Les calculs ne sont pas bons : les degrés et les jours de chaleurs se multiplient pendant que nous nous soustrayons toujours à l'indispensable action.

Après un printemps de tous les records, l’été risque d’être bien plus chaud et plus sec que la normale
C’est chaud. Le mois de mai le plus torride jamais enregistré a achevé un printemps qui se classe au troisième rang en matière de sécheresse et de températures ; une tendance qui risque fort de se confirmer cet été, alerte Météo-France.
Il y avait de quoi verser une goutte de sueur, lors de la présentation du point d’étape trimestriel par Météo-France en fin de semaine dernière. Après un début d’année très sec, durant lequel les nappes phréatiques ont peiné à se remplir correctement, la tendance s’est confirmée au printemps, avec des déficits de précipitations de 25% à 50% en fonction des régions, renforçant le risque de pénurie d’eau qui plane sur le pays (lire notre article).
Fin mai, une vague de fortes chaleurs a arridifié des sols déjà en piteux état. À cette occasion, les records de températures sont tombés par dizaines, alors que Météo-France enregistrait des « nuits tropicales » (lorsque e mercure ne descend pas en dessous des 20°C la nuit) dans plusieurs villes françaises. Le mois de mai se classe d’ailleurs comme le plus chaud jamais enregistré dans le pays, avec une moyenne nationale de 17,8°C, détrônant mai 2011 d’environ un degré. Au total, les moyennes de saison ont été dépassées quarante-quatre jours d’affilé, ce qui est aussi un record.
Et la situation ne va pas aller en s’améliorant. Météo-France a dessiné les « scénarios climatiques les plus probables » pour cet été. Selon l’institution, il y a 50% de chance pour que les températures soient plus élevées que les normales de saison dans le nord du pays, et 70% qu’elles le soient au sud. De quoi amener « la poursuite de conditions d’anomalies chaudes et sèches » dans les mois qui viennent.

Les températures de ce début de juin ont déjà atteint des sommets : on a relevé 37,5°C au Cap Corse, du jamais vu aussi tôt dans l’été météorologique (qui s’étend de juin à août), la huitième température la plus chaude enregistrée sur cette station, tous mois confondus et sur 100 ans de données.
Par ailleurs, l’organisme météorologique a énoncé ses craintes concernant des feux de forêts et autres incendies, rendus plus probables par les conditions météorologiques actuelles et à venir, qui pénalisent déjà les cultures. Dans son dernier rapport, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) rappelle le lien très clair entre le changement climatique et des vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes.

· Lundi, le ministre de l’Environnement et des ressources naturelles de la République dominicaine, Orlando Jorge Mera, a été assassiné dans son bureau, à Saint-Domingue. Le meurtrier présumé est un ami d’enfance, le chef d’entreprise Fausto Miguel de Jesús Cruz de la Mota. Le crime serait lié aux poursuites engagées par le ministre contre plus de 2 000 personnalités et entreprises dominicaines pour leur non-respect des règles environnementales - dont l’entreprise d’extraction de matériaux fluviaux appartenant à l’assassin présumé. - Courrier International (abonné·es)
· La semaine dernière, le prix de l’essence est repassé au-dessus de la barre des deux euros pour la première fois depuis trois mois, selon des chiffres du ministère de la transition écologique publiés ce mardi. Entre le 30 mai et le 5 juin, malgré les 18 centimes de ristourne à la pompe mis en place par le gouvernement, le super sans-plomb 95 a atteint 2,1012 euros le litre en moyenne. Le gazole a progressé en restant sous ce seuil symbolique, à 1,9615 euro le litre. Cette hausse s’explique notamment par l’embargo progressif sur le pétrole russe mis en place par l’Union européenne et par l'augmentation de la demande d’essence aux Etats-Unis en prévision de la saison estivale. - La Dépêche (AFP)
· En cette journée mondiale de l’océan, la fondatrice de l’association Bloom pour la protection des océans, Claire Nouvian, dénonce un décret gouvernemental qui allége le concept d’« aire marine protégée ». Signé par Emmanuel Macron au lendemain du premier tour de la présidentielle, ce texte crée, d’après elle, une définition juridique qui permet aux industries extractives de poursuivre leurs activités bio-climaticides dans les zones de « protection forte ». L’association Bloom vient d’engager un recours contre ce décret. La tribune de Claire Nouvian est à lire dans le Monde (abonnés).


