Les animaux et végétaux ont déjà commencé à migrer pour tenter d'échapper au réchauffement. Mais un jour prochain, l'autoroute du nord sera saturée.

La ruée vers la fraîcheur des espèces marines et terrestres
Ascenseur pour l'extinction. Afin d'échapper à la hausse globale des températures, les espèces marines migrent plus rapidement à la recherche de fraîcheur que leurs homologues terrestres.
C'est la conclusion à laquelle sont arrivé•e•s les auteurs•rices d'une étude parue lundi 25 mai dans Nature ecology & evolution. Comme le raconte le Monde, elles et ils ont étudié les données de déplacement de plus de 12 000 espèces animales et végétales. Il en ressort que les espèces terrestres se déplacent en moyenne d'un kilomètre par an contre six pour celles qui vivent en mer.
Explication : les espaces au sein desquels les espèces peuvent se déplacer sont beaucoup plus fragmentés sur la terre que dans les océans. Autre piste : les eaux sont majoritairement peuplées d'espèces ectothermes. Celles-ci ne sont pas capables de réguler leur température corporelle et sont donc davantage sensibles aux variations thermiques.
En montagne, les espèces migrent à une vitesse très inférieure : deux mètres par an en moyenne. Un déplacement qui se fait principalement vers les sommets, plus frais.
Cette fuite vers le haut ou en direction des pôles ne pourra pas se faire indéfiniment : « Ces migrations sont en réalité ce qu’on appelle des ascenseurs vers l’extinction. Au bout d’un moment, les animaux ne pourront pas aller plus loin », explique au Monde Olivier Dangles, écologue à l'Institut de recherche pour le développement. A lire dans le Monde (abonnés).

Un recours en urgence pour la réouverture des parcs et jardins
Ils ont dans les yeux le vert qui manque à leur décor. L'association Respire a déposé un recours en urgence devant le Conseil d'Etat pour obtenir la réouverture des parcs et jardins, fermés dans les zones rouges où circule le Covid-19.

L'organisation a annoncé avoir lancé, ce lundi, une procédure en référé-liberté contre cette mesure qualifiée de « totalement contre-productive » par son directeur, Olivier Blond. Dans un communiqué, il ajoute : « Parce qu’ils n’ont pas accès aux espaces publics, les gens s’agglutinent comme ils peuvent sur les trottoirs ou les bas cotés. Ils ne respectent pas les distances de sécurité et s’exposent à un risque accru de transmission du Covid-19. La situation est absurde. »
L'association propose que ces espaces verts soit rouverts en prévoyant, par exemple, des plages horaires différentes en fonction des types de public et en prohibant certaines activités comme les pique-niques.
Cette interdiction a des effets néfastes sur la santé respiratoire et mentale des personnes, notamment des plus pauvres, condamnées à rester entre des murs étroits, considère Respire. C'est également l'avis exprimé à la mi-mai par la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, qui s'était jointe à la maire de Paris, Anne Hidalgo, pour réclamer du gouvernement qu'il rouvre les espaces verts. Plus d'informations sur le site de France 24.

Moins de voies pour les voitures ≠ davantage d'embouteillages
Des bouchons dans les oreilles. Contrairement à une idée répandue, la suppression de voies pour les voitures ne se traduit pas par un accroissement des embouteillages.
Comme l'explique très bien la RTBF, on considère – à tort - que le trafic automobile se comporte comme un cours d'eau : si l'on rétrécit la largeur de la rivière, celle-ci risque de déborder et l'eau va s'infiltrer ailleurs ; le flux se reportera alors sur d'autres axes et occasionnera davantage de congestion.
Or, il n'en est rien. En réalité, lorsque que l'on réduit l'espace dédié aux voitures, on diminue également le flot des voitures. Le trafic se comporte plutôt comme un gaz, qui prend l'espace qu'on lui donne.

Selon la « théorie du trafic induit », la quantité de voitures en circulation s'adapte à la place qui leur est dévolue. Comme le rappelle la RTBF, le nombre de voies de l'autoroute Interstate 10 aux abords de la ville de Houston (Etats-Unis), est passé de 6 dans chaque sens dans les années 1960 à 13 en 2008. Dans le même temps, les embouteillages se sont aggravés.
En ces temps de déconfinement, les grandes villes occidentales réduisent temporairement les voies dédiées aux automobiles pour laisser plus de place aux cyclistes. Ce qui pourrait générer à son tour un trafic induit de vélo. (Bien) plus d'informations sur le site de la RTBF.

Un programme commun pour sortir de la crise
Les Amis de la Terre, Greenpeace, Attac, Alternatiba, Youth for climate, la CGT, Solidaires, la Confédération paysanne (le dernier fermera la porte)... Ce mardi 26 mai, une vingtaine d'associations sociales et écologistes, et de syndicats présentent leur plan de sortie de la crise née du Covid en 34 mesures.
Dans l'immédiat, les signataires demandent la gratuité des masques et un plan d'urgence pour hôpital public. Les organisations détaillent un large éventail de mesures à prendre à plus ou moins brève échéance pour répondre à l'urgence sanitaire, mais aussi sociale et écologique.
Parmi les propositions visant à améliorer la qualité de vie des travailleurs•euses et réduire le chômage : hausse des salaires, réduction du temps de travail et interdiction des licenciements lorsque l'entreprise réalise des profits.
Pour récupérer une marge de manœuvre financière, les organisations demandent de renforcer la lutte contre la fraude et l'évasion fiscales, l'instauration d'une taxation plus progressive sur les revenus et le retour de l'impôt sur la fortune.
Au sujet de la crise environnementale, les signataires proposent, entre autres, de supprimer les niches fiscales inutiles et les exonérations nocives pour le climat et la biodiversité ; une loi pour soumettre les entreprises à l’Accord de Paris et interdire les dividendes climaticides ; l’arrêt des soutiens publics aux acteurs polluants ; un plan de transition sociale et écologique de l’agriculture et de l’alimentation ; d'accompagner la reconversion via des systèmes de formation et d’enseignement-recherche rénovés. Le texte intégral détaillant les propositions est à lire en cliquant ici.

La destruction (très satisfaisante) d’une centrale à charbon
Bon vent ! Construite dans les années 1960, propriété du Français Engie, elle était considérée comme la centrale la plus polluante du pays, générant 14% des émissions de CO2 de son Etat. Le Guardian nous propose les images étrangement satisfaisantes du dynamitage de la centrale au charbon de Hazelwood (Etat de Victoria, Australie) et de ses huit cheminées de 137 mètres de haut.
Un utilisateur de Twitter propose, quant à lui, un montage de quatre points de vues différents de l'explosion.
