L’avion prend un coup dans le train. La suppression des lignes aériennes métropolitaines qui ont un équivalent de moins de 4 heures de train représente un gain de temps, d’argent, de confort et de CO2, d’après le Réseau action climat.
Parmi leurs 149 propositions faites en juin 2020, les membres de la Convention citoyenne pour le climat avaient suggéré d’abandonner les lignes aériennes quand le même trajet pouvait se faire en 4h de train. Dans son projet de loi « climat et résilience », le gouvernement avait repris cette idée en la vidant de sa substance, limitant la mesure aux trajets de moins de 2h30. Ce qui ne devrait concerner que cinq lignes (dont Paris-Bordeaux ou Lyon-Marseille). Qui plus est, avec une dérogation dans certains cas de liaisons entre des vols internationaux.
Constitué d’une trentaine d’associations, le Réseau action climat (RAC) remet le couvert ce mercredi, avec un rapport qui achève de prouver les bénéfices d’une telle mesure.
Si l’on compte le temps passé à gagner les aéroports depuis les villes, à enregistrer ses bagages et passer les contrôles de sécurité, le train est – porte à porte – plus rapide que l’avion sur une douzaine de lignes, selon le RAC. Sur de nombreuses autres lignes, la différence de temps ne représente que quelques dizaines de minutes.
Par ailleurs, le prix des billets de train est plus bas de 7% en moyenne sur ces trajets de moins de 4h (Que Choisir). Et le confort y est bien plus grand, note encore le RAC.
Contrairement à un argument répandu, le train pourrait absorber le surplus de voyageur·s·es descendus des avions sans grande difficulté, indique l’ONG, qui a collaboré avec le bureau d’études Egis rail. 20 des 23 lignes ferroviaires concernées par la proposition du RAC n’auraient presque aucun changement à faire. Les trois autres (dont Paris-Marseille), devraient par exemple rajouter un train aux heures de pointe.
Enfin, cette version permettrait de tripler les bénéfices climatiques par rapport à la réforme portée par le gouvernement, avec une réduction des émissions de CO2 issues des vols métropolitains de 33,2% contre 11,2%.