La quotidienne

Attachés caisses

Nous traînons nos autos comme de trop lourdes valises qui défigurent et réchauffent nos contrées exquises.


La France pourrait se réchauffer de près de 4 degrés d’ici à 2100

À prendre au premier degré. Le réchauffement de la France pourrait atteindre +3,8°C d’ici à la fin du siècle, selon une récente modélisation inédite basée sur un scénario probable d’émissions de gaz à effet de serre.

Ces nouvelles projections (en anglais) sont le fruit du travail conjoint du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de Météo-France et du Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs). Les chercheur·ses ont combiné les modèles utilisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avec les données récoltées par une trentaine de stations météorologiques en France depuis 1899 pour solidifier les simulations. 

Ces estimations révèlent que la hausse des températures par rapport au début du XXème siècle pourrait être bien supérieure à celle que l’on attendait en France à la fin du siècle. Les simulations climatiques reposent toujours sur plusieurs trajectoires : en général, un scénario optimiste (avec une baisse radicale des émissions de gaz à effet de serre), un pessimiste (pas de régulation de ces dernières), et enfin un scénario intermédiaire, c’est-à-dire qui n’inclut ni de hausse, ni de baisse drastique des émissions. Ce dernier semble en accord avec les trajectoires des États et leurs engagements climatiques actuels, ce qui fait de lui le plus probable.

L'étude illustre notamment la hausse des températures moyennes quotidiennes en France depuis la moitié du XXème siècle. Cliquez pour afficher le graphique en grand ©  A. Ribes et al. /  Traduction par Vert

Or, jusqu’à présent, il était estimé que les températures françaises allaient connaître une hausse de +2,1 °C avec le scénario intermédiaire et +3,9 °C avec une trajectoire « pessimiste », d’après les projections climatiques de référence établies en 2020 par Météo-France. Mais selon cette nouvelle étude, les presque 4 degrés supplémentaires seraient désormais atteints avec le scénario intermédiaire.

Un tel réchauffement serait particulièrement éprouvant en été, où il atteindrait +5,1 °C. Cette hausse s’accompagnerait de sécheresses et de pics de chaleur plus fréquents, longs et intenses, comme en a averti le Giec dans le premier volet de son sixième rapport paru en 2021 (notre décryptage). Ce qui ne manquerait pas de poser de nombreuses questions liées à l’adaptation des infrastructures, à la résilience des cultures agricoles et aux ressources en eau.

En moyenne, la France s’est déjà réchauffée de 1,7 degré, soit davantage que la moyenne mondiale (+1,2 °C).

· « Je m’inquiète beaucoup […] Aujourd'hui, ce sont des boîtes de soupe sur des tableaux, demain on tuera des gens au nom de la cause écologique ou animaliste ! » : lundi, le patron des chasseurs, Willy Schraen, a fait part de sa préoccupation au micro de RMC après l’action menée par deux militantes du collectif « Just Stop Oil » à la National Gallery de Londres (lire notre article). La veille, une femme de 67 ans venait de décéder après avoir participé à une battue en Bretagne. Pas moins de huit accidents mortels ont été recensés lors de la dernière saison de chasse.

· Lundi encore, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé le prolongement de la durée de vie des trois dernières centrales nucléaires du pays jusqu’à avril 2023. En septembre, son gouvernement de coalition avait déjà décidé de maintenir l’activité de deux de ces trois centrales afin de disposer d’une réserve pour faire face à une éventuelle pénurie cet hiver. Après la catastrophe de Fukushima en 2011, l’ex-chancelière Angela Merke avait décidé de faire sortir son pays du nucléaire d’ici à la fin 2022. - France info (AFP)

· EDF vient de décaler le redémarrage de cinq réacteurs nucléaires, actuellement à l’arrêt dans les centrales de Cattenom, Cruas, Saint-Alban, et du Tricastin. Des reports, qui vont d’un jour à près de trois semaines, dus à des grèves pour de meilleurs salaires. Lundi, le mouvement social s’était étendu à dix centrales, selon la CGT. - Le Monde (AFP)

