Apporter demain

Où pourriez-vous travailler pour contribuer au monde de demain ?

Alors que la redoutée plateforme Parcoursup ouvre ses portes aujourd’hui, quels sont les métiers qui contribueront à la bifurcation écologique ? Voici quelques pistes pour inspirer étudiant·es et professionnel·les en quête d’engagement.
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Qui dit mieux ? 200 000 emplois sup­plé­men­taires devraient être créés entre 2019 et 2030, dans un scé­nario « bas-car­bone » de France stratégie et de la Direc­tion de l’an­i­ma­tion de la recherche, des études et des sta­tis­tiques (Dares) ; 1,1 mil­lion d’emplois créés d’i­ci à 2050 si la France s’engage plus avant dans la décar­bon­a­tion de son économie, selon le vaste Plan de trans­for­ma­tion de l’économie française (PTEF) du Shift project. Une chose est sûre, le monde de demain va créer des emplois. Mais alors, lesquels ?

Quels sont les métiers qui œuvre(rero)nt à la bifurcation écologique ?

Les vitic­ul­teurs, arboricul­teurs et cueilleurs sont en tête des métiers qui recru­tent le plus actuelle­ment, selon Pôle emploi. Avec le développe­ment de l’agroécologie et les départs à la retraite chez les agricul­teurs — la France a per­du 100 000 paysans en dix ans (Vert) -, les besoins en main d’œuvre aug­mentent. Le PTEF envis­age la créa­tion de 500 000 emplois dans ce secteur d’i­ci à 2050.

L’industrie du vélo devrait créer plus de 200 000 emplois dans le même temps, tou­jours selon le Shift project, et les mobil­ités longue dis­tance — dont l’industrie fer­rovi­aire — 6 000. Dans les villes, des agents d’entretien des espaces verts seront néces­saires.

Actuelle­ment, tous les métiers de la con­struc­tion peinent à recruter : cou­vreurs et cou­vreurs-zingueurs qual­i­fiés man­quent le plus à l’appel, comme les chau­dron­niers, tôliers, traceurs, ser­ruri­ers, métal­liers et forg­erons qual­i­fiés, puis les plom­biers et chauffag­istes. Avec les besoins en réno­va­tion énergé­tique des bâti­ments (+100 000 emplois, selon le PTEF), les domaines de l’artisanat auront le vent en poupe. Par ailleurs, pour déploy­er les éner­gies renou­ve­lables, nous aurons besoin d’ingénieurs spé­cial­isés et de tech­ni­ciens.

L’Éducation nationale est en déficit de profs — 4 000 postes d’en­seignants n’ont pas été pourvus lors des con­cours 2022 : un méti­er-phare pour sen­si­bilis­er et édu­quer à l’écologie dans toutes les matières. Dans le champ uni­ver­si­taire, out­re les cli­ma­to­logues, météoro­logues et hydro­logues, il fau­dra tou­jours des soci­o­logues, des écon­o­mistes et des philosophes pour penser et analyser la tran­si­tion. Nous aurons aus­si besoin de jour­nal­istes, d’écrivains, de cinéastes, d’artistes pour chroni­quer la tran­si­tion et inven­ter de nou­veaux réc­its.

Con­tribuer au monde de demain peut se faire dans tous les métiers, des infir­miers aux archi­tectes en pas­sant par les juristes, les boulangers et les entre­pre­neurs, et presque tous les secteurs. « Les métiers de la tran­si­tion peu­vent être super var­iés et dans des domaines divers, des entre­pris­es aux admin­is­tra­tions publiques, s’enthousiasme Claire Pétreault, créa­trice des Pépites vertes, une com­mu­nauté d’actrices et d’acteurs de la tran­si­tion. Comme Maxime qui tra­vaille à la mairie de Bag­neux pour accélér­er la tran­si­tion ter­ri­to­ri­ale à l’échelle de sa ville ; Alexan­dra, sta­giaire au groupe Rocher qui en est dev­enue direc­trice RSE ; une “pépite” qui tra­vaille à Brest à l’Office français de la bio­di­ver­sité sur la pro­tec­tion de l’océan ; ou Chloé, pas­sion­née par le sport et l’impact négatif des humains sur l’eau, qui tra­vaille à l’ultratrail Mont-Blanc. Tous témoignent qu’ils ont trou­vé leur manière de con­tribuer à la tran­si­tion. »

Où trouver des formations ?

Si les uni­ver­sités et les écoles changent, comme en témoigne l’annonce la créa­tion d’un cours oblig­a­toire de « cul­ture écologique » à Sci­ences Po, tous les cur­sus n’intègrent pas encore — loin s’en faut — les enjeux écologiques à leur pro­gramme. Pour s’y retrou­ver, les grandes écoles de la tran­si­tion ont réper­torié un grand nom­bre de for­ma­tions pour étu­di­ants, salariés, dirigeants, deman­deurs d’emploi ; les Echos Start et Change now ont pub­lié un classe­ment des écoles les plus engagées ; l’Université virtuelle Envi­ron­nement et développe­ment durable a inven­torié familles de métiers et for­ma­tions. Par ailleurs, des organ­ismes de for­ma­tion pro­fes­sion­nelle, comme l’Institut tran­si­tions, accom­pa­g­nent mon­tée en com­pé­tence et recon­ver­sion.

Où trouver des idées de métiers et des offres d’emplois ?

La com­mu­nauté des Pépites vertes pro­pose une « mine d’or » pleine d’idées de métiers. Le site du Réseau étu­di­ant pour une société écologique et sol­idaire (Reses) liste de nom­breuses offres de stages et de volon­tari­at. Des dizaines de mil­liers d’offres d’emplois à « impact posi­tif » triées en fonc­tion des objec­tifs de développe­ment durable de l’ONU sont à retrou­ver sur le site Jobs that make sense. La plate­forme « Shift your job » dresse une liste des secteurs de demain ain­si qu’un réper­toire de struc­tures engagées. Enfin, le col­lec­tif Pour un réveil écologique pro­pose de se pos­er les bonnes ques­tions pour bien choisir son futur employeur.