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Quels seraient les sujets d’un bac de philosophie au service de l’écologie ?

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Hêtre ou ne pas hêtre. Ce mer­cre­di, plus de 500 000 lycéen·nes planchent sur la célèbre épreuve de philoso­phie du bac­calau­réat. Avec l’aide du philosophe spé­cial­iste de la pen­sée écologique Dominique Bourg, Vert a imag­iné ce que don­nerait une ver­sion de l’épreuve 100% éco­lo.

«Le bon­heur est-il affaire de rai­son ?», «Vouloir la paix, est-ce vouloir la jus­tice ?». Au lieu de ces sujets-là (pro­posés ce mer­cre­di matin aux élèves de ter­mi­nale générale), pourquoi ne pas prof­iter du bac de phi­lo pour phos­pho­r­er sur l’avenir de nos sociétés à l’aune des boule­verse­ments cli­ma­tiques ? «Il est essen­tiel qu’on fasse réfléchir les jeunes sur ces enjeux, même si ce serait déjà à nous de le faire, con­sid­ère Dominique Bourg. Je pense qu’à l’avenir, il y aura de plus en plus de sujets de philoso­phie autour de ça». Un des sujets du bac tech­nologique cette année sem­ble lui don­ner rai­son, puisqu’il demande aux lycéen·nes : «Trans­former la nature, est-ce gag­n­er en lib­erté ?».

Plusieurs axes de réflex­ion sont envis­age­ables, notam­ment autour de la ques­tion de pro­grès. Le philosophe pro­pose : «Est-ce que les tech­niques vont nous sauver face à la crise cli­ma­tique ?», ou sa vari­ante «Peut-on tout atten­dre des tech­niques ?». Ou bien encore «Fuir sur Mars, si tant est que ce soit pos­si­ble, serait-il un pro­grès ?».

Les sujets du bac de phi­lo pour­raient aus­si inter­roger l’évolution de nos modes de vie face aux crises du cli­mat et de la bio­di­ver­sité : «Que pour­rait être une société sobre ?» ou «Que serait la vie sim­ple dans un monde écologique ?».

Une pléthore de sujets peu­vent venir ques­tion­ner nos choix de gou­ver­nance : «Les démoc­ra­ties peu­vent-elles faire face à la crise écologique ?», ou encore «La crise écologique doit-elle nous con­duire à adopter un régime autori­taire ?».

Enfin, une mul­ti­tude de ques­tions sont imag­in­ables autour des notions de nature. «Com­ment pour­rait-on refonder nos rela­tions à la nature ?», ou «Quelle est la diver­sité des types de rela­tions que nous entretenons avec la nature ?», voire la ques­tion volon­taire­ment provo­ca­trice de «Faut-il sauver les loups ou les berg­ers ?», souf­fle Dominique Bourg. Vous avez qua­tre heures.