Entretien

One ocean summit : « Sans portage politique, ça n’avance pas »

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Députée européenne (Renew Europe) depuis 2019, Catherine Chabaud fut la première femme à boucler un tour du monde à la voile en solitaire lors du Vendée Globe 96-97. Elle a dédié sa vie de sportive et de journaliste à la protection des océans.

Pour quelle raison êtes-vous enthousiaste à propos de ce sommet ?

Je suis une grande supportrice de ce rendez-vous car c’est précieux d’avoir un chef d’État qui s’engage ainsi : sans portage politique ça n’avance pas – c’est pour cela d’ailleurs que j’ai pris un mandat européen. L’idée est d’accélérer l’agenda avec des coalitions d’états. De nombreuses entités ici profitent de cette opportunité pour essayer de pousser quelques sujets. Je me suis personnellement fait une liste de livrables, et il se pourrait qu’il y ait des engagements pris par des états. 

Avez-vous une idée des sujets sur lesquels il pourrait y avoir des engagements ?

Nous n’avons pas beaucoup d’informations pour l’instant. La question des déchets en plastique ou celle de la surpêche pourraient faire l’objet de déclarations, mais je n’ai aucune certitude.

Quels dossiers venez-vous défendre pendant ces trois jours ?

Cela fait plusieurs mois que je travaille sur le « carbone bleu » contenu dans les mangroves, les grandes algues, les herbiers ou les zones humides côtières. Quand ils sont en bonne santé, ces écosystèmes marins captent beaucoup de CO2. Quand ils sont détériorés, c’est l’inverse. Je cherche à intégrer la prise en compte de ce carbone bleu dans le « green deal » européen.

Avec plusieurs scientifiques, dont l’océanographe Françoise Gaill, nous voulons que l’océan soit classé « bien commun de l’humanité ». Nous voulons profiter du sommet pour lancer un appel pour la création d’une « COP océan », sur le modèle de la COP pour le climat, afin d’obtenir des objectifs concrets et contraignants pour la protection de l’océan. Françoise Gaill va aussi porter l’idée de créer un panel international de scientifiques appelé IPOC (International panel on ocean change) sur le modèle du GIEC (voir ici).

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