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Il est temps de cesser ce triste spectacle si l’on veut éviter la débâcle.
El Niño est de retour et les gouvernements doivent s’y préparer, prévient l’ONU
Chaud business. Le phénomène climatique El Niño est officiellement de retour, a confirmé l’Organisation météorologique mondiale (OMM) mardi, rappelant qu’il est essentiel d’en anticiper les conséquences pour limiter ses effets sur les populations et les écosystèmes.
C’est reparti. «L’annonce d’un épisode El Niño […] est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies», a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, ce mardi, alors que son organisation, institution de l’ONU, a enfin reconnu le retour d’El Niño.
El Niño est une anomalie océanique naturelle et cyclique, liée aux variations de températures des eaux de surface de l’océan Pacifique équatorial (notre décryptage). Le phénomène apparaît tous les deux à sept ans environ ; il a des effets globalement réchauffants sur l’atmosphère. Les conditions météorologiques d’El Niño entraînent généralement de fortes précipitations - voire des inondations - en Amérique du sud, davantage de cyclones dans le Pacifique et d’importantes sécheresses en Australie et en Asie du sud.
Le dernier épisode marquant d’El Niño, particulièrement intense, remonte à 2016. Cette année fut d’ailleurs été la plus chaude jamais enregistrée sur la planète.
Le phénomène actuel, qui sera «au moins de force modérée», selon l’OMM, devrait se poursuivre jusqu’à la fin 2023 (et peut-être au-delà). Comme en 2016, «l’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans», estime Petteri Taalas.
Une prédiction déjà rattrapée par la réalité : le monde vient de connaître les deux journées les plus chaudes enregistrées lundi et mardi, avec des températures moyennes dépassant aisément les précédents records (voir plus bas). L’Organisation météorologique mondiale insiste sur l’importance des systèmes d’alertes précoces et de l’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes associés à El Niño, afin de «sauver des vies et les moyens de subsistance».
· Dimanche, le président du Kenya, William Ruto, a levé l’interdiction sur l’exploitation forestière, en place dans son pays depuis cinq ans. Une manière, selon lui, de dynamiser le secteur du bois et de développer des emplois locaux, même si certaines associations écologistes, dont Greenpeace Afrique, craignent «des conséquences environnementales catastrophiques». Le président a confirmé maintenir son objectif de planter 15 milliards d’arbres dans les dix prochaines années. - Le Monde (AFP)
· 906 loups ont été recensés en France au cours de l’hiver 2022-2023, soit un peu moins que l’année dernière (921), a annoncé, ce lundi, la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes sur la base des estimations de l’Office français de la biodiversité. Si le loup gris est une espèce protégée, il est possible d’en abattre certains individus afin de préserver les troupeaux. Plusieurs organisations agricoles ont aussitôt dénoncé ce nombre, qu’elles jugent sous-estimé, et l’augmentation des dégâts causés par les loups chez les éleveur·ses. - Sud-Ouest (AFP)
· Fin juin, l’Assemblée nationale a épinglé Phyteis, le lobby des fabricants de pesticides, pour des manquements déontologiques, a-t-on appris lundi. Celui-ci a «manqué de prudence et de rigueur dans ses contacts avec les députés», en exagérant le nombre d’emplois menacés par l’interdiction de la vente à l’étranger de certains produits interdits par l’Union européenne (notre article). Début mai, le Sénat avait déjà mis en demeure le lobby pour ce chantage à l’emploi. - Le Monde (AFP)
· La France devrait diviser par deux ses émissions brutes de gaz à effet de serre d’ici à 2030 pour contenir le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, a calculé l’ONG Greenpeace dans un rapport publié lundi. Pour y parvenir, l’ONG estime que plus de 80% de la baisse devrait être réalisée avant 2035. - France info
· 25 ans après, le procès de la catastrophe écologique de la mine d’Aznalcollar, en Andalousie, s’est ouvert ce mardi à Séville. En 1998, la rupture de la digue d’un bassin de stockage de résidus chimiques avait contaminé 80 kilomètres de cours d’eau et pollué des milliers d’hectares de cultures et d’habitations. Le procès pourrait forcer l’exploitant de la mine, le Suédois Boliden, à prendre en charge les frais d’assainissement (89 millions d’euros) réclamés par les autorités andalouses. - Ouest-France
Chaud sommet. Mardi 4 juillet fut la journée la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, d’après des données du Centre national de prévision environnementale (NCEP), un organisme rattaché à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). La température planétaire a atteint 17,18°C, dépassant aisément le précédent record de 17,01°C qui datait de… la veille. Entre 1979 et 2000, le thermomètre avoisinait 16,20°C en moyenne à cette période de l’année. Il est probable que ce record soit de nouveau battu prochainement, alors que la température moyenne mondiale risque de grimper au cours de l’été. Enfin, l’influence réchauffante d’El Niño (voir plus haut) pourrait participer à l’atteinte de températures inédites.
