Steaks cachés. Aux Pays-Bas, la ville de Haarlem a décidé d’interdire les publicités promouvant la viande pour encourager ses 16 000 habitant·es à diminuer leur consommation. Adoptée par le conseil municipal fin 2021, la mesure était passée inaperçue jusqu’à la semaine dernière, après que les opérateurs publicitaires en ont été notifiés.
« La viande est très nocive pour l’environnement. Nous ne pouvons pas dire aux gens qu’il y a une crise climatique et les encourager à acheter des produits qui font partie du problème », explique Ziggy Klazes, la conseillère municipale du parti écologiste GroenLinks, à l’origine de la mesure. Si la décision a suscité un torrent de réactions outrées, notamment de la part des lobbyistes, « il y a aussi beaucoup de gens qui trouvent cela très bien », poursuit celle qui souhaite envoyer « un signal » afin d’inspirer le gouvernement.
La production d’aliments d’origine animale est un poids lourd du réchauffement climatique. Elle est à l’origine, à elle seule, pas moins de 19% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, d’après les études les plus récentes. Par ailleurs, favoriser les légumineuses permettrait de gagner jusqu’à dix ans d’espérance de vie, d’après une autre étude parue cette année dans la revue PLOS Médecine (notre article).
L’interdiction concernera aussi les voyages en avion, les voitures à essence et l’industrie des combustibles fossiles. Elle entrera en vigueur à partir de 2024 – le temps que les contrats passés avec les annonceurs expirent.
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