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L’ONU se penche sur le devenir de la haute mer 

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Le Grand bleu est un Far West. Depuis lun­di 7 mars, les États mem­bres de l’ONU débat­tent à New York du droit de la haute mer. L’en­jeu de cette qua­trième salve de dis­cus­sions lancée en 2018 et retardée par la pandémie : encadr­er les usages humains et pro­téger les eaux inter­na­tionales.

Situées au-delà de 370 kilo­mètres des côtes, ces dernières représen­tent plus de la moitié de l’océan. Pour­tant, elles ne sont aujour­d’hui sous la juri­dic­tion d’au­cun État. Un vaste flou juridique fort préju­di­cia­ble pour les ressources écologiques. Comme le rap­pelle l’ONU, « plus d’un mil­lion d’espèces, dont 33% de coraux for­mant des récifs et un tiers de mam­mifères marins, pour­raient dis­paraître entière­ment au cours de notre vie ».

La créa­tion d’aires marines pro­tégées (AMP) et leur niveau de pro­tec­tion sont au cœur des dis­cus­sions. Elles doivent aboutir sans quoi le texte « sera vain », prévient Green­peace. L’ONG insiste sur la néces­sité d’adopter des « mesures con­crètes sur les mécan­ismes de con­ser­va­tion et de gou­ver­nance ». Le sujet des études d’impact envi­ron­nemen­tal et le partage des ressources géné­tiques longtemps incon­nues dont regor­gent les êtres vivants océaniques, un enjeu crois­sant pour la recherche phar­ma­ceu­tique, seront aus­si au menu (Les Echos). En revanche, alors que les études sci­en­tifiques doc­u­mentent tou­jours davan­tage la bio­di­ver­sité des grandes pro­fondeurs, la ges­tion des ressources halieu­tiques et minières de la mer ne seront pas abor­dées, car ni la pêche ni l’in­dus­trie minière ne sont dans le périmètre de ce traité (Reporterre).

Cette ses­sion qui va s’achev­er le 18 mars est théorique­ment la dernière prévue et elle doit se clore sur l’adop­tion d’un accord inter­na­tion­al « juridique­ment con­traig­nant ». Mais de nom­breux obser­va­teurs esti­ment d’ores et déjà qu’un cinquième round de dis­cus­sions sera sans doute néces­saire d’i­ci la fin de l’an­née 2022. Les avancées sur les AMP sont pour­tant cru­ciales pour la COP 15 de la bio­di­ver­sité qui se tien­dra à Kun­ming (Chine) à par­tir du 25 avril. Son objec­tif phare : la pro­tec­tion de 30% des ter­res et des mers de la planète d’ici 2030.