Vers un quatrième été de sécheresse en France

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Eau sec­ours. La France se dirige vers un qua­trième été de sécher­esse d’af­filée, d’après les prévi­sions de Météo-France.

L’un après l’autre, les été 2018, 2019 et 2020 ont cha­cun bat­tu le record de l’été le plus sec jamais mesuré en France (Vert). Et le pays se dirige vraisem­blable­ment vers une qua­trième sai­son esti­vale forte­ment défici­taire en eau. C’est ce que prévoient Météo-France et le BRGM (le Bureau de recherch­es géologiques et minières, notam­ment chargé d’é­val­uer l’é­tat des nappes d’eau souter­raines). Les deux organ­i­sa­tions l’ont indiqué dans une carte prévi­sion­nelle, dévoilée lun­di par Bérangère Abba, secré­taire d’E­tat à la bio­di­ver­sité.

© Compte Twit­ter de Bérangère Abba

La men­ace de la sécher­esse plane sur la qua­si-total­ité des départe­ments de la métro­pole, avec un niveau de risque « très prob­a­ble » autour de la Méditer­ranée, et du Midi à l’Al­li­er. Seules les régions de l’Ile-de-France, des Hauts-de-France et une par­tie de la Nor­mandie pour­raient être épargnées. L’actuel épisode de pluie ne rat­trapera pas le manque de neige et de pré­cip­i­ta­tions de ces derniers mois.

Afin d’an­ticiper ce risque, Bérangère Abba a demandé aux préfets d’en­vis­ager « dès main­tenant des mesures de restric­tion là où elles sont néces­saires » (Actu-envi­ron­nement). L’exé­cu­tif a aus­si mis sur pied un nou­veau Comité d’an­tic­i­pa­tion et de suivi hydrologique (Cash), qui sera chargé de rassem­bler représentant·e·s de l’E­tat, agriculteur·rice·s, entre­pris­es, consommateur·rice·s pour anticiper et mieux gér­er la pénurie.

Ces dernières années, les con­flits d’usage et les retenues d’eau illé­gales par des exploita­tions agri­coles se sont mul­ti­pliées, comme à Caus­sade (Lot-et-Garonne). En août dernier, le min­istre de l’a­gri­cul­ture Julien Denor­mandie avait promis qu’une part impor­tante du plan de relance post-Covid serait con­sacrée à l’adaptation de l’agriculture française au change­ment cli­ma­tique. Mais seul un mil­liard d’euros con­cerne le secteur agri­cole, dont la moitié servi­ra bien à financer la tran­si­tion vers une agri­cul­ture agroé­cologique, plus vertueuse et moins gour­mande en eau.