Vole, veau. Pour se débarrasser des centaines de milliers de veaux issus de son industrie laitière, l’Irlande songe désormais à les expédier par avion.
Pour les veaux, c’est quel timbre ? Chaque année, quelque 750 000 veaux mâles sont mis au monde par les vaches de la colossale industrie du lait d’Irlande. La plupart sont vendus aux éleveurs bovins, 30 000 sont abattus et 200 000 sont expédiés par la route ou la mer aux quatre coins de l’Europe.
Des dizaines d’heures de camion pour parcourir des milliers de kilomètres ; le périple qu’effectuent ces veaux – âgés de quelques jours seulement – est souvent cauchemardesque. En avril 2020, une enquête de l’association L214 avait permis de retracer le chemin de croix de veaux expédiés aux Pays-Bas en passant par la France.

Pour écouler ses stocks inépuisables de veaux non-désirés en faisant mine de se préoccuper de bien-être animal, l’Irlande se prépare à expédier les jeunes bovins par les airs. Comme le raconte le Guardian, l’organisme semi-public Teagasc, spécialiste de recherche et développement en agronomie, est chargé de mener la réflexion sur ces futures expéditions par avion. Le premier envoi est prévu pour le mois de mai.
Si les temps de trajet devraient être réduits, le transport ne promet pas d’être une partie de plaisir pour les veaux. Et surtout, « on évite le problème fondamental : nous produisons trop d’animaux », indique au Guardian Caroline Rowley, de l’ONG Ethical Farming Ireland.
Selon le quotidien britannique, le gouvernement néerlandais aurait recommandé à ses industriels de réduire, puis de cesser d’importer les veaux de pays lointains. Parmi les premiers acheteurs de veaux irlandais, le pays milite pour l’interdiction au niveau européen des trajets de plus de huit heures. En juin 2020, des eurodéputé•e•s ont mis en place une commission d’enquête sur la protection des animaux exportés.