La bonne idée

Pour la protéger du tourisme de masse, l’accès à la calanque de Sugiton restera réglementé durant l’été

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Test d’eaux vides. Frag­ilisées par le piétine­ment de mil­liers de vis­i­teurs quo­ti­di­ens, les criques de Sugi­ton, près de Mar­seille, ont été soumis­es cet été à un accès régle­men­té. Une réus­site, puisque le sys­tème de réser­va­tion mis en place sera renou­velé pen­dant au moins cinq ans, a annon­cé le parc nation­al des calan­ques ce mar­di.

De quoi faire des émules ? Ni ten­sion, ni con­tourne­ment, seule­ment deux amendes, et une dizaine de per­son­nes refoulées par jour ; la mesure est presque passée comme une let­tre à la poste. Pen­dant plusieurs semaines cet été, l’accès à cette jolie calanque proche de Mar­seille ne pou­vait se faire qu’après une réser­va­tion gra­tu­ite en ligne. Alors que le site, habituelle­ment bondé, avait con­nu aupar­a­vant des pics à plus de 2 500 vis­ites par jour, la lim­i­ta­tion quo­ti­di­enne a été fixée à 400 visiteur·ses. Dans les faits, la moyenne de fréquen­ta­tion s’est plutôt sta­bil­isée autour de 200 à 250 per­son­nes.

Seul bémol, les foules se sont à nou­veau pré­cip­itées sur place une fois l’expérimentation ter­minée, entra­vant la régénéra­tion de la végé­ta­tion et pous­sant le con­seil d’administration du parc nation­al à décider que la régu­la­tion aurait lieu sur une péri­ode plus impor­tante à par­tir de l’année prochaine (Ici).

L’objectif pre­mier est la préser­va­tion de ce milieu frag­ile, « vic­time d’une éro­sion très mar­quée liée à la surfréquen­ta­tion ». « Sous l’effet des pas répétés des vis­i­teurs, la terre glisse en direc­tion de la plage. Cette dis­pari­tion du sol men­ace la pinède : les racines des vieux arbres sont mis­es à nu et les jeunes végé­taux ne peu­vent pas pouss­er. Si nous ne faisons rien, il y a un risque de dégra­da­tion irréversible du site, de sa bio­di­ver­sité et de ses paysages », explique le parc.

Selon Le Monde, qui liste les enseigne­ments de cette expéri­ence, le per­mis de vis­ite n’a pas réduit l’attractivité de la calanque de Sugi­ton, puisque les réser­va­tions ont été pris­es d’assaut. Pour le moment, il est prévu que les autres calan­ques res­teront acces­si­bles libre­ment, mais le sys­tème de quo­tas, déjà exis­tant à Venise par exem­ple, pour­rait bien inspir­er d’autres ter­ri­toires abîmés par la surfréquen­ta­tion.