Work in progress. Série (2/3) : ces jeunes salarié·es de grandes entreprises veulent faire bouger les lignes de l’intérieur. Leur point commun ? À moins de trente ans, elles et ils ont engagé la révolution écologique de leur société. Rencontre avec Pauline Chicoisne, 25 ans, cheffe de projet au sein de la direction «innovation et développement durable» d’Action logement.

C’est en 2020 que Pauline Chicoisne a rejoint Action logement, en alternance, à l’occasion de la structuration de la stratégie RSE du groupe, avant d’y être embauchée. À 25 ans, elle œuvre désormais comme cheffe de projet au sein de la direction «innovation et développement durable» de cet acteur incontournable du logement social : Action logement, c’est plus d’un tiers de la production de logements sociaux en France en 2024. La structure délivre des aides aux salarié·es des entreprises privées (déménagement, réhabilitation, accession…), finance la construction de logements sociaux et intermédiaires, et gère un parc de 1,2 million de logements en France.

Avec 20 000 collaborateur·ices sur toutes ses entités, dont 16 000 lié·es au volet immobilier, prendre en main la transformation des usages dans un mastodonte de la sorte est un sacré défi.

Chargée de l’«innovation durable», Pauline Chicoisne participe au suivi du plan de décarbonation du groupe, avec l’objectif de réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre dès 2030. Et d’atteindre la neutralité carbone – ne plus émettre davantage de CO2 que ce que l’entreprise peut stocker – en 2040.

Pour cela, une mesure majeure a été mise en place : que 100% du parc immobilier soit classé en DPE (Diagnostic de performance énergétique) A, B ou C d’ici à 2030. «En 2023, nous avions éradiqué plus de 98% de nos passoires thermiques classées F et G, devançant les exigences règlementaires qui fixent une élimination complète à 2034, dit-elle à Vert. Le sujet majeur des années à venir est la décarbonation de nos modes de chauffage, car plus de 60% de nos logements sont chauffés au gaz. Le raccordement aux réseaux de chaleur ou le recours à des solutions telles que la géothermie ou l’autoconsommation [la consommation de l’électricité produite sur place, NDLR] sont priorisées par le groupe.»

Autre sujet majeur, le lien entre écologie et lien social. La réussite des initiatives lancées repose aussi sur la culture de la cinquantaine de bailleurs du groupe. Une dizaine d’entre eux a travaillé de concert autour du développement social urbain, «avec beaucoup d’actions en pieds d’immeubles, le développement de tiers-lieux, la plantation de micro-forêts, de l’éco-pâturage… Nous avons également ouvert une école de gardiens». Et la jeune recrue, tout juste lauréate du prix Hub 35, qui récompense «les jeunes talents de la RSE de moins de 35 ans», de lister diverses actions mises en place par le groupe : ateliers de sensibilisation, organisation de fresques pour les locataires, challenge énergétique…

Si Pauline Chicoisne reconnaît «un niveau très hétéroclite» entre les différents bailleurs à son arrivée en 2020, elle se félicite d’avoir pu mettre en place un maillage performant entre les différentes entités d’Action logement : «Aujourd’hui, avec cette direction dédiée, on a impulsé une culture commune. Nous pouvons nous féliciter que chaque bailleur soit pleinement embarqué sur ces sujets majeurs.»

Action logement a publié son plan de décarbonation en 2022, avec 20 engagements, notamment sur la cohésion sociale, la renaturation ou l’économie circulaire.