· Chaleur de pointe. Le mois de juin a été le deuxième le plus chaud mesuré en France depuis 1900, derrière juin 2003, a dévoilé Météo-France lundi. La France a connu une chaleur généralisée sur l’ensemble du mois, sans toutefois subir d’intenses vagues de chaleur. Le mois dernier s’est aussi classé au deuxième rang des mois de juin les plus orageux, avec deux fois plus d’impacts de foudre que la moyenne.
· La faim justifie les moyens. Les humaines exploitent un tiers (environ 15 000) des 47 000 espèces de vertébrés vivant sur Terre, révèle une étude parue dans la revue Communications biology. 55% de ces espèces deviennent de la nourriture, tandis que les 45% restants sont exploités pour fabriquer des vêtements, produire des médicaments, chasser, ou devenir des animaux de compagnie. Sur une aire équivalente, les humains exploitent jusqu’à 300 fois plus d’espèces que les prédateurs non-humains. - Reporterre
· Aigries culture. Les fermes verticales, qui allient technologie et industrie agricole, séduisent de plus en plus d’entrepreneur·ses. Mais face au défi de la diversification alimentaire et de l’équilibre financier, le concept de la ferme verticale pourrait bien tomber de haut. Un décryptage à lire sur vert.eco
· Ça m’émeuh. L’Irlande, qui compte 6,5 millions de vaches pour 5 millions d’habitant·es, pourrait décider d’abattre 200 000 bêtes en trois ans, d’après un scénario du ministère de l’agriculture qui a récemment fuité. Une manière de réduire les gaz à effet de serre rejetés par l’élevage, alors que l’agriculture représente 38% des émissions du pays. Des représentant·es agricoles dénoncent les risques économiques pour la filière, arguant que quelque 55 000 emplois (directs et indirects) seraient en jeu. - Ouest-France
· Cure de jouvence. Les personnes qui habitent à proximité d’îlots de verdure sont en moyenne biologiquement plus jeunes que les autres de deux ans et demi, a récemment révélé une étude publiée dans la revue Science advances. De précédentes études avaient déjà établi un lien entre une exposition à des espaces verts et une mortalité plus faible ou une meilleure santé cardiovasculaire. Mais le fait que les parcs et les jardins puissent ralentir le vieillissement des cellules n’avait pas été prouvé jusqu’à présent. - Ouest-France (AFP)
· Ça requinque. La semaine dernière, le requin et la tortue marine ont été reconnus comme des sujets de droit par le Code de l’environnement de la province des îles Loyauté, en Nouvelle-Calédonie. Animaux totémiques dans la culture kanak, ces espèces pourront désormais être défendues (par des porte-paroles d’associations ou des représentant·es de la province) en tant que telles, et non pas au nom de leur intérêt écologique. Ce statut d’«entité naturelle juridique» est inédit en France. - Reporterre
· Vélo, boulot, dodo. En 2022, l’association Vélo & territoires a noté 13% de passages à vélo de plus qu’en 2021, à partir des relevés de plus de 1 500 compteurs situés sur le territoire français. Depuis 2018, la fréquentation cyclable a bondi de 41%. Cette belle progression cache encore d’importantes disparités entre les villes (+14%) et les zones périurbaines (+2%) ou rurales (+4%).
«Nous devons nous battre pour une Europe de la justice et du vivant»
Alors qu’un texte important sur la restauration des écosystèmes est en discussion au Parlement européen, l’eurodéputée Europe Écologie-Les Verts (EELV) Marie Toussaint, revient sur une bataille politique synonyme, selon elle, de «ligne de front» entre défenseur·ses d’une planète vivante et partisan·es d’une économie destructrice. À un an des élections européennes, elle défend une Europe du vivant et plaide pour une nouvelle Constitution qui prendrait en compte les limites planétaires dans un esprit de justice sociale. Un entretien à lire sur vert.eco
Maman, j’ai arrêté le tourisme de masse
Vacances deter. Avec le début de l’été, l’émission Maman, j’ai arrêté l’avion, présentée par Daphné Roulier, s’intéresse aux dangers du tourisme de masse, qui épuise les écosystèmes et les riverain·es. Du port de croisière de Marseille jusqu’à des cabanes dans les arbres en Normandie, ce documentaire explore aussi le tourisme durable, avec une question centrale : faut-il voyager moins, ou voyager mieux ?
+ Loup Espargilière, Johanne Mâlin, Juliette Quef et Sanaga ont contribué à ce numéro
