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Et si on levait le pied sur la viande pour enrayer les crises écologiques ?

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Passage à viande. Au lendemain de la journée mondiale du végétarisme, et si on réduisait notre consommation de viande pour le climat, la biodiversité, et notre propre santé ? Et par où commencer ?

Quel est le problème avec la viande ?

En France, l’alimentation pèse pour 24% de l’empreinte carbone des ménages, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). La viande y compte pour beaucoup : un repas avec du bœuf émet en moyenne sept kilogrammes (kg) de CO2, soit 14 fois plus qu’un repas végétarien (0,5 kg de CO2).

La filière bovine est de loin la plus polluante, notamment à cause de ses émissions de méthane (les fameux « pets de vaches » qui sont en fait des rots). Mais les gaz ne sont pas le seul problème. L’élevage requiert des milliers de litres d’eau – jusqu’à 20 000 litres pour un seul kilo de bœuf au Brésil, selon une étude de 2013.

© Ademe

La viande engloutit aussi 80% des terres agricoles mondiales, souvent empruntées aux espaces naturels. C’est l’un des principaux moteurs de la déforestation, qui aggrave le changement climatique. Il faut près de 120 mètres carrés de surface pour produire 1 000 kilocalories de bœuf contre 2,16 m2 pour les pois, ou 65 centimètres carrés pour le maïs (Science). Enfin, la viande rouge est considérée comme « cancérogène probable » par l’Organisation mondiale de la santé.

Lâcher le bœuf et réduire les quantités

Le bœuf est de loin la pire des viandes pour le climat. En remplaçant la viande rouge par de la viande blanche à chaque repas carné, vous économiseriez déjà l’équivalent de 180 kg de CO2 par an.

En 2020, les Français·es mangeaient 84,5 kilogrammes de viande par an (FranceAgriMer). Soit 1,6 kg par semaine. Ou l’équivalent de deux steaks de 115 grammes par jour, du lundi au dimanche. Réduire la consommation à deux repas carnés par semaine permettrait de diviser par sept les émissions liées à la viande en moyenne.

© Ademe

Comment manger végé et équilibré ?

Il est possible de se faire accompagner par un médecin pour s’assurer que son organisme s’adapte bien, et éviter les carences. L’Agence nationale de la sécurité alimentaire et de l’alimentation (Anses) recommande d’ingérer environ 0,8 g de protéines par jour pour chaque kilo de votre poids pour un adulte en bonne santé.

Les aliments les plus riches en protéines végétales sont les légumineuses et leurs dérivés (tofu, pois chiche, haricots, lentilles, fèves…), les graines oléagineuses (cacahuètes, amandes, pistaches…), ou encore les céréales. L’Anses recommande d’associer ces différentes catégories d’aliments pour obtenir une alimentation équilibrée en acides aminés – les molécules qui forment les protéines indispensables au bon fonctionnement de notre organisme.

Quel que soit le régime pour lequel vous optez, tourner le dos à la viande n’est pas seulement bon pour le climat : privilégier les repas à bases de légumineuses, de céréales complètes, de fruits, légumes et fruits à coque représenterait même l’alimentation « optimale » pour améliorer son espérance de vie, selon une étude parue dans la revue PLOS Medecine (notre article).

Où trouver des idées de recettes ?

L’un des principaux freins à la sortie de la viande, c’est le manque d’imagination culinaire. Plutôt que de vous ruer sur de la fausse viande ultra-transformée, procurez-vous le guide des recettes à base de légumes et de légumineuses de saison de l’Ademe. Et si vous souhaitez éliminer tout produit d’origine animale, l’association L214 propose plus de 600 recettes sur son site « vegan pratique ». Pour les prochaines fêtes de Noël, tentez cette recette de « faux gras ». Promis, vos convives n’y verront que du foie !