés par l'observatoire de Mauna Loa (Etats-Unis). Soit 2,4 ppm de plus qu'à la même période en 2019 (414,8 ppm). 

Sans le confinement, la hausse aurait été de 2,8 ppm - guère plus, selon Ralph Keeling, géochimiste à la Scripps institution of oceanography de San Diego interrogé par le Guardian.

La concentration en dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère relevée, année par année depuis plus de 60 ans par l'observatoire hawaiien de Mauna Loa (Etats-Unis). Les valeurs sont exprimées en parties par million (ppm) © Scripps  institution of oceanography

Dans les années 1960, la croissance annuelle était de 0,8 ppm ; au cours de la dernière décennie, elle s'est élevée à 2,4 ppm. Les sommets atteints en quelques dizaines d'années sont iréels. D'après une étude, publiée le 29 mai dans la revue Geo Science World, la Terre n'aurait plus connu une telle concentration depuis 23 millions d'années ! 

Si la baisse des émissions de CO2 due à l'embolie de l'économie mondiale devrait se situer entre 4 et 7% en 2020, celle-ci n'aura qu'un effet marginal sur la quantité totale de CO2 dans l'atmosphère. Pour réellement freiner la hausse, il faudrait que les émissions décroissent de 20 à 30% pendant six à douze mois, comme l'ont expliqué les scientifiques de la Scripps institution of oceanography au Guardian. 

Or, comme l'ont indiqué les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en 2014 dans leur cinquième rapport, pour maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, la concentration en CO2 devrait être contenue autour de 450 ppm.  A lire dans le Guardian (en anglais). 

Lubrizol : la gestion de l'État au vitriol

« Cacophonie », « indulgence » ; la commission d'enquête sénatoriale sur l'accident de Lubrizol s'apprête à rendre un rapport au vitriol sur la gestion de la crise et du risque industriel par l'Etat.

Le 26 septembre 2019, cette usine de produits chimiques de l'agglomération de Rouen partait en flammes dans un spectaculaire incendie aux retombées encore incertaines en matière sanitaire et environnementale. Avec elle, l'entreprise voisine Normandie logistique et ses tonnes de substances dangereuses. 

Les images de l'incendie filmées par un drone © Le Figaro

Dans leur rapport à paraître intitulé « Risques industriels : prévenir et prévoir pour ne plus subir », auquel le Monde a eu accès, les sénateur•rice•s s'en prennent vertement à la communication de crise du gouvernement. La commission d'enquête dénonce « la cacophonie de la parole publique entre plusieurs ministres qui, chacun, a joué sa partition [et] n’a fait qu’accroître l’incompréhension », relate le Monde. 

Par ailleurs, 62 % des élu•e•s locales•aux interrogé•e•s par les parlementaires ont déploré un manque d’information sur les risques industriels et 78 % d'entre elles et eux se sont dits peu ou pas associés aux exercices de sécurité civile. Révélateur du « manque criant de la culture de la sécurité et du risque industriel », note le rapport. 

Malgré plusieurs contrôles suivis de mises en demeures avant l'accident, rapporte encore le Monde, les mesures nécessaires n'avaient pas été prises par l'entreprise. « Trop souvent, les recommandations et prescriptions formulées par les services de l’État ne sont pas suivies d’effet, sans que personne ne semble s’en inquiéter », a jugé la commission, dénonçant une « forme d’indulgence des pouvoirs publics vis-à-vis des industries ». Aïe. Plus d'informations dans le Monde (abonnés). 

Y aller « mollo » sur la tondeuse

Les adeptes du billard sont prié•e•s de lever le pied. Des amoureux•ses de la biodiversité appellent les propriétaires de jardin à se calmer sur l'usage de la tondeuse à gazon

Une partie des Français•es a pris la mauvaise habitude de tondre la pelouse à ras toute l'année pour faire « propre ». Dans 20 Minutes, une flopée d'experts encouragent à faire autrement. « Si vous avez la chance d’observer un espace naturel non façonné par l’homme – il n’en reste plus beaucoup en France, vous trouverez juste ça beau. Jamais, il ne vous viendra à l’esprit que ce n’est pas propre et qu’il faudrait un bon coup de tondeuse », explique Eric Lenoir, auteur du Petit traité du jardin punk, à 20 Minutes. 

Laisser l'herbe pousser et les autres plantes se développer a un nombre infini de vertus. Cela permet de retenir l'humidité au pied des arbres, d'accueillir des insectes qui rendront des services (comme se délecter des pucerons qui phagocytent les rosiers), ou d'instaurer des corridors écologiques : des espaces naturels ininterrompus où animaux et végétaux peuvent se déplacer librement.

Mais aussi et surtout de voir revenir insectes, oiseaux et mammifères à sa porte et de profiter gratuitement de certains des spectacles dont la nature nous fait cadeau.

Parmi les recommandations faites dans 20 Minutes : espacer au maximum les tontes, laisser un carré de verdure se développer à sa guise, ainsi que cesser de tailler les haies ou élaguer les arbres entre mi-mars et fin juin, jusqu’à la fin de la période de nidification des oiseaux. À lire dans 20 Minutes

Le vendredi, chez Vert, c'est le jour du Do it yourself (faites-le vous-même) ! Aujourd'hui, une recette simple comme bon weekend : celle d'un nettoyant multi-usages pour toutes les surfaces. 

Cliquez sur la recette pour l'agrandir et la télécharger d'un coup de clic droit. © Vert

La guerre des graines

Le vendredi, désormais, c'est aussi le jour du docu ! Le saviez-vous ? En France, un agriculteur n'a pas le droit d'acheter ou de glaner des graines qui ne sont pas inscrites au catalogue officiel des semences autorisées. Or, celui-ci constitue un vaste inventaire des variétés détenues par une poignée de multinationales de la chimie : Monsanto/Bayer, DuPont, Dow Chemical, etc.

Dans leur documentaire éponyme, Stenka Quillet et Clément Montfort racontent la Guerre des graines entre géants de l'agro-industrie et paysans désireux de reprendre la main sur les semences. Le film date de 2014 mais rien n'a fondamentalement changé depuis.

Petite mise à jour tout de même : en 2018, la loi Egalim devait permettre le libre commerce de semences paysannes non-inventoriées. Mais les « sages » du Conseil constitutionnel en ont décidé autrement.