La quotidienne

Barrage de raison

Chères toutes et chers tous,

✊ Une centaine de médias (dont Vert), d’associations et de syndicats participeront ce soir, jeudi 27 juin, à un grand événement public contre l’extrême droite à partir de 18h sur la place de la République de Paris. Au programme : des prises de parole, des concerts, des stands pour échanger à quelques jours du premier tour des législatives anticipées. Nous vous attendons nombreux·ses ! Plus d’infos ici


Et si on préférait le bois au béton pour nous protéger des inondations ? 


Se protéger des inondations sans construire des barrages qui détruisent la nature, c’est possible ?

Barrage de raison. Alors que les inondations se multiplient à cause du changement climatique et de l’artificialisation des sols, certaines invitent à repenser notre manière de nous en protéger. Dans le sud de Lyon, des habitant·es luttent contre la construction de trois barrages, auxquels elles et ils proposent une alternative avec des petits ouvrages en bois plus respectueux de l’environnement, inspirés d’une technique déjà éprouvée en Slovaquie. 

«Je ressens de la colère !», tonne Ghyslaine Ventura-César. Cette enseignante d’arts martiaux chinois vit à Brignais (Rhône), dans la vallée de Barret, à 15 kilomètres au sud de Lyon. Le corps de ferme dans lequel se trouve son appartement longe le Garon, une rivière de 30 kilomètres de long qui rejoint le Rhône au niveau de Givors. De son jardin, elle peut contempler un champ et une forêt verdoyante. Une vue qui «vaut tout l’or du monde».

De son jardin, Ghyslaine Ventura-César regarde le champ où devrait être implanté un barrage écrêteur. © Juliette Mullineaux / Vert

Au milieu du champ, se trouve un arbre isolé : à ce niveau, un barrage dit «écrêteur» devrait être construit à partir de 2027, à une centaine de mètres de l’habitation. Composé à 90% de remblai, ce barrage devrait mesurer plus de 150 mètres de long et 6,5 mètres de haut. Ce type de construction permet de stocker un grand volume d’eau en un amont d’une zone urbaine pour limiter les inondations. Le logement de Ghyslaine Ventura-César se trouverait derrière l’ouvrage.

Ce barrage s’intègre dans un projet de gestion du risque inondation porté par le syndicat de rivière du Garon (le Smagga), qui souhaite protéger la population contre une future crue dite «centennale» - autrement dit, qui se produit une fois tous les 100 ans.

👉 Cliquez ici pour lire la suite de cet article de Juliette Mullineaux.

· Mardi, le gouvernement danois a signé un accord pour instaurer une taxe carbone sur l’élevage - une première à l’échelle mondiale. À partir de 2030, les agriculteur·ices devront payer 120 couronnes danoises (16 euros) par tonne d’équivalent CO2 émise par leur cheptel. Les revenus générés financeront la transition de l’industrie du bétail. Au Danemark, géant de la viande de porc et des produits laitiers, 25% des émissions de gaz à effet de serre proviennent du secteur agricole. - Libération

· Depuis mardi, des scientifiques sud-africains injectent de la radioactivité dans les cornes de rhinocéros pour décourager le braconnage, en hausse dans le pays. Ces puces radioactives rendent les cornes toxiques pour la consommation humaine et facilitent leur détection aux douanes. La dose injectée est trop faible pour avoir un impact sur la santé des rhinocéros, ont assuré les chercheur·ses à la tête du projet. - Ouest-France

· Les agriculteurs qui protègent le grand hamster d’Alsace, espèce en danger critique d'extinction, recevront désormais une aide financière, annoncent un décret et un arrêté publiés dans le Journal Officiel mercredi. Après des années de déclin, les populations du grand hamster sont aujourd'hui stabilisées, grâce à l’importante mobilisation des agriculteurs qui ont adapté leurs techniques pour préserver le rongeur. - Reporterre

· La France a diminué ses émissions de gaz à effet de serre de 5,3% au cours du premier trimestre 2024 par rapport à l’année précédente, s’est félicité le ministère de la transition écologique mercredi. L’ensemble des grands secteurs émetteurs (énergie, bâtiment, industrie, transports) sont en baisse, mais ces chiffres ne prennent pas en compte les puits de carbone (dont les forêts ou les sols, qui absorbent du CO2) qui se détériorent de plus en plus avec le réchauffement climatique. La baisse est à la fois structurelle et conjoncturelle, notamment en raison d’un hiver doux et de prix élevés de l’énergie, qui ont limité le recours au chauffage. - Libération (AFP)

Législatives 2024 : sur l'écologie, la majorité pratique le recyclage

Clé de vote. En vue des élections législatives anticipées du 30 juin et 7 juillet 2024, la majorité présidentielle ne propose aucune mesure novatrice en matière d’écologie et mise sur le recyclage d’idées déjà lancées.

Il a beau promettre que sa France, «c'est celle qui réussit la transition écologique», le premier ministre Gabriel Attal est loin de le démontrer avec le programme de son camp. Malgré une baisse importante des émissions de gaz à effet de serre en 2023 (notre article) difficile de faire oublier le bilan du gouvernement et les deux condamnations de l’État pour inaction climatique en 2021.

Gabriel Attal en visite à Sainte-Luce-sur-Loire (Loire-Atlantique) pendant la campagne des législatives, en juin 2024. © Loïc Venance / AFP

Énergie

Nucléaire, en avant toute

Le camp macroniste continue de miser fort sur le nucléaire et entend mettre «en chantier 14 nouveaux réacteurs», comme l’avait déjà évoqué Emmanuel Macron en 2022. Six EPR ont été commandés à EDF à l’époque, huit autres étaient présentés comme étant à l’étude.

Mardi 25 juin, sur TF1, le Premier ministre a indiqué que les travaux avaient déjà commencé et il a promis que les 14 nouveaux réacteurs seraient prêts en 2035, soit dans seulement 11 ans. En réalité, les travaux préparatoires viennent tout juste d’être autorisés pour les deux premiers réacteurs à Penly (Seine-Maritime).

👉 Cliquez ici pour lire la version intégrale de ce décryptage signé Aurélie Delmas.

Et si l'écologie était devenue la priorité politique il y a 35 ans ?

Aqua ça tient. Quatre petites années auraient pu tout changer dans la lutte contre le dérèglement climatique. Dans l’Heure du Monde, les journalistes du quotidien montrent comment, juste après la création du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en 1988, tout le monde en France et aux États-Unis, semblait prêt à engager de gros changements… jusqu'à ce que l'industrie pétrogazière ne panique.

© Le Monde

+ Aurélie Delmas, Jeanne Espargilière, Loup Espargilière, Justine Prados et Sanaga ont contribué à ce numéro.