Plantons des haies pour préserver le vivant et l’agriculture

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Haies lasses. Les défenseurs de l’agroforesterie militent pour que les haies, qui rendent une foule de services à l’agriculture, soient mieux protégées dans le cadre de la future Politique agricole commune.

Elles hébergent une foisonnante biodiversité : oiseaux, petits mammifères ou insectes, qui sont capables de s’en prendre aux ravageurs des cultures, ainsi que des pollinisateurs, qui fertilisent les champs. Elles rafraîchissent la température pendant les fortes chaleurs, retiennent l’eau et stockent du CO2. Et pourtant, 70% des haies, ces lignes d’arbres et d’arbustes qui bordaient les bocages français, ont disparu depuis les années 1950.

De petites parcelles délimitées par de nombreuses haies dessinant un paysage de bocage dans le Cotentin (Manche), en 1945 © DR

Plusieurs raisons à cela : tout d’abord, les politiques de remembrement, qui ont rassemblé des terres éparpillées pour constituer de plus grandes parcelles. Un mouvement encouragé par la Politique agricole commune européenne : depuis ses débuts, en 1962, cet immense programme de subventions a favorisé les plus grandes exploitations. Des haies ont également été abattues pour faciliter le passage des machines agricoles.

Avec sa volonté de replanter 7 000 kilomètres de haies d’ici 2022, le programme « Plantons des haies » du gouvernement est bienvenu, mais il est dérisoire. D’une part, car c’est 1,5 million de kilomètres de haies qui a disparu depuis les années 1950. Ensuite, les haies plantées aujourd’hui ne rendront tous leurs services que dans plusieurs décennies. Enfin, mal entretenues, 90% des haies actuelles sont en train de dépérir, selon les chiffres donnés à Alternatives-économiques par l’Association française arbres champêtres et agroforesterie (Afac-Agroforesterie).

Dans une tribune publiée dans le Monde, un collectif de fondations et d’associations appelle à se saisir de la réécriture de la PAC pour la période 2023-2027 (Vert), discutée ce mercredi à l’Assemblée nationale, pour inverser ce processus. Membres du Fonds pour l’arbre, les signataires veulent utiliser les nouveaux « éco-régimes » de la PAC – des enveloppes accordées en priorité aux exploitations les plus vertueuses – pour favoriser la préservation et le développement des haies.

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