Terminée, l’école pétrolière. La célèbre université américaine a annoncé la fin prochaine de ses investissements dans les énergies fossiles.
Comme les autres membres de l’Ivy league, le club fermé des huit universités privées les plus prestigieuses du pays, Harvard est assise sur un gros pactole. Son fonds de dotation s’élève à quelque 42 milliards de dollars (35,6 Mds€), un record.
Cette somme, sur laquelle se finance en partie l’université, est placée dans de très nombreux fonds et projets. Aujourd’hui, moins de 2% du total est investi dans des fonds d’investissement privés qui détiennent des parts dans l’industrie fossile. Or, dans un communiqué publié jeudi et qui fera date, le président de l’université d’Harvard, Lawrence Bacow, a annoncé que ces actions indirectes dans le gaz ou le pétrole seraient bientôt liquidées. La Harvard management company, qui gère le fonds, n’a plus de parts directes dans cette industrie et n’en cherchera plus. L’ensemble du portefeuille sera neutre en CO2 d’ici 2050, promet encore le président.

Il s’agit d’une « victoire immense » pour les membres du groupe Fossil fuel divest Harvard, mobilisé·e·s de longue date contre les investissements fossiles de leur université. Récemment, elles et ils sont parvenu·e·s à faire élire au conseil d’administration quatre personnalités favorables au désinvestissement grâce à une vaste pétition.
« Il a fallu organiser des discussions et des manifestations, des entretiens avec l’administration, des votes d’élèves et d’anciens, des sit-ins de masse et des arrestations, des stratégies juridiques historiques, et envahir des terrains de football », a détaillé l’organisation étudiante dans une série de tweets. « Mais aujourd’hui, nous avons la preuve que l’activisme fonctionne, purement et simplement. »
Leur action s’inscrit dans un mouvement plus large baptisé Divest, pour « désinvestissement », qui essaime dans les universités américaines, soutenu par certaines ONG comme 350.org.