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Pollution lumineuse : extinction des feux dans plusieurs villes ce soir

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Pour l’amour du ciel. Ce ven­dre­di soir, plusieurs com­munes en France et en Suisse n’al­lumeront pas les éclairages publics afin de sen­si­bilis­er à la pol­lu­tion lumineuse.

Depuis 2019, à Genève et dans 180 com­munes envi­ron­nantes, l’initiative «La nuit est belle» est renou­velée chaque année. Cette nuit-là, «l’ensemble de l’éclairage pub­lic (rues, places, parcs) ain­si que les illu­mi­na­tions (bâti­ments publics, mon­u­ments, fontaines) restent éteints», explique la ville. En France, 29 com­munes du Rhône et 14 de l’ag­gloméra­tion d’An­necy se joignent au mou­ve­ment cette année, s’en­gageant à étein­dre «au moins par­tielle­ment leur éclairage pub­lic».

Vue depuis le Pont de Saint-Georges, dans le can­ton de Genève, à l’occasion de l’édition 2022, © Nicole Zer­mat­ten / Ville de Genève.

Les com­merces, ain­si que les par­ti­c­uliers, sont incités à faire leur part. Du matériel réfléchissant sera par­fois dis­tribué aux piéton·nes et aux cyclistes. Ces dernières années, de nom­breuses com­munes, sou­vent pour alléger les fac­tures, ont choisi l’extinction des feux à par­tir d’une cer­taine heure. Par ailleurs, depuis l’au­tomne 2022, les vit­rines et les pub­lic­ités lumineuses doivent être éteintes entre 1h et 6h du matin, sauf dans les aéro­ports, les gares et les métros.

Pour­tant, la pol­lu­tion lumineuse s’ag­grave en France — 85% du ter­ri­toire français y est exposé à un niveau élevé — comme dans le reste du monde. Un pro­jet de sci­ences par­tic­i­pa­tives a récem­ment mon­tré qu’en­tre 2011 et 2022, la bril­lance du ciel, provo­quée par la lumière arti­fi­cielle et empêchant de voir les étoiles, avait aug­men­té de 10% par an au niveau mon­di­al.

En plus de nous priv­er de la con­tem­pla­tion et de con­stituer une gabe­gie d’énergie, la pol­lu­tion lumineuse nuit forte­ment à la bio­di­ver­sité (Vert). Les oiseaux migra­teurs sont désori­en­tés et de nom­breux insectes piégés dans la lumière sont à la mer­ci des pré­da­teurs, esti­ment des travaux récents. Chez les humains, la lumière noc­turne altère le rythme biologique et peut détéri­or­er la qual­ité du som­meil ou de l’at­ten­tion, selon un rap­port de l’Ans­es daté de 2019.

Con­traire­ment à d’autres pol­lu­tions, il est assez sim­ple de réduire ces nui­sances, et l’effet est immé­di­at. Dans sa troisième Stratégie nationale pour la bio­di­ver­sité, présen­tée cet été, le gou­verne­ment promet d’ailleurs que «la pol­lu­tion lumineuse sera divisée par deux» d’ici à 2030. En par­al­lèle, une con­sul­ta­tion nationale sur le sujet a été lancée — elle prend fin le 25 sep­tem­bre.