2000
Un pneu, mon neveu ! L’usure des pneus cause près de 2 000 fois plus de particules polluantes que les gaz d’échappement des voitures, révèle une récente étude menée sur 14 marques par une société indépendante spécialisée dans la mesure des émissions, Emissions Analytics. Chaque année, près de 40 000 personnes décèdent de la pollution aux particules fines en France, selon des chiffres de Santé publique France. Grâce à la mise en place de filtres efficaces, les particules émises par les pots d’échappement des voitures sont de plus en plus faibles. En revanche, à cause de la mode des mastodontes SUV et le passage à l’électrique, les véhicules en circulation sont de plus en plus lourds, ce qui implique que davantage de particules soient projetées par les pneus au quotidien. Cette pollution, encore peu documentée et analysée, pourrait constituer un important problème de santé publique selon les expert·es de l’étude.


Avec Alma Dufour et Lumir Lapray, le mouvement pour le climat part à l’assaut de l’Assemblée nationale
Alma Dufour (32 ans) et Lumir Lapray (29 ans) sont candidates aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Leur point commun : elles sont issues des rangs du mouvement pour le climat, où elles ont milité pendant plusieurs années avant de bifurquer en politique. Portrait croisé.
L’une a initialement été investie en Seine-Maritime par la France insoumise (LFI), l’autre dans l’Ain par Europe Écologie-les Verts (EELV). La première a fait ses armes chez les Amis de la Terre, la seconde auprès d’Alternatiba. Alma Dufour et Lumir Lapray, deux figures du mouvement climat, sont désormais réunies sous la bannière de la Nupes, la Nouvelle union populaire écologique et sociale, née de l’union de la gauche en vue des législatives.

Lumir a activement milité pendant un an et demi chez Alternatiba Paris, en parallèle de son activité de consultante indépendante en entreprise. Après avoir monté des associations, participé à des mouvements syndicaux et été activiste au sein d’une ONG, elle s’est progressivement rendue compte des limites de ces formes d’engagement. « En politique, tu peux changer la vie des gens en un seul vote », s’exclame-t-elle. Elle doit sa bifurcation en politique au Covid-19, qui lui a fait prendre conscience des marges de manœuvre dont disposent les dirigeant·es. « En quelques jours à peine, on a entièrement réorganisé la société. Le problème, ce n’était pas un manque de moyens, mais un manque de courage. C’est là que je me suis dit qu’il fallait y aller », se remémore-t-elle.

De son côté, Alma a travaillé cinq ans pour les Amis de la Terre entre 2017 et 2022, durant lesquels elle a piloté de nombreuses campagnes - notamment contre l’implantation d’Amazon. Elle est désormais candidate dans une circonscription où elle a justement empêché l’installation d’un centre logistique. C’était à Petit-Couronne (Seine-Maritime), il y a quelques mois. Malgré ses victoires militantes - elle a réussi à faire tomber cinq projets d’entrepôts Amazon en trois ans -, elle a conscience du rapport de force « trop défavorable » entre les activistes et les politiques. « C’est bien de s’opposer à des projets un par un, mais il faut remonter le courant jusqu’aux vraies causes, aux vrais facteurs qui nous ont mis dans l’impasse. »
Cet article est à retrouver en intégralité sur vert.eco

Politique agricole commune : où sont passés les milliards de l’Europe ?
La PAC manne. Avec ses milliards d’euros, la Politique agricole commune (PAC) constitue un immense gâteau partagé entre les agriculteur·rices européen·nes dans des conditions plus ou moins opaques et arbitraires. Un vaste sujet sur lequel s’est penché Cash investigation dans son dernier épisode, diffusé mardi soir. « On nourrit l’appétit économique de ceux qui sont déjà rassasiés, et certains font les pique-assiettes », résume Véronique Blanc, journaliste de l’émission, dont l’enquête révèle à quel point le système de subventions favorise le modèle agro-industriel et fait l’objet de détournements de fonds.

+ Loup Espargilière, Anne-Sophie Novel et Anna Sardin ont contribué à ce numéro.