30 millions d’euros

Pollution de salaire. Lundi, le Conseil d’État a infligé à l’État deux astreintes de 10 millions d’euros chacune, à cause de dépassements répétés des seuils de pollution de l’air au dioxyde d’azote (NO2). Si la situation s’améliore lentement, les valeurs limites de ce polluant issu du trafic routier ont régulièrement été atteintes dans plusieurs grandes villes françaises (dont Paris, Lyon et Marseille) entre juillet 2021 et janvier 2022. Ces 20 millions s’ajoutent à une précédente amende de 10 millions d’euros, infligée en août 2021 pour la même raison.

Selon une étude de 2005 citée par un rapport du Sénat de 2015, la facture de la pollution de l’air s’élève entre 68 et 97 milliards d’euros par an ; soit 1 000 € à 1 400 € par Français·e et par an, pour un nombre de morts situé entre 40 et 100 000 personnes, selon les estimations.

Ticket climat, leasing et accompagnement : les propositions du Réseau action climat pour transformer la mobilité du quotidien

Mobiles idées. Alors que s’ouvre cette semaine le Mondial de l’auto à Paris, le Réseau action climat (RAC) propose 19 mesures pour changer notre modèle en matière de mobilité et tourner le dos à l’auto dans le respect de la justice sociale.

Dans son rapport, le RAC, qui rassemble une trentaine d’associations écologistes, a évalué que le coût de possession et d’usage d’une voiture avait atteint 4 210 € par an en 2022, soit près de 350 € par mois. En cause, l'explosion des prix des carburants. Dépenses d'essence, possession d’un véhicule vieillissant, longues distances à parcourir… plus de 27 % de la population de plus de 18 ans est considéré comme précaire au niveau de la mobilité.

Le coût de possession et d’usage d’une voiture a atteint 4 210  € par an en 2022 et il devrait encore augmenter en même temps que celui des prix du carburant, selon le RAC, qui élabore trois hypothèses plus ou moins pessimistes. © Réseau action climat

Pour accompagner la transition, le Réseau propose une augmentation des budgets alloués aux mobilités « propres ». Inspiré par l’Autriche ou l’Allemagne, il suggère d’instaurer un « ticket climat » qui permettrait d’accéder à l’ensemble des transports en commun pour l’équivalent d’un euro par jour. Alors que le président Emmanuel Macron vient d’annoncer une augmentation de 1 000 € du « bonus écologique » pour l'achat de voitures électriques, le Réseau l’invite plutôt à modifier la prime à la conversion qui permet toujours d'acheter des véhicules thermiques. L’association propose de mieux flécher cette prime vers les plus modestes et de l’ouvrir à d’autres modes de transport comme le covoiturage et l’autopartage pour créer un « titre mobilité », à l’image des titres restaurants.

Le RAC propose aussi l’instauration d’un « leasing social », qui permettrait d’accéder à un vélo pour 1 € par jour. Pour garantir « un droit à la mobilité pour tous, parce que la mobilité se trouve à la croisée des enjeux écologiques, sanitaires et sociaux », le Réseau action climat préconise d’ajouter une branche « mobilités » dans les Maisons France Services (MFS), où sont regroupées plusieurs administrations comme La Poste ou Pôle Emploi.

Retrouvez cet article en intégralité sur vert.eco

Y aura-t-il un blackout cet hiver ?

Entre les restrictions de gaz décidées par Vladimir Poutine, les centrales nucléaires touchées par des problèmes de corrosions et les barrages en manque d’eau après les sécheresses estivales, le parc de production électrique est sous pression… jusqu’à la panne ? Le Monde tente de répondre à la question que tout le monde se pose dans une vidéo pédagogique d’un peu moins de 10 minutes.

© Le Monde

+ Loup Espargilière, Alban Leduc et Gabrielle Trottmann ont contribué à ce numéro.